Kenza resta longtemps debout au milieu de son salon, immobile, comme si son corps avait besoin de rattraper ce qui venait de se passer.
Ses lèvres étaient encore chaudes du baiser qu’il lui avait donné, un baiser qui avait traversé toutes ses défenses en quelques secondes.
Elle ne savait pas quoi penser. Elle se sentait à la fois troublée… et piégée.
Finalement, elle monta dans sa chambre. Son téléphone vibra sur la table de nuit. Un message, numéro inconnu :
"Tu dors déjà ?"
Elle hésita à répondre. Ses doigts glissaient sur l’écran, mais elle finit par éteindre l’appareil.
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De l’autre côté de la ville, il observa la petite icône rouge disparaître quand elle mit son téléphone hors ligne.
Un sourire effleura ses lèvres.
Elle résistait.
Il aimait ça.
Il ouvrit un dossier sur son ordinateur : Plan_Semaine. Chaque jour y était déjà noté : les endroits où elle serait, les heures de ses cours, les trajets qu’elle empruntait.
Il n’avait qu’à être là.
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Le lendemain matin, Kenza retrouva Sarah devant le lycée.
— Tu as une drôle de tête, remarqua son amie.
— J’ai pas beaucoup dormi…
Elle n’avait pas envie d’expliquer. Comment raconter à quelqu’un qu’un inconnu l’avait embrassée chez elle, et que, malgré tout, elle ne pouvait pas s’empêcher de repenser à ce contact ?
Elles entrèrent dans la cour. Et il était là.
Assis sur un banc, comme s’il appartenait déjà à cet endroit.
Quand leurs regards se croisèrent, elle sentit ses joues chauffer.
— C’est qui, lui ? demanda Sarah.
— Je… sais pas, mentit Kenza.
Il se leva.
— Bonjour, Kenza, lança-t-il assez fort pour que Sarah entende.
Le ton était simple, presque banal. Mais dans ses yeux, il y avait quelque chose qui la cloua sur place.
— On se connaît ? demanda Sarah.
— On se connaît, oui, répondit-il, un sourire aux lèvres.
Puis, se tournant vers Kenza :
— Je peux te parler, deux minutes ?
Elle hésita, puis hocha la tête. Il l’entraîna à l’écart, près du portail.
— Tu m’évites déjà ? murmura-t-il.
— Je… tu débarques chez moi, tu… tu me…
— Tu me repousses, ou tu as aimé ?
Ses mots étaient une lame fine, glissant sous sa peau.
Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit.
Il s’approcha d’elle, juste assez pour qu’elle sente à nouveau son parfum.
— Tu devrais sourire plus souvent. Ça te va mieux que la peur.
Puis il recula, et partit comme si de rien n’était.
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Toute la journée, elle eut du mal à se concentrer. Ses mains tremblaient parfois, pas seulement de nervosité… mais aussi de ce mélange de danger et d’excitation qu’il faisait naître.
En fin d’après-midi, en sortant du lycée, elle le vit encore.
Adossé à sa voiture, les bras croisés.
— Monte, proposa-t-il.
— Je… non, merci.
— Ce n’est pas une question, Kenza.
Il avait prononcé son prénom comme une promesse et un ordre à la fois. Elle resta figée. Puis, comme mue par une force invisible, elle ouvrit la portière et s’installa.
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L’habitacle sentait le cuir et son parfum. La musique était douce, mais la tension entre eux ne l’était pas.
Il conduisit sans parler, les yeux fixés sur la route, mais sa main vint trouver la sienne, sans prévenir.
Ses doigts étaient chauds, fermes.
Elle voulut retirer sa main, mais il la garda prisonnière dans la sienne.
— Tu peux me faire confiance, dit-il.
— Je ne te connais pas.
— Moi, je te connais.
La phrase la glaça et la fit frissonner en même temps.
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Ils s’arrêtèrent dans un endroit qu’elle ne connaissait pas, un parking vide au bord de la Saône.
Il coupa le moteur, se tourna vers elle.
— Tu penses à moi depuis hier, avoue-le.
Elle ne répondit pas. Ses yeux cherchaient une issue, mais ses lèvres se souvenaient encore du goût du baiser de la veille.
Il se pencha, ses doigts effleurant sa joue, descendant le long de sa mâchoire.
— Si tu veux que j’arrête, dis-le.
Elle aurait dû. Mais elle ne dit rien.
Et ses lèvres trouvèrent les siennes, plus lentes cette fois, plus profondes, comme s’il s’installait dans un territoire qu’il savait déjà être le sien.
Ses mains glissèrent dans ses cheveux, puis sur sa nuque, la maintenant contre lui.
Quand il recula enfin, son regard la traversa de part en part.
— Ne m’évite plus.
Il la raccompagna chez elle, la laissant avec une certitude effrayante : elle ne savait plus si elle voulait fuir… ou le revoir.
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Ce soir-là, allongée dans son lit, elle regarda son téléphone. Aucun message de lui. Mais quelque chose lui disait qu’il était quand même là, quelque part, derrière l’écran.
Et elle avait raison.
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Comments
boludin amo a shiro
Génial, j'ai dévoré chaque chapitre !
2025-08-10
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