Premier contact

Kenza resta immobile derrière le rideau, retenant son souffle.

L’homme continuait d’avancer, mais sa démarche n’était pas celle d’un simple passant. Chaque pas semblait mesuré, calculé, comme s’il savourait le temps.

Elle voulut se convaincre qu’il n’avait rien à voir avec le message reçu plus tôt… mais son instinct criait le contraire.

Quelques minutes plus tard, elle entendit le bruit discret d’une porte qui se ferme dans la rue. Puis plus rien.

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Le lendemain matin, elle quitta la maison plus tôt que d’habitude. Elle voulait éviter les regards étranges, les coïncidences de trottoir.

Mais en sortant du métro, son cœur rata un battement.

Il était là.

Appuyé contre le mur d’un café, un gobelet à la main, le même manteau sombre. Ses yeux croisèrent les siens avec une intensité qui la fit ralentir malgré elle.

Il sourit. Lentement. Comme s’il l’attendait.

— Bonjour, Kenza.

Elle s’arrêta net.

— On… on se connaît ?

— Pas encore. Mais je t’ai vue hier.

Ses mots glissèrent dans l’air comme une caresse dangereuse.

Elle voulut répondre, mais il s’était déjà redressé pour marcher à ses côtés.

— Tu as l’air pressée, murmura-t-il, comme une remarque et non une question.

— Je… je vais en cours.

— Alors je t’accompagne.

Il ne demanda pas, il décida.

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Tout au long du trajet, elle sentit sa présence, pas envahissante… pas encore, mais palpable. Ses doigts frôlaient parfois les siens, volontairement ou non, elle ne savait pas.

Arrivés devant le lycée, il se pencha vers elle, si près qu’elle sentit son parfum — boisé, chaud, entêtant.

— On se reverra, souffla-t-il, avant de s’éloigner sans se retourner.

Elle resta figée, les joues brûlantes.

Elle ne savait même pas son nom.

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Ce soir-là, alors qu’elle sortait de la bibliothèque municipale, il réapparut.

Cette fois, il ne se contenta pas de marcher à ses côtés. Il lui prit doucement le bras.

— Tu devrais éviter de rentrer seule le soir.

Elle recula d’un pas, mais il ne lâcha pas. Sa main était chaude, ferme, comme une promesse et un avertissement.

— Je peux te raccompagner, proposa-t-il, sans attendre de réponse.

Ils marchèrent dans les ruelles illuminées par les lampadaires. Par moments, son épaule frôlait la sienne. Il parlait peu, mais quand il le faisait, sa voix basse lui donnait l’impression qu’il lui chuchotait quelque chose d’interdit.

Arrivés devant chez elle, il se pencha légèrement.

— Tu me laisses entrer ? Juste cinq minutes.

Elle hésita. Une part d’elle savait qu’elle aurait dû dire non. Mais quelque chose dans son regard… ce mélange de douceur et de force… la désarma.

Elle ouvrit la porte.

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À l’intérieur, il ne fit pas le tour du propriétaire. Il alla directement vers elle, réduisant la distance à quelques centimètres.

Ses yeux fixaient les siens sans ciller.

— Tu es plus belle encore que ce que j’avais imaginé, murmura-t-il.

Elle sentit sa main remonter lentement le long de son bras, s’arrêter à son épaule, puis glisser derrière sa nuque.

Leurs souffles se mêlèrent.

Quand ses lèvres effleurèrent les siennes, elle eut un vertige. Ce n’était pas un baiser tendre : c’était une prise de possession. Un baiser qui lui fit oublier, l’espace d’une seconde, qu’elle ne savait rien de lui… et lui rappela immédiatement après qu’il en savait trop sur elle.

Il recula juste assez pour la regarder dans les yeux.

— Maintenant, tu te souviendras de moi.

Puis il sortit, la laissant seule au milieu du salon, le cœur battant à s’en rompre.

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