Chapitre 4:Première pêche, premières épreuves.

Le soleil se levait doucement sur le village côtier, étirant ses rayons d’or pâle sur les toits endormis. Une brise légère soulevait les embruns salés et faisait frémir les feuilles. Dans la petite cabane perchée au-dessus des rochers, Taro ouvrit les yeux, encore enveloppé par la douceur de la nuit.

Soudain, une voix s’éleva depuis l’extérieur, brisant le silence du matin :

— Eh Taro !?

Intrigué, il se pencha vers la fenêtre grinçante et aperçut Rika et Haru, postés devant sa porte comme deux oiseaux matinaux. Il cligna des yeux, à peine réveillé, et lança :

— Rika !? Haru !? Que faites-vous ici ?

Un large sourire éclaira le visage de Rika.

— Quelle question, cher ami ! Nous sommes ici pour aller pêcher avec toi.

Taro resta figé un instant, muet de surprise. Haru, les mains dans les poches, ajouta calmement :

— Rika tenait vraiment à venir, alors elle est venue me chercher pour qu’on soit là à l’aube.

Rika, bondissant d’enthousiasme :

— Dis, Taro, est-ce qu’on peut monter dans ta cabane ?

Taro hocha la tête avec un sourire sincère.

— Oui, bien sûr !

Ils grimpèrent l’échelle de corde, et une fois à l’intérieur, Rika contempla l’endroit avec des étoiles dans les yeux.

— Waouh, c’est vraiment incroyable, ta cabane est magnifique !

— Merci. Certes, elle est un peu ancienne, mais elle est solide, et j’y suis bien, répondit Taro avec fierté.

— On peut le constater, approuva Rika.

Haru, s’asseyant contre le mur de bois, posa la question qui brûlait ses lèvres :

— Tu as bien l’intention d’aller pêcher aujourd’hui, n’est-ce pas ?

— Oui. La mer sera calme aujourd’hui. Une journée idéale.

— Je ne comprends toujours pas comment tu fais pour savoir ça.

Taro haussa les épaules, l’air songeur :

— Je ne sais pas vraiment… C’est comme si la mer me parlait. C’est naturel chez moi.

Rika s’émerveilla :

— Tu es un garçon exceptionnel, Taro. Ce don… tu es le seul à l’avoir. C’est fascinant.

Taro détourna les yeux, gêné :

— Si tu le dis… Mais êtes-vous vraiment sûrs de vouloir venir pêcher avec moi ?

— Absolument ! s’exclama Rika. J’ai envie de découvrir la vie d’un pêcheur.

— Et moi, j’en ai un peu marre du commerce, ajouta Haru avec nonchalance. Rester derrière un comptoir toute la journée, ce n’est pas vivre.

Taro glissa, moqueur :

— Tu voulais simplement échapper à tes responsabilités.

— Pas du tout. J’en avais juste assez de rester coincé derrière un bureau.

— Et il le dit sans en faire grand cas…, murmura Taro.

Rika tapa dans ses mains :

— Eh bien, que diriez-vous d’y aller maintenant ? J’ai hâte de voir comment cela se passe !

— Tu as raison, dit Taro en se levant. Assez parlé, les poissons ne vont pas nous attendre.

Avant de se rendre au rivage, les trois enfants firent un détour par la boutique de Monsieur Fujisawa.

— Bonjour, Monsieur Fujisawa, salua Taro avec respect.

Le vieil homme, affairé comme toujours, leva les yeux et leur sourit :

— Bonjour les enfants. Que puis-je pour vous aujourd’hui ?

— Nous allons pêcher avec Taro !, s’exclama Rika. C’est notre première aventure en mer !

— Oui, mais Taro a tenu à passer ici avant de partir, ajouta Haru.

Monsieur Fujisawa haussa un sourcil, intrigué :

— Quelle surprise ! Vous deux, en mer ? Êtes-vous certains de pouvoir gérer cela ?

— Je leur ai dit la même chose, intervint Taro. Mais ils ont insisté.

C’est alors que Nanami, la fille de Fujisawa, entra dans la boutique, un panier sous le bras. Elle les regarda d’un air amusé :

— Deux membres de la haute société à la pêche… Voilà qui est inattendu.

— Maman et Papa étaient d’accord, répondit Rika avec assurance. Et puis, nous sommes avec Taro. Il veille sur nous.

— Pareil pour moi, renchérit Haru. Mon père ne voit aucun inconvénient à ce que je découvre un peu la mer.

Nanami les jaugea d’un regard mêlé de bienveillance et de défi :

— Êtes-vous vraiment prêts à supporter la vie rude d’un pêcheur ? Ce n’est pas aussi simple qu’on le croit.

— Je le sais, dit Rika d’un ton résolu. Mais Taro s’en sort très bien. Je veux apprendre.

— Je vois que vous êtes déterminés.

Taro prit alors la parole :

— En réalité, si nous sommes venus, c’est pour te demander des cannes à pêche. Tu en aurais ?

Nanami sourit, amusée :

— Avec un pêcheur dans la maison, je suis toujours prête. Attendez ici.

Elle revint quelques instants plus tard avec deux cannes à pêche qu’elle leur tendit.

— Et voilà pour vous.

Rika s’en saisit aussitôt, des étoiles dans les yeux :

— Oh, elle est magnifique ! Merci, Nanami !

— Je t’en prie, ma petite Rika.

Haru prit la seconde et s’inclina légèrement :

— Merci, Nanami. Nous en prendrons soin.

— Gardez-les. C’est un cadeau, répondit-elle avec un clin d’œil.

— Ah, vraiment !? s’exclama Rika.

— Les amis de Taro sont aussi nos amis.

Ils la remercièrent d’une seule voix, reconnaissants.

— Allez, assez de remerciements ! Vous avez des poissons à aller chercher !, lança Nanami en riant.

— Oui !, répondirent-ils à l’unisson.

Ils prirent la direction de la mer, emportant avec eux les cannes offertes et l’excitation de l’inconnu. Monsieur Fujisawa et Nanami les regardèrent partir, le cœur apaisé par la joie de voir Taro entouré d’amis.

Sur les flots, le ciel était d’un bleu profond. Les poissons mordaient à l’hameçon, et les rires fusaient. Rika, fascinée, observait les reflets argentés danser sous les vagues. Haru, concentré, s’appliquait avec sérieux. Taro, lui, semblait être dans son élément.

Mais après quelques heures de bonheur simple, un changement subtil s’opéra.

La mer, jusque-là paisible, fut soudain recouverte d’une brume dense, aussi blanche qu’un rêve trouble. L’air se fit plus lourd. Les mouettes s’étaient tues.

Taro se redressa d’un coup, les sens en alerte. Une sensation étrange remontait de l’eau.

— Nous devrions rentrer.

Rika fronça les sourcils, inquiète :

— Que se passe-t-il, Taro ?

Il allait répondre… mais le silence fut brisé par un chant. Un son doux, cristallin… et profondément dérangeant. Comme si l’océan lui-même pleurait. Une silhouette émergea alors, brumeuse, indéfinie, dansante.

Rika recula, blême :

— Que se passe-t-il donc !?

Haru scruta l’horizon :

— C’est curieux… On dérive vers les profondeurs.

— Nous devons retourner au rivage !, s’écria Taro. Tout de suite !

Mais malgré tous leurs efforts, malgré la rame, les cris, les prières, la barque semblait attirée par une force invisible.

Comme si la mer voulait les garder pour elle.

Et bientôt, le silence revint, engloutissant toute trace d’eux.

> À suivre...

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