premier jour premier battement

Le bâtiment de KuroTech Industries se dressait comme une forteresse de verre et d’acier. Noa resta planté quelques secondes devant les portes automatiques, inspirant profondément. Il portait une chemise blanche légèrement trop grande, et une cravate qu’il avait mis vingt minutes à nouer.

— T’es magnifique, murmura-t-il pour se rassurer, avant d’entrer.

À l’accueil, une femme souriante le guida jusqu’au dernier étage. Là, un homme attendait déjà, un carnet à la main, les cheveux tirés en arrière, lunettes carrées et costume noir parfaitement ajusté.

— Noa, je présume ? Je suis Eren Takagi, l’assistant en chef du président. Suis-moi, s’il te plaît.

Noa le suivit dans les couloirs élégants, silencieux, au sol recouvert d’un tapis crème qui étouffait les pas. Son cœur battait fort, mais il s’efforçait de rester calme.

Arrivé devant une double porte en bois sombre, Eren toqua une fois.

— Entrez, dit une voix grave.

Le bureau était vaste, lumineux. Assis derrière un bureau impeccable, Aidan releva la tête.

— Bonjour, Noa. Bienvenue.

Le regard du PDG se posa sur lui avec une intensité troublante. Noa sentit ses joues chauffer, mais il garda la tête haute.

— Merci… Monsieur Kurozawa.

— Aidan suffira. Nous allons passer beaucoup de temps ensemble, dit-il calmement.

Noa cligna des yeux, surpris par la douceur dans cette voix que beaucoup décrivaient comme glaciale. Aidan se leva et fit lentement le tour du bureau, venant se placer à un mètre à peine de lui.

— J’espère que tu es prêt. Mon emploi du temps est infernal.

— Je suis prêt à apprendre.

Aidan l’observa longuement, puis hocha la tête.

— Bien.

Noa ne savait pas encore si ce travail allait changer sa vie. Mais à cet instant précis, il sentit une chose : il voulait rester.

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Le soir même, Noa rentra à l’appartement partagé avec Lio, fatigué mais étrangement heureux. Il posa son sac et s’effondra sur le canapé.

— Alors ?! s’écria Lio, excité comme un chiot. Il est aussi canon que dans les magazines ? Il t’a parlé ? Il t’a touché ?!

— Lio, calme-toi… soupira Noa en riant. Oui, il m’a parlé. Non, il ne m’a pas touché. Et oui, il est encore plus impressionnant en vrai.

Lio fit une moue exagérée.

— Je suis jaloux… Toi tu bosses avec un PDG sexy, moi je bosse au fleuriste du coin…

— Tu adores ton travail, rappela Noa. Et puis, qui sait, peut-être que toi aussi tu rencontreras quelqu’un bientôt.

Lio haussa les épaules, mais ses yeux brillèrent doucement.

Quelques jours plus tard, Lio passa à KuroTech à l’heure du déjeuner pour apporter un repas à Noa. Il entra prudemment dans le hall d’entrée, regardant autour de lui, un peu intimidé.

— Je cherche Noa… Je suis Lio, son colocataire, dit-il à la réceptionniste.

— Un instant, je vais prévenir M. Takagi.

— M. Takagi ?

Et soudain, Lio le vit.

Eren descendait les escaliers, un dossier à la main, l’air concentré. Il ne semblait pas voir les regards que plusieurs employés lui lançaient en douce. Lio, lui, le fixa comme frappé par la foudre.

Silencieux. Élégant. Sérieux. Le genre d’homme que Lio trouvait fascinant — parce qu’il était son exact opposé.

Eren s’arrêta en face de lui.

— Vous êtes Lio, c’est ça ? Noa est en réunion, il va arriver dans quelques minutes. Vous pouvez l’attendre ici.

Lio hocha la tête, incapable de sortir un mot. Ses oreilles virèrent au rouge.

— Merci… monsieur très… très élégant, marmonna-t-il sans réfléchir.

Eren cligna des yeux, surpris, puis… un sourire, rare et discret, naquit sur ses lèvres.

— J’espère que vous direz ça à Noa. Il prétend que je fais peur.

Et il s’éloigna, le dos droit, laissant un Lio figé et le cœur battant à tout rompre.

Lio regarda l’endroit où il avait disparu, puis murmura :

— Oups… je crois que j’ai un énorme crush.

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