une tasse de thé et un regard

La pluie tombait doucement sur les vitres du café “Jardin d’Hiver”. À l’intérieur, l’ambiance était feutrée, pleine de murmures et de chaleur. Assis près de la fenêtre, Noa, 20 ans, regardait les gouttes tracer des chemins transparents. Il aimait ce genre de jour — quand le monde ralentissait, quand personne ne le pressait d’aller plus vite, plus loin, plus haut.

Oméga discret, Noa avait toujours préféré l’ombre des serres aux projecteurs. Mais aujourd’hui, il n’était pas seul. En face de lui, son meilleur ami Lio, un autre Oméga, si vif et rieur, lui tendait un cookie en souriant.

— Mange, tu vas encore oublier de déjeuner.

— Je ne l’ai pas oublié, je l’ai juste… évité, murmura Noa, un peu gêné.

— Et tu comptes éviter ton entretien aussi ? ajouta Lio en arquant un sourcil.

L’entretien, oui. Celui pour un poste de secrétaire personnel… chez Aidan Kurozawa, le célèbre PDG de KuroTech Industries. 25 ans, milliardaire, réputé aussi froid que son sourire était rare. L’idée de travailler pour lui donnait à Noa un léger vertige.

— Je ne suis pas sûr que ce monde soit fait pour moi, dit-il doucement.

— Peut-être pas. Mais lui, il est peut-être fait pour toi, dit Lio dans un clin d'œil mystérieux.

Une heure plus tard, dans les bureaux de verre et de bois sombre de la KuroTower, Noa entra, tremblant légèrement, dans la salle d’entretien. Il ne s’attendait pas à ce que le PDG en personne le reçoive.

Mais il était bien là. Aidan Kurozawa. Grand, élégant, regard perçant. Le genre d’homme qu’on pensait inventé pour les romans.

Leurs regards se croisèrent. Et le monde, un instant, sembla suspendu.

— Noa, c’est ça ? demanda Aidan en consultant son dossier. Vous êtes en avance.

— Mieux vaut ça que l’inverse, répondit Noa, surpris de se sentir… calme.

Aidan esquissa un sourire imperceptible.

— Intéressant.

Ce fut tout.

La salle d’entretien était baignée d’une lumière froide et blanche. Noa, assis droit, ses mains croisées sur ses genoux, observait discrètement l’homme en face de lui.

Aidan Kurozawa semblait fait d’ombres et de lignes nettes. Son costume, impeccablement taillé, ne laissait rien deviner de son humeur, mais son regard… ce regard sombre, intelligent, scrutait Noa comme un mystère à déchiffrer.

— Vous avez étudié la littérature et la communication, dit Aidan, les yeux sur le dossier. Mais pas de réelle expérience professionnelle.

Noa hocha doucement la tête.

— Non, monsieur. J’ai surtout fait des stages dans de petites entreprises… et écrit quelques articles à distance.

— Pourtant vous postulez ici, dans l’une des plus grandes entreprises du pays. Pourquoi ?

La question était directe. Noa respira lentement.

— Parce que j’ai besoin d’un nouveau départ… et que j’ai envie d’apprendre auprès de quelqu’un comme vous.

Un silence. Aidan releva enfin les yeux vers lui. Il n’y avait ni moquerie, ni froideur. Juste… une forme de curiosité.

— Honnête. J’apprécie.

Contre toute attente, l’entretien ne dura pas plus de quinze minutes. Noa ressortit avec un cœur tambourinant. Il n’avait aucune idée de ce que pensait Aidan, mais au moins, il avait été lui-même.

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Le lendemain matin, il reçut un mail :

> Objet : Embauche immédiate

Monsieur Noa,

Suite à votre entretien, nous avons le plaisir de vous informer que vous êtes engagé en tant qu’assistant personnel du président Aidan Kurozawa.

Début : demain, 8h.

Cordialement,

Eren Takagi – Assistant en chef

Noa resta figé devant l’écran pendant cinq bonnes minutes, incapable de croire ce qu’il lisait. Lio, qui passait la tête par la porte de sa chambre, le fixa avec de grands yeux.

— Ne me dis pas que tu as été pris ?!

— …Je commence demain, dit Noa, presque en chuchotant.

Lio se jeta sur lui, hurlant de joie.

— TU VAS TRAVAILLER AVEC UN PDG MÉGA SEXY, TU SAIS CE QUE ÇA VEUT DIRE ?!

— Du travail. Beaucoup de travail, murmura Noa, rouge jusqu’aux oreilles.

Mais dans un coin discret de son cœur, une chaleur nouvelle s’était allumée.

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Pendant ce temps, dans les bureaux du dernier étage de la KuroTower…

— Tu l’as engagé, remarqua Eren, en refermant son carnet.

Aidan s’appuya contre son bureau, son regard perdu dans la vitre surplombant la ville.

— Il a quelque chose. Il ne cherche pas à impressionner. Il est… vrai.

Eren le fixa, légèrement surpris.