Chapitre 3 : Une décision inattendue
Villa Silvestri – 16h34
Les pneus de la Lamborghini bleue crissent légèrement contre les pavés du long chemin menant à la villa. Giada descend précipitamment, son sac à la main, le visage tendu. Son cœur bat vite. Une étrange sensation d’urgence lui serre la poitrine.
Elle ne salue personne, ne s'arrête pas au salon. Elle grimpe directement les escaliers de marbre blanc en direction de la chambre de son père, ignorant volontairement le regard étonné de Luca, qui l’observe depuis l’entrée.
Sans même frapper, elle pousse la porte de la grande chambre aux rideaux tirés.
À l'intérieur, Riccardo Silvestri est allongé dans son immense lit à baldaquin. Son visage est pâle, creusé par la fatigue, et ses yeux sont cernés. À son chevet, assise sur une chaise de velours, Francesca tient doucement sa main. Elle se retourne en entendant la porte s’ouvrir.
> Francesca (surprise, mais avec un faux sourire) : « Giada… ma chérie… tu es rentrée plus tôt de l’université ? Quelle surprise. »
Giada (ignore totalement Francesca, s’approche du lit) : « Papa… »
> Riccardo (faiblement) : « Ma princesse… ne reste pas là, viens… viens près de moi. »
Giada s’assoit au bord du lit, pose doucement sa tête contre le torse de son père, le serrant dans ses bras comme une enfant perdue.
> Giada (voix douce) : « Tu vas mieux… dis-moi que ça va mieux. »
> Francesca (croise les jambes, d’un ton calme) : « Le Dr Leone est passé. Il a dit que ton père a besoin de repos. Il travaille trop, c’est ce qui l’épuise. »
Riccardo lève lentement la main et la pose sur la tête de sa fille.
> Riccardo (d’une voix lente) : « J’ai pris une décision importante, ma princesse… Je vais me reposer. Et j’ai décidé de laisser la gestion des affaires familiales à ma magnifique épouse… Francesca. »
Giada se redresse d’un coup, les yeux écarquillés.
> Giada : « Quoi ?! Papa… tu ne peux pas faire ça ! Je suis là moi ! Je peux suivre mes cours et m’impliquer dans les affaires, je te le promets. Tu sais que je suis prête, tu m’as tout appris ! »
> Riccardo (sec, plus ferme) : « NON, Giada ! Tu dois continuer tes études de droit. Je veux que tu finisses, que tu deviennes une femme forte, respectée… Ce n’est pas encore ton moment. »
> Francesca (doucement, avec un sourire hypocrite) : « Ton père pense à ton avenir, ma chérie. Et tu sais… je ne suis pas une étrangère. Je suis ta belle-mère. Tu peux me faire confiance. »
> Giada (la foudroie du regard) : « Ce n’est pas toi qui portes le nom Silvestri dans ton sang. »
Un silence glacial tombe dans la pièce. Riccardo essaie de lever la main, mais une soudaine quinte de toux le secoue violemment.
> Giada (affolée) : « Papa ?! Papa !! »
Du sang jaillit entre ses lèvres. Il en crache sur un mouchoir en soie blanche devenu rouge carmin.
> Francesca (se lève d’un bond) : « Appelle le médecin ! Vite ! Giada, sors ! Ton père a besoin de repos ! »
> Giada (en larmes) : « Mais je veux rester ! Il a besoin de moi ! »
> Francesca (plus ferme) : « Giada, dehors ! Maintenant ! »
Giada serre les dents, les yeux humides. Elle jette un dernier regard à son père, qui s’effondre contre les oreillers, le souffle court. Puis elle sort, le cœur brisé.
Elle referme la porte avec rage et descend les escaliers, tremblante, un mélange de peur profonde pour son père… et de mépris brûlant pour Francesca.
À suivre...
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