Chapitre 2 —

Scène 1 : un mot de trop

La porte de la salle d’anglais s’ouvre avec un léger grincement. Tous les regards se tournent instinctivement vers lui. Mr Smith entre, impeccable dans son costume sombre, les lunettes posées sur le nez, une expression ferme mais fatiguée sur le visage.

Je suis déjà là, assis au fond, le dossier de la dernière convocation encore brûlant dans mes mains. Nos regards se croisent un instant, et c’est comme si le temps ralentissait. Il y a cette tension électrique, lourde, presque palpable, qui flotte entre nous.

Sans un mot, il avance vers son bureau, sa démarche mesurée. Je sens mon cœur s’accélérer, chaque battement résonnant dans mes tempes. Je baisse les yeux, refusant de céder à cette tempête silencieuse.

La classe retombe dans un silence pesant, comme si tout le monde retenait son souffle.

Je serre les poings sous la table, essayant de contenir la chaleur qui remonte en moi, cette sensation confuse et brûlante qui refuse de s’éteindre.

Mr Smith se retourne vers le tableau, sa voix calme mais tranchante brise enfin le silence :

— Aujourd’hui, nous allons revoir les temps verbaux. Je vous demande toute votre attention.

Je détourne les yeux vers la fenêtre, cherchant un refuge, une échappatoire à cet échange muet qui me consume.

La classe est plongée dans un silence tendu, seulement troublé par le grattement des stylos sur le papier.

Je sens les regards furtifs de mes camarades posés sur moi, comme si chaque minute qui passe les rapproche un peu plus de découvrir ce qui se trame entre Mr Smith et moi.

Le cœur battant trop vite, je serre les poings sous la table.

Je dois garder le contrôle. Ne pas laisser cette chaleur étrange monter en moi.

Mr Smith, debout devant le tableau, énonce une règle avec cette voix calme et ferme que je connais trop bien.

Je détourne les yeux vers la fenêtre, cherchant à fuir cet échange silencieux qui m’épuise.

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Scène 2 : Un mot de trop

Les minutes s’égrènent, mais l’atmosphère ne s’allège pas. Chaque mot prononcé par Mr Smith me semble chargé de sous-entendus, comme s’il s’adressait autant à moi qu’à la classe entière.

Je sens le regard du professeur glisser sur moi à plusieurs reprises, ses yeux perçants creusant une trace brûlante sur ma peau.

Je serre les dents, refusant de montrer que je suis troublé.

Mais au fond de moi, une voix s’agite, une rébellion qui me pousse à ne pas me laisser faire, à ne pas être réduit au silence.

Quand il corrige ma réponse, je ne peux m’empêcher de rétorquer avec une pointe d’insolence :

— Peut-être que vos règles ne sont pas faites pour tout le monde, Monsieur.

Le silence tombe brutalement.

Mr Smith se fige un instant, ses traits se durcissent.

Je sens le poids de son regard, plus lourd, plus intense.

Il reprend, d’une voix plus froide :

— Faites attention à vos mots, Toshiwa.

Un frisson me parcourt.

Je sais que j’ai franchi une ligne.