déterminer à prouver sa place

Le lendemain, j’arrive plus tôt au gymnase. Juste pour m’échauffer, toucher un peu le ballon, sentir l’énergie du lieu. J’ai envie de montrer ce que je vaux. Pas pour me la raconter, mais pour prouver que j’ai ma place ici. Que je suis aussi fort qu'eux

Coach Darrel est déjà là, en train de tracer quelques lignes au sol. Il me jette un coup d’œil.

— Motivé, hein ? J’aime bien ça. Garde-le.

Peu à peu, les autres arrivent. Riquiy me tape dans la main comme si on se connaissait depuis toujours. Il me glisse en riant :

— Tu vas voir, ici on transpire… mais on kiffe. Prépare-toi.

Rayme, lui, me lance un simple “Yo” en hochant la tête. Il n'est pas très avenant. Mais bon, il a l’air de respecter ceux qui bossent dur. Ça me va.

Xio Jin me fait un petit signe discret. Puis il me demande tout bas, comme s’il osait à peine :

— Tu joues quel poste ? T’as un bon shoot ?

Je réponds timidement, un peu surpris qu’il s’intéresse.

— Je joue arrière. Et ouais… j’essaie.

Il sourit doucement.

— Cool. On va bien s’entendre.

Naël, le capitaine, rassemble tout le monde. Il parle calmement, mais tout le monde l’écoute. Il impose quelque chose sans hausser la voix.

— Cette année, on vise haut. Et peu importe d’où vous venez ou votre niveau aujourd’hui… ce qui compte, c’est ce que vous allez construire ici. Ensemble. Et ce qu'on va gagner.

Je sens mon cœur battre un peu plus fort. J’ai l’impression qu’il parle directement à moi. À mon histoire. À cette promesse que je me suis faite, ce soir-là, après la défaite.

L’entraînement commence. C’est intense, plus physique que ce que j’ai connu. Les systèmes sont plus poussés, les enchaînements rapides. Mais j’aime ça. J’ai l’impression de respirer pour la première fois depuis longtemps. De me sentir moi, cette fois le réel moi.

Je rate, parfois. Mais je réussis aussi. Et surtout, je sens que personne ne me regarde de travers. Ils voient que je me donne à fond. Et ça, ça compte.

À la fin, je suis en sueur, essoufflé, mais heureux. Coach Darrel me lance un regard approbateur.

— Pas mal, pour un nouveau.

Et là, Rayme me tape dans le dos.

— T’es officiellement l’un des nôtres… et perso, ça me fait plaisir.

Je souris. Je rougis. Je détourne le regard. Je le trouve sympa.

Ce soir, en rentrant, je suis vidé, exténué. Mais à l’intérieur, c’est comme si quelque chose venait de s’allumer. Une flamme. Une vraie.

Cette équipe, ce gymnase, cette chance… je ne vais pas la gâcher. Je vais la saisir et m'en servir pour briller.

Parce que cette fois, je n’ai pas juste une équipe.

J’ai une famille à construire, une famille qui me monte vers le haut. Et un rêve à défendre.

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