le jour J !

Le lendemain matin, je me réveille avant même que le réveil sonne. Je suis déjà en train de penser au match. Mon cœur bat plus vite que d’habitude. Je sens une drôle d’énergie dans mon ventre… de l’excitation, du stress peut-être. En tout cas, aujourd’hui, c’est le jour J.

Je me prépare rapidement, je prends un petit-déj même si j’ai pas très faim. Ma mère est déjà partie, évidemment. Elle m’a laissé un petit mot sur la table : “Donne tout aujourd’hui, je suis fière de toi.” Ça me met un petit coup au cœur, mais ça me motive encore plus.

Au collège, tout le monde parle du match. Certains disent qu’ils vont venir nous voir jouer. D’autres demandent si je suis prêt. Je réponds oui avec un sourire, mais à l’intérieur… j’ai un peu peur. Et si je me loupe ? Et si je déçois mon équipe ? Et si je suis pas à la hauteur ?

Mais je chasse vite ces pensées. Je vais tout donner. Comme à l'entraînement. Comme toujours.

Quand la journée de cours se termine, je file au vestiaire. L’équipe est déjà là. L’ambiance est tendue, concentrée. On se regarde, on se tape dans les mains, on s’échauffe sans trop parler. Le coach entre et nous réunit.

— Ce match, c’est le vôtre. Je veux que vous jouiez avec le cœur, que vous restiez soudés, et que vous n’abandonniez jamais. Peu importe le score, vous devez sortir du terrain en étant fiers de vous.

Ses mots résonnent fort en moi. C’est maintenant.

On entre sur le terrain. La salle est pleine, ça crie, ça encourage. Les lumières me paraissent plus fortes, le ballon plus lourd. Le coup de sifflet retentit.

Le match commence.

Le sifflet retentit. Le ballon est lancé en l’air. C’est parti.

Dès les premières secondes, le rythme est donné. Ça court, ça crie, ça défend fort. Les chaussures crissent sur le parquet. On se bat pour chaque possession comme si c’était la dernière.

Je suis dans le match. Mon cœur bat vite, mes jambes sont tendues comme des arcs. Je sens la pression, mais aussi l’adrénaline qui me traverse. Un de mes coéquipiers me fait une passe rapide — réflexe, je pivote et tente un tir. Dedans.

Premier panier pour nous. Le banc explose, le coach crie des instructions. Mais pas le temps de souffler : ils relancent aussitôt, et répliquent avec un tir longue distance. Filet.

1-1. Le ton est donné.

Les minutes passent, mais on dirait des secondes. On ne pense plus, on réagit. C’est une bataille. Chaque point marqué est une victoire, chaque ballon perdu, une déchirure. On défend dur, on se parle, on s’encourage, on se relève quand on tombe.

Le public est là, bruyant, vibrant à chaque action. On sent leurs yeux rivés sur nous, comme si tout le gymnase retenait son souffle à chaque mouvement.

À la fin du premier quart-temps, le score est serré. On est au coude à coude. Je sens déjà la fatigue, mais aussi cette énergie qui monte — celle qu’on ne trouve que dans les grands matchs.

Et je sais : ce soir, rien ne sera facile.

Le match continue, le rythme est intense. Chaque minute me semble durer une éternité. On marque, ils marquent. Les points montent, mais personne ne lâche rien.

Il reste une minute. On est menés d’un point. Le coach prend un temps mort, on se rassemble. Il nous fixe, et dit calmement :

— Vous avez tout donné jusque-là. Peu importe le score final, je veux que vous sortiez de ce terrain la tête haute.

On hoche tous la tête. On est épuisés, mais on y croit encore. Je sens cette dernière étincelle en moi. Peut-être que c’est maintenant.

Le jeu reprend. On fait tourner la balle. Je cours, je me place, je reçois la passe. Je tente un tir. Trop court. Le ballon rebondit sur l’arceau. Raté.

L’équipe adverse récupère. Il reste quinze secondes. On tente de les presser, de défendre, mais ils arrivent à marquer.

Le score : 54-51 pour eux.

Il ne reste que quelques secondes. Une dernière tentative… mais on n’arrive pas à marquer. Le buzzer sonne. Le match est terminé.

On a perdu.

Je reste là, immobile, les mains sur les genoux, le souffle coupé. Le gymnase est silencieux un instant. Puis les cris de joie de l’autre équipe résonnent. Eux, ils sautent, ils s’enlacent. Nous, on baisse un peu la tête.

Je sens une boule dans la gorge. J’ai envie de frapper quelque chose. Ou de pleurer. Ou les deux.

Dans le vestiaire, personne ne parle. Juste des souffles, des regards vides. Le coach entre, nous regarde un à un.

— Vous avez joué avec le cœur. Vous avez tenu jusqu’au bout. Je suis fier de vous.

Je lève les yeux. Je vois mes coéquipiers. Certains pleurent en silence. D’autres restent là, assis, sans dire un mot.

Moi… je suis dégoûté. Triste. Mais au fond, je sens aussi autre chose. Une sorte de feu. Une envie.

Je sors du gymnase. L’air frais me frappe le visage. Je marche seul, le sac sur l’épaule. Je repense à mon tir raté. À ce que j’aurais pu faire mieux. À cette sensation de passer si proche de la victoire… et de la laisser filer.

Mais je me fais une promesse.

Je reviendrai. Je m’entraînerai encore plus. Je perdrai peut-être encore. Mais un jour, ce sera mon tour.

Et ce jour-là, je serai prêt.

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