« J'ai merdé », pensai-je. Roulant à 110 km/h sur l'autoroute L-15, je quittai rapidement Las Vegas. Penché sur ma moto, je slalomais entre les voitures. « Merde... J'ai vraiment foiré cette fois-ci... » murmurai-je à voix haute. J'accélérai, jetant fréquemment des regards derrière moi. Dans la précipitation, j'avais oublié de mettre mon casque. Je n'avais eu le temps que de récupérer les billets que je laissais de côté au cas où une situation comme celle-ci se présentait, et heureusement ! Si ces salauds avaient découvert ma planque, que savaient-ils d'autre ? Probablement le nom de ma banque. Impossible d'aller retirer de l'argent ; en plus, ils avaient forcément dû fermer mon compte.
J'étais frustré. Comment m'avaient-ils trouvé ? J'effaçais toujours mes traces pendant mes missions, je changeais toujours de véhicules, je ne me montrais jamais devant mes clients et prenais toujours soin d'utiliser un changeur de voix lors de mes appels. Soudain, deux VB2L teintés et noirs surgirent d'une route secondaire, fonçant vers moi. J'accélérai brutalement, les véhicules derrière moi en firent autant. Je quittai la route principale pour des chemins plus sinueux et difficiles d'accès, mais ils ne me lâchaient pas. Puis une voix s'éleva derrière moi, amplifiée par un mégaphone : « William ! Arrêtez-vous immédiatement et il ne vous sera fait aucun mal ! Je suis le directeur de la sécurité de Blackwater au siège de Washington DC. Vous êtes arrêté pour assassinats répétés et implications dans des attentats visant le gouvernement. Si vous n'obtempérez pas, nous serons obligés de faire feu ! Arrêtez-vous ! »
J'esquissai un sourire. Ce bouffon croyait vraiment que j'allais m'arrêter ? Il faudrait bien plus que des menaces pour le faire et je savais pertinemment qu'ils ne feraient pas feu. Je détenais trop d'informations utiles pour qu'ils m'abattent. Je me retournai pour les regarder et fis un doigt d'honneur au directeur de la sécurité.
« Tiens, prends ça, connard ! », m'exclamai-je avant d'accélérer à fond et de quitter la route, zigzaguant à travers les arbres. Je risquais un accident à cette vitesse, donc je ralentis. De toute façon, ils ne pouvaient pas me suivre, leurs véhicules étaient certes adaptés aux terrains difficiles mais ils étaient trop larges pour passer entre toute cette végétation. Je laissai échapper un rire. Que croyaient-ils ? Que ce serait simple d'arrêter un assassin aussi fort que moi ! Bon d'accord, je flex un peu là, mais c'est vrai ! Ça fait 7 ans que je suis dans le métier et je n'ai jamais été attrapé une seule fois.
Je me reconcentrai et continuai à rouler en avant. Je rejoignis finalement un chemin, je sortis mon téléphone, l'allumai et le lâchai sur le côté de la route, un peu caché, avant de faire avancer ma moto vers la route principale, prenant bien soin de laisser des traces de mon passage. Puis, je la conduisis vers les bois, descendis et effaçai les traces qui trahiraient mon leurre, puis je repartis tranquillement, sifflotant. Ils localiseraient forcément mon téléphone et viendraient ici, alors ils croiraient probablement que j'avais rejoint la route. Bon courage pour qu'ils me rattrapent, ces connards. Bon, let's go pour un petit roadtrip, prochain arrêt : Hollywood !
***Téléchargez NovelToon pour profiter d'une meilleure expérience de lecture !***
Comments