L'Élu du trône et du cœur

Chapitre 5 — Héritages silencieux

Le palais s’était tu, comme si le jardin avait absorbé toute la lumière du jour.

Ren était rentré au domaine Ruvelliss, le cœur encore agité par les paroles de Hikan. Il n’avait pas trouvé de réponse à ses propres émotions, mais quelque chose en lui s’était apaisé.

Pendant ce temps, au palais, Hikan se tenait devant son père, l’empereur Régis, dans le salon privé aux tentures bleu nuit.

— Vous semblez particulièrement apprécier Ren, dit-il, les bras croisés, le ton neutre mais curieux.

L’empereur rit doucement, un rire rare, presque mélancolique.

— Il me rappelle ta mère.

Hikan releva les yeux, surpris.

— Pas physiquement, précisa Régis, mais dans sa manière de parler sans détour. De voir à travers les apparences. Elle aussi savait dire des vérités que personne n’osait entendre.

Un silence s’installa.

Hikan baissa légèrement la tête, touché.

Il n’avait pas entendu son père parler d’elle depuis longtemps.

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Au domaine, Ren traversait le hall principal lorsqu’il croisa Fyodor, son père, le duc de l’Empire.

Leurs regards se croisèrent. Ren baissa légèrement la tête, par réflexe. Il n’avait jamais été proche de lui. Trop de distance, trop de non-dits.

— Où étais-tu ? demanda Fyodor, d’un ton calme.

— Au palais. Avec le prince, répondit Ren, sans chercher à se justifier.

Fyodor sembla vouloir dire quelque chose. Ses lèvres bougèrent, mais aucun mot ne sortit.

Puis, après une brève hésitation :

— Prends soin de toi.

Ren le regarda, surpris.