Les Vices D'Un Ado I

Les Vices D'Un Ado I

Routine étouffante

Je m’appelle Ryan. J’ai dix-sept ans et, franchement, je crois que je me perds un peu dans ma propre vie.

Chaque matin ressemble au précédent : le réveil qui sonne trop tôt, ma mère qui frappe à ma porte en me disant de ne pas être en retard, les mêmes rues grises, les mêmes visages fatigués. On dirait que tout est réglé à l’avance, comme si je vivais dans une boucle sans fin.

Je me lève, je m’habille à moitié endormi, je balance mon sac sur mon dos, et je sors. Le quartier est calme, trop calme. Quelques voitures passent, les gamins partent à l’école primaire en courant, leurs mères leur crient de ralentir. Moi, je marche en traînant les pieds, casque vissé sur les oreilles. La musique est la seule chose qui me tient éveillé.

Arrivé devant le lycée, rien ne change. Le portail bleu grince toujours pareil, les surveillants me regardent à peine, et la cour est déjà remplie de bruits. Des rires, des cris, des blagues qui tournent en boucle. Ça a l’air vivant vu de loin, mais moi, j’ai l’impression d’être coincé derrière une vitre. Je fais partie du décor sans vraiment exister dedans.

J’ai deux ou trois potes avec qui je traîne. On rigole, on parle de foot, de jeux, de filles, mais ça reste en surface. Personne ne sait vraiment ce que je pense, et honnêtement, je ne leur dis pas. J’ai pas envie de passer pour le gars qui réfléchit trop. Alors je souris, je lâche deux-trois vannes, mais à l’intérieur, je suis ailleurs.

Et c’est là que je me pose toujours la même question : est-ce que c’est ça, vivre ?

Aller en cours, attendre la sonnerie, rentrer chez soi, répéter la même journée encore et encore ? J’ai envie de plus. J’ai envie que quelque chose explose, que ça me secoue, que ça brûle.

C’est sûrement pour ça que ce jour-là, quand je les ai vus, je n’ai pas détourné les yeux.

Eux, c’était un autre monde.

Éric et son groupe arrivaient au ralenti, comme s’ils avaient tout le temps devant eux. Ils ne couraient pas pour la sonnerie, ils ne se pressaient pas. Ils occupaient l’espace, et les autres s’écartaient naturellement. On les remarquait direct : leur façon de rire trop fort, de parler comme si tout leur appartenait, de balancer leurs sacs contre le mur comme si c’était leur territoire.

Éric était au centre. Grand, large d’épaules, il avait ce regard qui te traverse, comme s’il lisait dans ta tête. Ses potes, trois gars et une fille, riaient à ses blagues, mais on voyait que c’était lui le chef. Ils dégageaient une confiance, une force presque arrogante, comme si rien ni personne ne pouvait les arrêter.

Moi, j’étais là, de l’autre côté de la cour, à les observer. J’essayais de pas trop fixer, mais mes yeux revenaient toujours vers eux. Peut-être parce qu’ils avaient exactement ce que je n’avais pas : une présence. Une place.

Je me suis dit que j’étais juste un spectateur. Un figurant dans un film où eux tenaient les premiers rôles. Mais au fond, je savais déjà que les avoir croisés allait changer quelque chose. Peut-être pas aujourd’hui, peut-être pas demain… mais bientôt.

Parce qu’en les regardant, j’ai compris une chose : si la vie ressemblait à un jeu, eux, ils en connaissaient toutes les règles. Et moi, j’étais encore bloqué au tutoriel.

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