La jeune fille prit une profonde inspiration, cherchant les mots justes avant de s'adresser à son père.
_ Alors, elle vivra ici pendant combien de temps ? Permanent ? Temporairement ? Quelles sont les conditions exactes de cette période d'essai ?
Son père détourna enfin son regard de la fenêtre et se tourna vers sa fille. Il remarqua l'inquiétude dans ses yeux et comprit que cette situation la troublait profondément.
_ On l'accueillera provisoirement, répondit-il calmement. La période d'essai durera jusqu'à ce qu'elle prouve sa valeur et son respect pour nos traditions et nos règles. Si elle échoue à s'intégrer ou si elle pose des problèmes, elle sera mise à la porte et retournera chez son oncle.
Keira hocha lentement la tête, bien que l'inquiétude ne disparaisse pas de son visage.
_ Et si elle réussit ? Si elle s'adapte et devient une partie de notre famille, que se passera-t-il alors ?
Il prit un moment pour réfléchir avant de répondre. Il savait que cette question était cruciale pour l'avenir de sa famille.
_ Si elle réussit, nous devrons l'accepter comme membre de notre famille. Cela signifie qu'elle partagera nos privilèges et nos responsabilités. Mais sache que cela n'enlève rien à ta position ou à celle de ton frère. Vous restez mes enfants légitimes et héritiers de cette maison.
La jeune fille sentit un léger soulagement en entendant les mots de son père, mais elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine appréhension.
_ Très bien, père. Je ferai de mon mieux pour m'adapter à cette situation et pour veiller à ce que notre famille reste unie.
Ce dernier hocha la tête avec approbation.
_ C'est tout ce que je demande. Restons vigilants et donnons-lui une chance équitable. Nous verrons bien ce que l'avenir nous réserve.
Pendant ce temps, dans sa nouvelle chambre, Cosette réfléchissait à la conversation qu'elle avait eue avec le conseiller. Elle savait que chaque geste, chaque parole, chaque action serait observée et jugée. Elle était déterminée à réussir cette période d'essai et à prouver qu'elle méritait sa place parmi les Parvis.
Soudain, il y eut un léger coup à la porte. Cosette se leva et alla ouvrir. C'était Sir Ealdred, portant un plateau de fruits et de boissons.
_ Je pensais que vous auriez peut-être besoin de vous rafraîchir avant le dîner, dit-il avec un sourire.
Cosette le remercia chaleureusement.
— Merci beaucoup, Sir Ealdred. C'est très aimable à vous.
Ce dernier déposa le plateau sur la table et se tourna vers elle.
_ N'oubliez pas, mademoiselle Cosette, le dîner est à dix-neuf heures précises. Le grand-duc aime la ponctualité.
La jeune blonde acquiesça.
_ Je serai là à l'heure, je vous le promets.
Après le départ du majordome, Cosette s'assit à la table et prit une pomme du plateau. En croquant dedans, elle se perdit dans ses pensées. Elle savait que cette période d'essai serait difficile, mais elle était prête à relever le défi. Pour elle, retrouver sa famille et prouver sa valeur étaient les plus importantes des missions.
De l'autre côté du château, Keira sortit du salon, ses pensées tourbillonnant dans son esprit. Elle avait du mal à accepter la présence d'une parfaite inconnue dans sa maison, une intrusion dans son espace personnel. La réticence et l'inquiétude la rongeaient. Elle se demandait comment cette situation allait évoluer et ce que cela signifierait pour sa famille.
Tandis qu'elle s'éloignait de la porte du salon, son petit frère la rejoignit à la hâte.
_ Keira ! cria-t-il. Vous avez parlé de la fille ? Qu'est-ce que père a dit ?
Keira soupira, cherchant les mots justes.
_ Elle va vivre ici pendant une période d'essai. Père veut qu'on lui donne une chance équitable. Mais je ne suis pas inquiète, vu que je n'attendais rien.
Zéké la regarda avec une certaine appréhension.
_ Tu n'es pas fâchée ?
Keira secoua la tête, même si une part d'elle-même brûlait de frustration.
_ Non, ça va...
Son frère la fixa intensément.
_ Tu peux la maudire si tu veux, vas-y ! À force de ravaler ta colère, tu vas finir par exploser !
Keira leva une main pour le calmer.
_ Zéké, je t'assure que je vais bien. La seule personne en qui je peux avoir confiance est ma mère. Elle n'aurait jamais commis d'adultère... ajouta-t-elle, baissant les yeux. Elle était une personne si chaleureuse et vertueuse.
Zéké ressentit une profonde émotion en entendant ses paroles.
_ Keira... dit-il doucement.
Il se résigna un instant puis ajouta à voix haute :
_ Si on ne prête pas attention à Cosette, et si on fait comme si elle n'existait pas, elle ne restera pas longtemps ici !
Keira soupira.
_ Même si on fait ça, ça la pousserait à rester.
Zéké semblait perplexe.
_ Ah bon...
Keira prit les mains de son frère dans les siennes.
_ Tu me fais confiance ?
Il hésita un moment avant de répondre.
_ ... bien sûr ! Tu es la seule à qui je fais confiance !
Keira sourit légèrement.
_ Dans ce cas, traitons-la avec respect. Elle est notre invitée après tout.
Elle se tourna soudainement et cria :
_ Hé ! Vous, là-bas, je vous ai vus !
Trois personnes familières, messires Joseph et Arthur, et Réina Gardner, sortirent de leur cachette derrière un mur du couloir menant dans des directions différentes. Arthur et Réina semblaient gênés tandis que Joseph resta sérieux et calme.
_ L... lady Keira... bredouilla Arthur tandis que Réina émit un rire gêné.
Le trio de chevaliers s'approcha des héritiers.
_ Vous allez bien, Lady Keira ? demanda Joseph.
Keira hocha la tête, souriante.
_ Oui, je vous assure. Je ne sais pas combien de fois je l'ai répétée aujourd'hui...
Joseph lui adressa un regard réconfortant.
_ Hmm... Vous n'y êtes pour rien, Lady Keira. Tôt ou tard, la vérité éclatera, et ceux qui ont fait ça recevront le châtiment qu'ils méritent.
Keira soupira, mais son sourire resta en place.
— Je sais.
Avec tous leurs encouragements, le cœur de Keira se sentit plus léger. Elle savait que, peu importe ce qui arriverait, elle pouvait compter sur le soutien de sa famille et de ses amis proches. La période d'essai de Cosette allait certainement être une période de défis et de tensions, mais Keira était déterminée à affronter ces épreuves avec courage et dignité.
Plus tard, l'heure du dîner arriva. Les membres de la famille ducale s'installèrent autour de la grande table de la salle à manger. Le grand-duc Ludwig prit place à la tête de la table, comme à son habitude. À sa droite, Keira et Zéké s'assirent ensemble, proches de leur père, tandis que Cosette prit place à sa gauche, seule de son côté de la table.
_ Je suis tellement contente d'être ici, dit Cosette en se réjouissant, brisant le silence initial.
Keira, Zéké, et le grand-duc la regardèrent sans ciller, leur visage impassible. Zéké soupira légèrement, d'une voix calme :
_ D'accord, c'est vraiment très bizarre...
Les servantes entrèrent, déposant le repas du soir sur la table avant de repartir discrètement. Chacun avait devant lui une assiette de riz accompagnée de viande frit, de légumes variés tels que tomates, salade, brocolis et des pommes de terre. Pour boire, il y avait de l'eau, du jus de fruits, et du vin pour le grand-duc et Cosette, qui étant majeure, pouvait également en boire.
Le dîner se passa dans un silence absolu, chacun dévorant son assiette avec appétit mais sans un mot. Tandis qu'ils mangeaient, Cosette brisa à nouveau le silence.
_ J'adore ma chambre, dit-elle avec enthousiasme. Elle est mieux que celle que j'avais chez mon oncle. Le lit est vraiment confortable...
Keira et Zéké continuèrent à manger leur repas sans lui répondre, se contentant de fixer leur assiette.
Ludwig leva les yeux de son assiette et regarda Cosette calmement.
_ Je suis heureux que tu te plaises ici, répondit-il sans ciller. Assure-toi de te reposer et de te préparer pour les jours à venir. Ils seront cruciaux pour toi.
Cosette hocha la tête, souriant légèrement.
_ Merci, père. Je ferai de mon mieux.
Le silence retomba, ponctué seulement par le cliquetis des couverts sur les assiettes. Une fois le repas terminé, les membres de la famille ducale se levèrent de table, chacun rejoignant ses appartements pour la nuit. Cosette prit un instant pour admirer la grandeur de la demeure avant de se retirer dans sa chambre.
Keira et Zéké se dirigèrent ensemble vers leurs chambres, marchant dans les vastes couloirs du château.
_ Comment penses-tu que cela va se passer ? demanda Zéké à voix basse.
Keira haussa les épaules, son regard fixé droit devant elle.
_ Nous verrons bien. Pour l'instant, nous devons simplement rester vigilants et attendre.
Zéké acquiesça, ressentant une étrange appréhension face à l'incertitude des jours à venir. Ils arrivèrent finalement devant les portes de leurs chambres respectives et se souhaitèrent une bonne nuit.
Dans sa chambre, Keira ne pouvait s'empêcher de penser à la journée tumultueuse qu'ils avaient vécue. Les prochains jours seraient décisifs, non seulement pour Cosette, mais aussi pour l'équilibre de la famille Parvis. Elle savait qu'elle devait rester forte et attentive, pour elle-même, pour son frère, et pour la mémoire de sa mère.
De son côté, Zéké, allongé sur son lit, fixait le plafond, réfléchissant à tout ce qui venait de se passer. Il savait que la présence de Cosette changerait beaucoup de choses, mais il était déterminé à protéger sa famille et à veiller sur sa sœur, quoi qu'il arrive.
Quant à Cosette, dans sa nouvelle chambre, elle se sentait plus déterminée que jamais à prouver sa valeur. Cette famille était la sienne, et elle était prête à tout pour montrer qu'elle méritait sa place parmi eux.
Allongé sur son lit, le grand-duc se trouvait incapable de trouver le sommeil. Ses pensées tourbillonnaient autour des récents événements et de l'arrivée de Cosette. Il soupira profondément, essayant de calmer son esprit.
Accueillir cette jeune fille bouleversait cet équilibre. Bien qu'il ne puisse nier leur lien de sang, il ne pouvait pas non plus ignorer les années d'absence et les incertitudes qui l'accompagnaient. Il soupira en pensant à la complexité de la situation. Donner une chance à Cosette était un compromis, mais cela nécessitait vigilance et prudence. Il savait que les jours à venir seraient déterminants, non seulement pour Cosette, mais pour toute la famille Parvis.
En repensant à sa défunte épouse et aux enfants qu'ils avaient élevés ensemble, il se demanda comment elle aurait réagi à cette situation. Aurait-elle accepté Cosette avec bienveillance, ou aurait-elle partagé les mêmes réserves que Keira et Zéké ?
Ludwig se retourna une fois de plus, cherchant le sommeil qui tardait à venir. Cette période d'essai serait une véritable épreuve pour tous, et il devait s'assurer que les décisions prises seraient les meilleures pour l'avenir de sa famille et du duché. Avec ces pensées, il ferma enfin les yeux, espérant que le repos l'aiderait à aborder les défis du lendemain.
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Comments
Jeremiah Jade Bertos Baldon
Quelle histoire incroyable ! J'adore !
2025-09-11
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