Chapitre 4 – Monologue of the Cloud

La chambre était sombre, éclairée seulement par la lumière blafarde de la lune qui filtrait à travers la fenêtre entrouverte. Neylan était allongé, les bras derrière la tête, fixant le plafond comme s’il y cherchait une réponse invisible.

Il soupira. Puis, dans ce silence, il se parla à lui-même.

> Encore une journée passée sans rien changer. Toujours moi, toujours ce foutu nuage dans ma tête. J’ai 16 ans et parfois j’ai l’impression d’en avoir déjà 60, fatigué de tout. J’ai l’air vivant, je marche, je parle, mais à l’intérieur… c’est comme si je survivais, pas plus.

Il ferma les yeux. Des images surgissaient malgré lui : la maison de sa tante, les cris, les coups, les humiliations qui s’étaient gravés dans sa mémoire.

> Quatre ans. Quatre longues années où j’ai appris à être froid. Pas par choix, mais parce que sinon j’aurais brûlé de l’intérieur. Alors j’ai gelé. J’ai enfermé mon cœur. J’ai mis ce masque que tout le monde voit encore aujourd’hui. Certains disent que je suis méchant, d’autres que je suis insensible. Mais en vrai… c’était ça, ou disparaître.

Un petit sourire amer étira ses lèvres.

> Ironique quand même : j’ai survécu en devenant celui que je déteste parfois. Ce “moi” qui revient quand je baisse la garde. Celui qui parle mal, qui fait mal, qui rejette les autres avant qu’ils ne me rejettent.

Il se tourna sur le côté, fixant la lueur pâle de la lune.

> Et pourtant… une partie de moi essaie d’être gentille. Je le sens. Parfois, j’ai envie de tendre la main, de sourire sincèrement, de croire que je peux être… normal. Mais mes pensées me trahissent. Comme un démon caché qui attend son moment.

Un silence. Puis, un rire bref, sans joie.

> Même en groupe, je me sens seul. C’est fou ça, non ? Entouré de monde, et pourtant isolé. Comme si j’étais enfermé dans une bulle que personne ne peut percer. Et les gens parlent, rient, mais moi, je flotte à côté d’eux… Un nuage, oui. Un foutu nuage comme dirait Shikamaru. Ça me colle trop bien.

Il inspira profondément, cherchant les mots qu’il n’osait jamais dire aux autres.

> Je suis paresseux, oui. Un flemmard. Mais en vrai, c’est pas que je veux rien faire… c’est que je me demande à quoi bon. Pourquoi bouger, si tout revient toujours au même ? Pourtant… je garde une petite lueur. Un espoir têtu. Comme si, dans un futur proche, je pouvais changer. Comme si ce nuage pouvait un jour laisser passer un rayon de soleil.

Il ferma les yeux. Un sourire presque tendre apparut, rare.

> Peut-être que c’est ça, ma vérité : je suis un mélange. À la fois doux et psychopathe. Froid et brûlant. Flemmard et rêveur. Je suis Neylan, le garçon que personne ne comprend vraiment. Pas même moi, parfois.

Et dans la nuit silencieuse, il ajouta dans un souffle, comme une promesse :

— Mais un jour… je saurai qui je suis.

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