— J’ai toujours trouvé étranges les coïncidences.
Jiho se figea.
Son cœur fit un bond.
Avait-elle deviné quelque chose ?
Mais elle reprit, la voix douce :
— Je crois plus au destin, en fait. Je n’ai pas vraiment beaucoup d’amis, alors… je me dis que peut-être, c’est le destin qui a fait qu’on devienne voisins. Dans le même immeuble, l’un à côté de l’autre… c’est drôle, non ?
Jiho déglutit discrètement, soulagé. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres.
— Ah… haha. Tu crois que c’est ça ? Alors je le pense aussi.
Elle le regarda avec un petit air espiègle, puis se leva lentement.
— Tu as l’air un peu pompette, Jiho. Mais moi, je dois me lever tôt demain. Ce serait bête d’avoir la gueule de bois dès le matin.
Elle attrapa les verres vides et les déposa dans l’évier.
— C’était sympa de discuter avec toi. J’espère qu’on se reverra bientôt.
Jiho se leva à son tour, un peu trop vite.
— Je vais te raccompagner…
Elle haussa les sourcils, amusée.
— Tu veux me raccompagner… chez moi ? Tu réalises qu’on est dans mon salon, là ?
Il resta figé une seconde, puis rit doucement, gêné.
— Ah… oui. Tu as raison.
— T’es mignon, souffla-t-elle.
Elle le précéda jusqu’à la porte. Juste avant de lui ouvrir, elle se tourna vers lui. Ses joues étaient légèrement rouges — mais Jiho ne savait pas si c’était l’alcool ou autre chose.
— Je pense qu’on se reverra souvent. Surtout après que tu m’auras donné ton numéro.
Un sourire flottait sur ses lèvres, malicieux.
Jiho, encore un peu sous le choc, hocha la tête sans un mot. Elle lui ouvrit la porte. Il franchit le seuil comme dans un rêve.
La porte se referma doucement derrière lui.
---
De retour dans son propre appartement, Jiho s’effondra contre le mur, les mains dans les cheveux. Son cœur battait à tout rompre.
Il avait tenu bon. Pendant tout ce temps, il s’était contenu. Il n’avait pas craqué. Pas flanché.
Il avait été si impassible qu’on aurait pu croire qu’il était froid.
Mais à l’intérieur… c’était un ouragan.
Il inspira profondément.
Il ne devait pas aller trop vite. Ne pas la brusquer.
Elle devait croire que tout ça n’était qu’un simple hasard.
Et pour l’instant, il avait réussi.
---
Point de vue de Liwei
Allongée sur son canapé, un coussin contre sa poitrine, elle regardait le plafond avec un petit sourire.
Elle n’était pas du tout ivre.
Elle faisait semblant depuis le début.
— (Soupir) Pourquoi est-ce qu’il fait semblant de ne pas me connaître ? C’est parce que je l’embêtais quand on était petits ? Vraiment ?
Elle ferma les yeux, amusée.
— Peu importe. S’il veut recommencer depuis le début… alors très bien.
Son sourire s’élargit.
— Je vais bien m’amuser avec lui.
...Le lendemain...
Comme à son habitude, Liwei quitta son appartement pour se rendre à son café préféré, où elle commandait toujours un americano bien serré pour se réveiller avant de prendre le chemin de son atelier. Elle était sculptrice, spécialisée dans la poterie.
À son arrivée, elle eut une légère surprise : Jiho était déjà là, installé à une table près de la fenêtre.
— Oh ? Jiho, comment tu vas ? lança-t-elle, un peu étonnée de le voir là.
— Je vais bien, et toi ? répondit-il avec un léger sourire.
— Comme tu peux le voir, je suis en pleine forme, fit-elle en lui offrant un clin d’œil complice.
— Tu te rends au travail ? demanda Jiho, curieux.
— Oui, je travaille à la boutique à quelques pas d’ici. Je fais de la poterie. Si ça te tente, tu pourrais venir visiter un jour, et peut-être même apprendre quelques gestes d’une bonne main, ajouta-t-elle en souriant malicieusement.
— Merci pour l’invitation, je la garderai précieusement en mémoire, répondit Jiho avec gratitude. D’ailleurs, parlant d’invitation, ça te dirait de venir dîner chez moi ce soir ? Cette fois, ce sera ma vraie crémaillère, dit-il, à la fois timide et confiant.
— Je n’attendais que ça, répondit-elle, enthousiaste.
Jiho partit alors faire les courses, puis rentra chez lui pour préparer tout ce qu’il fallait. Il consulta son notebook, où il avait soigneusement noté tout ce qu’il savait sur elle — ses goûts, ses préférences, ses petites habitudes.
Le soir arriva enfin. Il était 17 heures, et Liwei ne rentrerait que vers 19 ou 20 heures. Il disposait donc de suffisamment de temps pour tout préparer.
Soudain…
...Ding dong....
Jiho ouvrit la porte. Devant lui se tenait une inconnue qu’il avait croisée la veille dans l’ascenseur : sa voisine de gauche. L’appartement de Liwei, lui, était à droite.
Cette inconnue semblait parfaitement à l’aise avec n’importe qui, vu la manière dont elle s’habillait si légèrement et dont elle séduisait Jiho ouvertement. Elle devait être vraiment ouverte d’esprit.
— Oh, mon cher voisin, s’exclama-t-elle avec un sourire enjôleur. Je vous ai préparé quelques petits fours, j’espérais les déguster avec vous… Hmmm, que ça sent bon ! Préparez-vous une crémaillère, puisque vous êtes venu hier.
— Ah… euh… oui, bafouilla Jiho, gêné.
— Je vous remercie pour les petits fours, c’est vraiment gentil, mais je ne pense pas pouvoir vous inviter aujourd’hui. J’ai déjà invité quelqu’un, et cette personne n’aime pas vraiment être avec un inconnu. Je suis désolée, mais merci encore, conclut-il avant de lui refermer la porte au nez.
Deux minutes plus tard, quelqu’un sonna de nouveau à la porte.
Agacé, Jiho accourut, prêt à réprimander sa voisine trop entreprenante.
Mais quand il ouvrit, il tomba nez à nez avec…
Liwei.
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