.À peine arrivés à la maison, le frère claque la porte d’un coup sec. Le bruit résonne dans la pièce vide. Laila, sans attendre, se jette à genoux sur le tapis du salon, les mains levées comme dans une doua désespérée, les larmes roulant sur ses joues.
— Pardon, pardon ! Wallah j’ai rien fait de mal ! Pardon grand frère, pardon !
Sa voix tremble, son corps aussi. Mais son frère ne la regarde même pas comme une sœur. Il la voit comme une honte, une tache sur l’honneur de la famille.
— Maintenant tu pleures ? Hein ? C’est dehors que tu rigolais avec un gars torse nu ! Tu veux salir la maison, hein ?
Et sans prévenir — clac ! — une gifle brutale traverse le visage de Laila.
Elle chancelle, sa main sur sa joue brûlante, le souffle coupé.
— Tu crois que je vais te laisser faire ce que tu veux ? Tu crois que tu vas sortir comme ça, parler avec des garçons ? Jamais de la vie.
Laila n’osait plus lever les yeux. Elle restait au sol, secouée de sanglots silencieux. Elle pensait à Malek. À ses mots doux. À sa main chaude sur la sienne. Et maintenant ? Elle avait mal. Elle avait peur.
Mais surtout… elle se sentait sale.
Laila restait à genoux, toujours en pleurs. Son frère faisait les cent pas dans le salon, furieux, les poings serrés, le souffle court.
— Dis-moi la vérité maintenant ! cria-t-il soudain. Tu lui as déjà montré ta tête ?! Hein ?! Tu t’es déjà dévoilée devant ce vaurien ?!
Laila secoua la tête, terrifiée.
— Non… wallah non ! Jamais je me suis dévoilée, jamais je lui ai montré mes cheveux, je te jure !
Mais son frère ne lâchait pas. Il s’approcha, se pencha vers elle, le regard plein de rage.
— Tu crois que je suis bête ?! C’est lui, le gars du téléphone, pas vrai ? C’est à lui que tu parlais le soir en cachette ?
Elle ne répondit pas. Elle avait trop peur. Son silence le rendit encore plus fou.
— RÉPONDS ! hurla-t-il. C’était lui, OUI OU NON ?!
Elle balbutia, la voix brisée.
— C-c-c’était lui… mais je… je…
Clac !
Une nouvelle gifle. Plus violente que la première. Sa tête tourna. Elle resta figée. Le goût amer de l’injustice sur la langue.
— Tu m’as trahi… tu as trahi la confiance de la famille. Tu crois que t’es maligne ? Tu joues avec notre honneur ?
Laila ne pleurait même plus. Elle était vide. Cassée. Et son frère, incapable de se contenir, s’éloigna en frappant dans un coussin.
— J’vais dit aux parents de t’envoyer chez tante Aïcha, là-bas tu vas apprendre le respect !
Son frère, les mâchoires serrées, la regardait comme si elle était une étrangère. D’un ton sec, il lança :
— Enlève ton voile.
Laila releva la tête, les yeux remplis de larmes, la voix tremblante.
— Non… je peux pas… stp… enlève mon voile c’est comme me punir devant Allah…
Elle fondit en larmes, ses mains tremblaient sur le tissu. Mais devant l’insistance froide de son frère, elle finit par céder. Elle défit doucement les plis, les mains tremblantes, et retira son voile. À peine l’avait-elle posé sur ses genoux qu’un sanglot plus fort lui échappa.
— J’ai honte… murmura-t-elle, les yeux baissés. J’ai honte, wallah…
Son frère détourna le regard. Pendant une seconde, son visage se crispa, comme s’il était dépassé lui-même par sa colère. Mais au lieu de dire un mot de plus, il pointa la direction de la chambre.
— Monte. Va là-bas. Et tu sors pas. Je veux plus te voir en bas. T’as sali notre nom.
Laila se leva lentement, gardant son voile dans ses mains, comme si elle voulait le protéger malgré tout. Elle monta les marches, chaque pas plus lourd que le précédent. Une fois dans la chambre, elle s’écroula sur le lit, et enfouit son visage dans l’oreiller.
Elle avait froid. Pas un froid de température, mais un froid qui venait de l’intérieur. De l’incompréhension. De l’humiliation. De la douleur.
Le matin s’était levé, mais Laila n’avait pas fermé l’œil de la nuit.
Ses paupières étaient lourdes, son cœur encore plus. Elle fixait le plafond, espérant que tout cela n’avait été qu’un cauchemar. Mais soudain, des cris montèrent du salon.
— Tu deviens bête ou quoi ?!! hurla une voix grave, sèche, familière.
C’était la voix de son père.
Elle se redressa d’un coup, les yeux agrandis. Elle s’approcha du bord de l’escalier, le cœur battant. Elle vit son père debout, furieux, le visage rouge de colère, et son frère face à lui, essayant tant bien que mal de garder son calme.
— Baba, wallah c’était pour son bien, j’te jure. Elle parlait avec un autre gars, pas celui qu’on lui a destiné !
— Et alors ?? cria le père. Depuis quand c’est à toi de la corriger comme ça ?? Tu crois que frapper ta sœur va arranger les choses ? Hein ?
Le frère se tut un instant. Il se sentait fautif, mais il ne savait plus comment réagir autrement. Il avait eu peur. Peur que Laila dévie. Peur qu’elle déshonore la famille. Mais il savait qu’il était allé trop loin.
— Baba… moi aussi j’ai eu mal quand j’ai appris. J’ai mal, j’te jure. Mais ça lui servira de leçon…
Une claque claqua soudain dans l’air. Son père venait de le gifler violemment.
— Tu contribues à son éducation, oui, mais t’as pas tous les droits ! Plus jamais je veux entendre que tu lui as posé la main. Tu m’as compris !? Plus jamais ! hurla-t-il en pointant un doigt accusateur vers lui.
Laila, de là-haut, tremblait. Elle se sentait encore plus coupable. C’était pour elle qu’ils se disputaient. Elle recula lentement, retourna dans la chambre, et s’assit par terre.
Elle regarda son voile, soigneusement plié sur la chaise.
Et doucement, elle murmura :
— Ya Allah… est-ce que j’ai fauté ? Ou est-ce que j’ai juste voulu aimer, comme tout le monde ?
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Comments
🌷Kanya 🐞
comment il a su que il était en torse nu
2025-04-30
1
🌷Kanya 🐞
si mon père pouvait dit ça a mon frère aussi
2025-04-30
1
❉დ 𝓅𝒶𝓊𝓁𝒶.↞
😱😱 mais à ce que je sache c'est interdit de faire ça
2025-05-06
0