Chapitre 5 : Les premières leçons 2

[Kurayami et ses fidèles compagnons]

Dans les profondeurs d'une salle obscure, où le silence semblait peser comme un couvercle sur une marmite prête à exploser, Kurayami se tenait face à ses compagnons. L'atmosphère était chargée, presque étouffante, tandis qu'il planifiait l'envoi de l'un de ses guerriers pour une mission particulière : la première tentative des ombres contre Eri.

— Nous devons prendre de l'avance et tuer cette... chose, cet Élu, déclara l’un des membres de la bande, son ton empreint d’un mépris glacial.

Un autre, plus belliqueux, ne tarda pas à renchérir. Ses poings s’écrasèrent sur la table d’obsidienne qui trônait au centre de la salle, faisant vibrer l’air chargé d’énergies sombres.

— Nous ne pouvons pas laisser Daranzu et ses hommes prendre de l’avance sur nous ! Attaquons maintenant et finissons-en vite, comme nous savons si bien le faire !

La salle fut aussitôt envahie de murmures. Des voix, graves et intenses, se mêlaient dans un brouhaha qui trahissait la tension et l’incertitude des ombres. Ce problème, loin d’être une simple tâche de routine, semblait soulever des questions plus profondes.

Soudain, une voix puissante s’éleva au-dessus du tumulte. C’était celle d’un allié particulièrement loyal à Kurayami. Sa silhouette se détacha dans la pénombre, imposante, écailleuse, presque reptilienne. Ses yeux scintillaient d’une lueur pernicieuse.

— Je me porte volontaire ! Je leur ferai goûter la fureur de mes écailles destructrices, déclara-t-il avec une assurance presque effrayante.

Les autres compagnons, d’abord perplexes, échangèrent des regards hésitants. Certains hochaient la tête en signe d’approbation, d’autres restaient silencieux, jaugeant l’allié qui venait de s’exprimer.

Alors que les murmures reprenaient, une voix imposante brisa le brouhaha. C’était celle de Kurayami. Glaciale, implacable, elle s’enroula autour de chaque esprit présent comme une chaîne invisible.

— D’accord, mon frère, fit-il, un sourire froid aux lèvres. Fais-le vite.

[RETOUR AU PRÉSENT]

— Qui es-tu et que veux-t...

Avant que Natanieru ait fini sa phrase, la bête le coupa d’un ton orgueilleux, empreint de mépris :

— Pas besoin de savoir qui je suis. Je n’ai pas de temps pour ces... gamineries. Tout ce que vous devez comprendre, c’est ceci : livrez-moi cet... Élu, et il ne vous arrivera rien.

Les paroles précises et menaçantes de la bête plongèrent la place dans un silence glacial, presque palpable. L’atmosphère semblait figée, comme si un dépôt de neige avait recouvert l’air lui-même.

Un peu plus loin, derrière la porte d’entrée du salon de La Chapelle, se cachaient Fueru et Eri, tapis dans l’ombre. Malgré la gravité de la situation, Fueru, fidèle à lui-même, se sentit obligé de rompre ce silence oppressant.

— Sache que jamais nous ne te livrerons Eri ! lança-t-il, sa voix résonnant dans l’air figé. Nous ne sommes pas comme vous. Nous nous soutenons, dans le meilleur comme dans le pire. Ses problèmes deviennent les nôtres, et nos victoires deviennent les siennes !

La bête, le regard empli de méchanceté, baissa légèrement la tête en soupirant. Une lueur de dédain traversa ses yeux.

— Pathétique ! Puisque vous avez tous choisi de mourir, alors vous mourrez ici et MAINTENANT ! s’écria-t-elle avec une rage croissante.

Soudain, l’atmosphère changea brutalement. Elle devint étrangement lourde, presque étouffante. Une sensation indescriptible s’empara des lieux, mêlant un froid glacial à une chaleur suffocante, comme si la nature elle-même hésitait sur la forme que cette bataille devait prendre.

Alors que la confrontation éclatait entre Natanieru et la bête, Natanieru lança un ordre ferme :

— FUERU ! Veille sur Eri. Il n’est pas encore prêt !

Le combat entre Natanieru et la bête devenait de plus en plus intense. Chaque coup porté résonnait comme un tonnerre dans l’atmosphère lourde et oppressante. Les deux adversaires étaient conscients qu’une simple erreur pouvait offrir à l’autre une opportunité fatale. Concentrés, ils rendaient coup pour coup, leurs mouvements devenant d’une précision presque inhumaine.

À l’écart, Eri et Fueru observaient avec admiration la maîtrise et la puissance qui se dégageaient de la confrontation. Mais soudain, une idée audacieuse traversa l’esprit de Fueru.

— Eh, Eri, écoute-moi ! Cette bête laisse pas mal d’ouvertures. On va en profiter pour en finir, murmura-t-il avec enthousiasme.

— Mais Natanieru nous a dit de rester ici, répondit Eri, encore hésitant.

— Je sais ce qu’il a dit, mais regarde ! Tu le vois comme moi : ce monstre laisse trop d’espace entre ses attaques ! Tout ce que tu as à faire, c’est de l’attirer à l’endroit que je te montrerai. Fais-moi confiance : je ne laisserai pas cette bête te toucher un seul cheveu.

Eri, bien que nerveux et peu sûr de lui, sentit son courage grandir sous l’insistance et les paroles rassurantes de Fueru. Après une courte hésitation, il acquiesça.

— Très bien. Mais ne me laisse pas tomber, Fueru, dit-il avec une pointe d’inquiétude.

— Jamais, je te le promets. Maintenant, suis mes instructions.

Alors que le combat continuait, Eri s’avança prudemment vers l’endroit indiqué par Fueru, tandis que ce dernier se faufilait dans l’ombre avec son épée, se préparant à frapper au bon moment.

Lorsque Eri fut en place, il prit une profonde inspiration avant de scander :

— Hé ! Grosse bête puante !

La créature, surprise, se tourna brusquement vers lui, la colère enflammant ses yeux.

— C’est à moi que tu parles, misérable petit être ? rugit-elle.

Natanieru, en plein combat, s’arrêta un instant, déconcerté par l’intervention d’Eri.

— Eri, qu’est-ce que tu fais ? Recule immédiatement !

Mais la bête, aveuglée par sa rage, ne réfléchit pas et fonça droit sur Eri. À ses yeux, c’était une chance à ne pas manquer. Tandis qu’elle se précipitait, une pensée fugace traversa son esprit :

— (N’étaient-ils pas trois ? Où est passé le bavard ?)

Mais il était déjà trop tard. La créature pénétra dans le périmètre de Fueru, qui surgit de nulle part avec une précision mortelle. Son épée s’abattit violemment, transperçant la tête de la bête. Le choc arrêta son élan, mais son imposant corps s'écroula tout près d’Eri, laissant une infime distance entre sa griffe et le visage du garçon.

Malgré sa blessure grave, la bête, guidée par une haine tenace, continua à ramper vers Eri, traînant son immense carcasse sur le sol. Son souffle rauque emplissait l’air, chaque mouvement amplifiant l’effroi.

Soudain, une lumière éclatante illumina la scène. Gaburieru, l’ange que seul Eri pouvait voir et entendre, apparut entre lui et la créature. Son aura imposante irradiait une autorité divine. Mais, à la stupéfaction générale, la bête aussi pouvait le voir. Ses yeux, d’habitude remplis de haine, trahirent une peur viscérale.

— Ga... bu... ieru ? Qu... que fais-tu... ici ? demanda la bête d’une voix brisée, mêlée de douleur et de stupeur, son souffle haletant à cause de l'épée plantée dans son crâne.

Gaburieru, imperturbable, répondit d’un ton grave et chargé de justice :

— Il est temps de payer pour tes innombrables crimes abominables.

Les yeux de la bête, qui jusque-là reflétaient une fureur incontrôlable, s’emplirent soudain d’une terreur palpable. Elle savait que sa fin était proche.

Gaburieru tendit la main vers la créature, son regard transperçant comme une lame, et proclama avec une autorité divine :

— PAR LE POUVOIR QUI M’A ÉTÉ CONFÉRÉ PAR LE SEIGNEUR DES HOMMES, JE METS FIN À TON EXISTENCE !

À peine ces paroles furent-elles prononcées qu’un cri guttural de la bête déchira l’air. Son corps, auparavant imposant et terrifiant, s’affaissa d’un coup. Sous les yeux ébahis de tous, elle cessa de bouger. Lentement, sa dépouille commença à se décomposer, son essence maléfique se dissipant dans l’air comme une fumée noire.

Les témoins de cette scène, Natanieru et Fueru, ne comprenaient pas ce qui venait de se passer. Ils n’avaient vu ni l’ange ni entendu ses paroles, mais les derniers râles de la bête étaient empreints d’une terreur inexplicable. Eri, lui, tremblait encore, les yeux rivés sur Gaburieru.

L’ange se tourna vers lui avec un regard bienveillant.

— Ne crains rien, Eri. N'oublie pas que tu n'es pas seul, aucun mal ne triomphera de toi.

Puis, aussi soudainement qu’il était apparu, Gaburieru disparut, laissant derrière lui une paix étrange, mais aussi de nombreuses questions sans réponse.

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