Chapitre 4 : Les premières leçons 1

Dans la quiétude d’une journée ordinaire, Eri et Natanieru se trouvaient dans la petite chapelle où ils passaient souvent du temps pour méditer et apprendre. Le jeune garçon, toujours avide de savoir, posa une question qui le taraudait depuis quelque temps.

— Maître, parle-moi du Seigneur des Hommes, demanda Eri avec une curiosité sincère.

Natanieru, les yeux clos, inspira profondément, comme pour rassembler ses pensées.

— La première chose à savoir sur le Seigneur des Hommes, répondit-il calmement, c’est qu’Il t’aime plus que tout et qu’Il est prêt à tout pour que tu deviennes celui qu’Il t’appelle à être. Regarde ce qu’Il a déjà fait pour toi, Eri. Ton don, cette protection, tout cela n’est pas le fruit du hasard.

Eri fronça les sourcils, visiblement troublé.

— Il m’aime ? Mais pourquoi ? Je veux dire… pourquoi moi ? Je ne suis pas quelqu’un d’extraordinaire.

Natanieru ouvrit les yeux et fixa Eri avec une intensité qui rendit le jeune garçon légèrement nerveux.

— Son amour ne dépend pas de qui tu es ou de ce que tu fais. Il est difficile à comprendre, mais sache une chose : tout concourt au bien de ceux qui L’aiment et Lui font confiance.

Avant qu’Eri ne puisse approfondir la discussion, la porte de la chapelle s’ouvrit brusquement, et une voix familière brisa la tranquillité.

— Me revoilà, mon vieux préféré ! Tu ne devineras jamais ce que j’ai fait aujourd’hui !

Eri se retourna, surpris de voir Fueru, un camarade de classe qu’il connaissait à peine. Leur relation était restée superficielle, limitée à quelques échanges polis.

— Ô Seigneur… soupira Natanieru en fermant les yeux, comme s’il anticipait déjà la suite.

Fueru, fidèle à son énergie débordante, leva la main pour saluer Eri.

— Eh, salut ! Toi aussi, tu traînes ici ?

Eri hocha légèrement la tête, un peu confus.

— Salut, Fueru. Euh… tu es aussi élève du maître ?

— Bien sûr ! Mais je préfère apprendre à ma façon, tu vois. Les cours… c’est un peu surfait, pas vrai ? Fueru fit un clin d’œil et s’appuya nonchalamment contre un banc.

— Tu ne viens presque jamais, pourtant, répondit Eri, sans méchanceté, mais avec une pointe de curiosité.

Fueru se redressa immédiatement, feignant l’indignation.

— Pardon ? Moi ? Manquer des cours ? Tu dois confondre avec quelqu’un d’autre. Je suis un élève modèle. N’est-ce pas, Maître ?

Natanieru croisa les bras, un sourcil levé.

— Fueru… depuis combien de temps n’as-tu pas assisté à une seule de mes leçons ?

Fueru sembla chercher une excuse désespérée, ses yeux virevoltant dans la pièce.

— Eh bien, ça dépend. Vous voulez dire physiquement ou mentalement ? Parce qu’en esprit, je suis toujours présent. Toujours !

Eri ne put s’empêcher de rire doucement, bien qu’il tentât de le cacher par respect pour Natanieru.

— Fueru, dit Natanieru avec une patience presque surhumaine, tu es capable de grandes choses, mais ton insouciance te fait perdre un temps précieux.

Fueru se gratta la nuque, visiblement mal à l’aise, avant de détourner la conversation.

— Et si on parlait d’autre chose ? Par exemple, pourquoi vous êtes ici tous les deux ? Vous complotez quelque chose sans moi ?

Eri s’apprêtait à répondre, mais un bruit sourd à l’extérieur interrompit leur échange. Tous les trois se figèrent.

— C’était quoi, ça ? demanda Eri, les yeux écarquillés.

Natanieru se leva lentement, son visage s’assombrissant.

— Restez ici, tous les deux.

Mais Fueru, fidèle à son tempérament impulsif, saisit un bâton qui traînait près de la porte.

— Pas question ! Si c’est un danger, je suis partant. Pas de meilleure façon de montrer ce que je vaux.

— Fueru, écoute ton maître ! lança Eri, légèrement paniqué.

Ils sortirent finalement pour découvrir une créature gigantesque aux écailles vertes, dont les yeux rouges brillaient de malveillance. Elle rugissait, fouillant les environs comme si elle cherchait une cible.

— C’est quoi… CETTE CHOSE ? hurla Eri, paralysé par la peur.

— Un petit obstacle sur notre chemin, rien de plus, répondit Fueru en essayant de masquer son propre trouble.

Natanieru, impassible, déclara :

— Un envoyé de Kurayami. Il est ici pour toi, Eri.

Eri recula, terrifié.

— Moi ? Mais pourquoi moi ?

— Parce que tu es une menace pour les ténèbres, et ils le savent.

Fueru, essayant de détendre l’atmosphère, lança avec un sourire forcé :

— Eh bien, si je tombe, je compte sur toi, Eri. Et si toi tu tombes… euh, bon courage !

— Ce n’est vraiment pas rassurant… murmura Eri, essayant de rassembler son courage.

La créature rugit à nouveau, prête à attaquer. Le véritable combat d’Eri commençait, et cette fois, il ne pouvait pas se cacher.

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