04

Kimberley

[Le lendemain matin, au lycée]

Nos pas résonnent dans les couloirs animés du lycée, le claquement de nos semelles battant un rythme effréné alors que nous avançons, Anna et moi, pressées de rejoindre le terrain de basket. Le match a commencé depuis à peine cinq minutes, mais je le sens : les gradins doivent déjà être pleins à craquer.

- Allez, dépêche-toi, on va rater le match ! lui lançai-je, jetant un regard nerveux à l’horloge du couloir.

Anna soupire bruyamment, levant les yeux au ciel, puis se met à trottiner à mes côtés, vaincue par mon insistance. Nous bifurquons rapidement vers le terrain extérieur et, comme je m’y attendais, la foule est déjà là, compacte, agitée, bruyante. Un instant, je crois qu’on n’aura pas de place… jusqu’à ce qu’Anna m’indique Sarah, une de ses amies, qui nous fait signe depuis les gradins.

- Elle nous a gardé deux places, souffle-t-elle avec soulagement.

En nous frayant un chemin entre les jambes et les sacs à dos posés n’importe comment, nous parvenons jusqu’à Sarah, l'amie d'Anna, qui nous a justement gardé des places. Elle est assise à côté de Stacy, qui est elle-même sa meilleure amie. "Vous en avez mis du temps", nous lance-t-elle lorsqu'elle nous voit. Je m'assieds à côté d'elle et Anna prend place à côté de moi. Nos regards se dirigent aussitôt vers le terrain de basket.

Jordan vient d’effectuer une passe parfaite à Steward, qui se faufile vers le panier adverse avec une agilité féline avant de marquer le trente-troisième point de son équipe. Les gradins explosent en un tonnerre d’applaudissements et de cris de joie. L’air vibre sous les encouragements. L’excitation est partout : dans les regards, les gestes, les respirations coupées.

Mon regard ne quitte plus Jordan.

Il est là, au centre de tout, en mouvement constant. Ses longues jambes puissantes le portent avec une aisance presque irréelle. Chaque muscle semble parfaitement coordonné, chaque geste est précis, net, maîtrisé. Son torse se soulève à peine sous l’effort, et ses cheveux blond cendré, légèrement décoiffés, retombent négligemment sur son front. Ses yeux, d’un bleu électrique, sondent le terrain avec la précision d’un prédateur. Une passe. Une esquive. Un tir.

Et un sourire.

Éblouissant, assuré, presque insolent. Il irradie.

Je sens mon cœur accélérer, une chaleur diffuse me gagner. C’est plus fort que moi. Il a ce truc… Ce magnétisme impossible à ignorer. Une sorte de charisme animal, brut, qui me cloue sur place.

Pendant une fraction de seconde, nos regards se croisent. Juste assez longtemps pour que je sente une décharge me traverser. Je crois deviner une lueur amusée dans ses yeux, comme s’il savait exactement ce que je ressens. Il sourit, vaguement. Un sourire joueur, sûr de lui. Puis il se retourne et reprend le match, comme si de rien n’était.

Et moi, je suis là, pétrifiée, le cœur tambourinant dans ma poitrine comme si j’avais couru un marathon.

Mais ce n’est pas fini.

Je remarque alors que plusieurs joueurs me regardent avec insistance. Des regards lourds, insistants, presque brûlants. Même Steward, ce crétin prétentieux et trop sûr de lui, semble m’avoir repérée. Il me dévisage sans se cacher, un sourire narquois flottant sur ses lèvres. Un frisson me parcourt.

Je me tourne vivement vers Anna, cherchant une explication à cet intérêt soudain.

Et là, je la vois.

Elle brandit une pancarte, fière comme un paon, où l’on peut lire en lettres capitales :

“La fille à ma droite est célibataire… et elle ADORE les basketteurs musclés et talentueux !”

Je reste figée. Mon sang se glace, puis me monte aussitôt au visage. Mes joues s’enflamment. J’ouvre la bouche, la referme. Je regarde la pancarte, puis Anna, puis les joueurs… Mon cerveau met quelques secondes à assembler les pièces du puzzle.

Et merde. Je suis assise à sa droite.

Je deviens écarlate, littéralement. Mon corps entier hurle de gêne. J’ai l’impression d’être sous les projecteurs. Mon cœur bat trop vite, mes mains deviennent moites, et j’ai cette sensation absurde d’être une proie observée dans une cage de verre.

- Mais qu’est-ce que tu fais ?! je m’exclame, affolée, en la fusillant du regard.

Anna se contente de hausser les épaules, l’air parfaitement innocente.

- Je te donne un coup de pouce, répond-elle avec un sourire moqueur. T’en avais besoin, non ?

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