Épisode 5

Le comte Salvatierra tenait entre ses mains le décret stipulant que sa fille devait épouser l'homme plus connu sous le nom du Comte Noir, connu pour sa réputation.

Le vice-roi lui avait dit qu'il serait ravi que sa fille bien-aimée épouse le comte de Veracruz, plus connu sous le nom du Comte Noir ; c'était l'homme que sa fille devait épouser.

Mais bien sûr, il ne permettrait pas à sa précieuse fille d'épouser cet homme, dont on racontait des choses terribles. On le soupçonnait même d'avoir tué les précédentes femmes qui avaient été à la fois sa fiancée et son épouse.

La comtesse était furieuse. Elle aussi était au courant de la demande en mariage et a supplié, non, exigé que son mari ne permette pas à sa chère Manuela d'épouser un tel homme, dont on disait qu'il était un homme cruel et impitoyable qui avait même frappé des femmes. Un homme comme ça ne devrait pas s'approcher de sa chère fille.

Puis on lui a rappelé qu'elle avait une fille, oui, mais le comte Salvatierra avait deux filles. Ce serait donc la bâtarde qui se marierait.

Et c'est ce qu'il a exigé du comte Salvatierra : livrer sa première fille pour ce mariage.

Pendant un instant, le comte s'est inquiété de l'avenir que cette fille pourrait avoir, mais sa femme lui a alors rappelé qu'elle n'était pas sa fille, qu'elle était une bâtarde, et que c'était le moment où elle pouvait enfin rembourser ce qu'on avait fait pour elle ; il était temps qu'elle serve à quelque chose.

Sauver sa sœur cadette était le devoir de toute sœur aînée, après tout, n'est-ce pas ?

Presque instantanément, Evelyn a été appelée dans le bureau pour être informée de son prochain mariage.

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...Narrateur...

Evelyn se dirigeait vers le bureau de son père... c'est-à-dire celui du comte. Elle avait changé au fil des ans. Elle avait beaucoup changé, mais ces changements n'étaient pas perceptibles car Evelyn, dès l'âge de 8 ans, avait caché son visage et ses cheveux, comme s'ils étaient son corps, de peur de provoquer la colère du comte Salvatierra.

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Evelyn : J'ai été convoquée par le comte dans son bureau. Il ne fait jamais ça. Cela fait longtemps que je ne l'ai pas vu. La dernière fois que je l'ai croisé, c'était il y a presque deux ans, mais apparemment il ne m'a pas reconnue, ou peut-être qu'il se fichait de savoir qui j'étais. Avant ça, il me regardait toujours avec rancune et mépris. Avec le temps, j'ai appris à ne pas le prendre personnellement.

Je me demandais ce qu'ils me voulaient. Je pourrais jurer que ce n'est rien de bon. Chaque fois que je suis appelée en sa présence, c'est pour être accusée de quelque chose que je n'ai pas fait, ou pour être punie pour la même chose.

Quelque chose dont il se fiche et qu'il n'enquête même pas. Il ne croit que la comtesse, même si ce sont des mensonges. Il ne prend jamais la peine d'enquêter ou de demander. Même s'il le faisait, personne ne me soutiendrait, mais que puis-je faire d'autre.

En ce moment, je suis devant l'homme qui est censé être mon père, Alejandro, comte Salvatierra, et à côté de lui, ma tante et belle-mère, Aranza Montiel.

Comte Salvatierra : Je vous ai convoquée pour vous informer de votre prochain mariage.

Evelyn : Pendant un instant, je suis stupéfaite. Que voulez-vous dire ? Quel mariage ! Ai-je mal entendu ? Je n'aurais jamais cru qu'il m'aurait cherché un prétendant. Après tout, il me méprise ; je dois sûrement m'imaginer des choses.

Comte Salvatierra : Vous m'écoutez ou êtes-vous stupide ? Êtes-vous si stupide que vous ne me comprenez pas ?

Comtesse Aranza : Ma fille, écoutez. Ne jouez pas à l'idiote et répondez.

Evelyn : Comme un mariage ? Vous voulez dire que c'est vrai ?

Comte Salvatierra : Préparez-vous, votre fiancé arrivera d'un moment à l'autre, et dès son arrivée, le mariage aura lieu.

Evelyn : Quelque chose ne va pas. Alors je demande, pourquoi moi ? Peut-être vous trompez-vous et la proposition de mariage est pour Manuela ?

Comtesse Salvatierra : Vous osez remettre en question notre décision ! Vous devriez être heureuse de pouvoir au moins vous marier.

Evelyn : Et Manuela dans tout ça ? Ne vaudrait-il pas mieux la marier en premier ? Après tout, c'est la fille bien-aimée du comte et de la comtesse Salvatierra.

Comtesse Aranza : Vous savez qui est votre fiancé, eh bien, c'est le Comte Noir. Maintenant, dites-moi, pensez-vous que je permettrais à ma précieuse fille d'être l'épouse d'un homme aussi méprisable que lui ? Un homme méprisable mérite une femme méprisable. Ne pensez-vous pas que vous êtes parfaite pour lui ? Après tout, vous êtes une bâtarde et une honte pour cette famille.

Comte Salvatierra : Assez, ma chère. Vous n'avez pas besoin de vous expliquer. Elle n'a qu'à obéir et rien d'autre.

Evelyn : C'est certainement ce à quoi je m'attendais ; ces gens que j'ai devant moi sont les personnes les plus méprisables qui puissent exister au monde. Comte, pensez-vous la même chose ?

Comte Salvatierra : Pourquoi dites-vous de telles absurdités ? J'en ai assez fait en vous gardant tout ce temps, et il est temps que vous fassiez quelque chose pour cette famille. Après tout, c'est à cela que servent les bâtards. D'ailleurs, j'ai assez supporté votre présence sur mes terres. Quant à la dot, ne vous inquiétez pas, ce sera la même dot qu'a eue votre mère.

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...Narrateur : Alors qu'Evelyn retournait dans sa chambre, elle réfléchissait à la manière d'éviter le mariage...

...Elle n'était pas d'accord. Elle ne voulait pas épouser un inconnu...

...Mais que pouvait-elle faire ? Bien qu'en y réfléchissant bien, c'était peut-être sa chance de s'éloigner de cette famille qui la haïssait et qu'elle haïssait en retour...

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