Titre : Quand la douceur éveille la tempête
Depuis que le dessin d’Haru avait été découvert, Émilie avait du mal à regarder le jeune homme sans repenser à ce moment. Ses mots, surtout. “Ils risquent de tomber amoureux de toi.”
À chaque fois qu’elle y repensait, son cœur battait un peu trop vite.
Pourtant, depuis quelques jours, Haru semblait distant. Moins présent à la maison. Thoru disait qu’il aidait Yuki avec quelques affaires de la famille Sôma, mais Émilie sentait qu’il fuyait un peu. Elle n’avait juste pas compris pourquoi.
C’est à ce moment-là qu’elle fit la connaissance de Momiji.
Un garçon enjoué, lumineux, toujours souriant. Dès qu’il vit Émilie, il la salua avec enthousiasme :
— Wahh, tu es Émilie ! Thoru m’a beaucoup parlé de toi !
Il lui offrit un petit lapin en peluche.
— Tiens ! Il me ressemble un peu, non ?
Émilie éclata de rire, attendrie. Momiji avait une énergie contagieuse. Rapidement, ils devinrent proches. Ils cuisaient ensemble, écoutaient de la musique, et il aimait qu’elle lui montre ses dessins.
Mais un après-midi, alors qu’ils riaient tous les deux dans le jardin, une ombre tomba sur eux.
— Tiens donc, souffla une voix calme mais glaciale.
Momiji se retourna, et son sourire s’effaça légèrement.
Hatsuharu se tenait là, les mains dans les poches, un air beaucoup trop tranquille pour être honnête. Ses yeux gris avaient cette lueur familière — celle du Black Haru.
— Haru ! lança Momiji, essayant de détendre l’atmosphère. On parlait juste du dessin d’Émilie, il est trop mignon !
— Ah oui ? répondit Haru, approchant lentement. Et c’est toi qui la fais rire comme ça, maintenant ?
Émilie sentit une tension monter.
— Haru, c’est pas ce que tu crois—
— Tais-toi, Émilie, dit-il doucement, mais son ton fit frissonner Momiji.
Le tonnerre silencieux de la colère d’Haru emplissait l’air. Il s’accroupit devant Momiji, son regard mi-amusé, mi-menaçant.
— Tu sais, Momiji, les lapins, c’est fragile. Ils devraient éviter les taureaux quand ils sont de mauvaise humeur.
— Haru ! s’écria Thoru depuis la porte. Calme-toi !
Mais Haru ne bougea pas. Ce n’était pas de la rage, c’était une jalousie brute, instinctive, qu’il ne comprenait pas lui-même.
Émilie s’interposa soudain, se plaçant entre les deux.
— Haru, arrête ! C’est moi qui ai invité Momiji ! Il n’a rien fait de mal !
Le silence tomba.
Les yeux d’Haru croisèrent ceux d’Émilie. Pendant un instant, on aurait cru voir deux personnalités se battre dans son regard — le Haru calme et doux, et le Haru sombre et possessif.
Il détourna finalement la tête, les poings serrés.
— Tch… désolé. Je… j’ai perdu le contrôle.
Et sans un mot de plus, il tourna les talons et s’en alla.
Émilie le regarda s’éloigner, le cœur serré.
Momiji posa doucement une main sur son épaule.
— Il t’aime beaucoup, tu sais. Peut-être même trop.
Émilie, les yeux humides, murmura :
— Oui… et c’est bien ça, le problème.
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