Jouons Au Loup.

Merde, merde merde !

– Reuben, il n'est plus dans la chambre ! Me dit mon camarade après avoir fait le tour de la pièce.

– Oui, j'ai vu ça oui !! Lui répondis je dévalant les escaliers tel une bête en furie.

Je fis un rire nerveux face à l'ironie de cette situation. Il s'est réellement enfuie mon Dieu. Il ne pense quand même pas à partir et m'abandonner maintenant ?

Il ne croit quand-même pas que je vais le laisser partir ?

Je laisse échapper un autre rire nerveux. Mon loup est dans un état de panique totale et c'est à peine si j'arrive à réfléchir correctement.

– Il faut d'abord que tu restes calme Reuben ! Me dit Stéphane qui venait d'arriver à mes côtés. Agir dans un état pareil ne t'aidera pas tu risques juste de l'effrayer encore plus, tu comprends ça ?

– COMMENT VEUX-TU QUE JE RESTE CALME  ?! Avais-je hurlé hors de moi alors que je sortais en vrac de chez-moi.

– IL S'EST ENFUIE !! COMME ON S'ENFUIT D'UNE PRISON !!!

– Reuben je peux comprendre que la situation dans laquelle tu te trouves est-

Je ne lui avais pas laisser le temps de finir sa phrase et j'étais parti.

«– COURS RATTRAPE LE !! Avait hurler mon loup qui venait de prendre un peu plus le dessus sur moi, sur ma conscience.»

Et je me mis à courir. Comme jamais je ne l'avais fait avant, passant par le même chemin que mon âme-sœur plus tôt. La voix de Stéphane se faisait de moins en moins entendre, et je m'en fichais.

Rien à faire j'avais perdu le contrôle.

Impossible pour moi de penser à autre chose que de retrouver mon âme-sœur.

Âme-sœur qui se faisait la malle !!

Je m'arrêtais un instant pour essayer de me concentrer sur mon ouïe, elle pourrait peut-être m'aider à le retrouver. Vu sa corpulence il n'a pas pu aller bien loin, reste à savoir où se cache t'il .

Après être resté calme quelques secondes, j'ai pu repérer du mouvement à quelques mètres de la où j'étais, vers l'est. Je recommence ma course poursuite sur le champ. Heureusement que j'ai des capacités de loup parceque sinon jamais je n'aurais pu courir à un rythme aussi effréné.

D'ailleurs je peux félicité ceux de mon âme-sœur aussi, vu la vitesse à laquelle il avance. Ce qui me fait comprendre qu'il doit être sous sa forme lupine. Un sourire narquois se dessina sur mes lèvres sèches.

Sourire vainqueur.

Je serai tout à fait capable de le rattraper même sans me transformer. Je m'arrête denouveau entre la multitude d'arbres qui m'entoure, je renifle attentivement l'air pour m'assurer de sa présence.

IL EST TOUT PRÈS.

Je regardais minutieusement autour de moi toujours à l'affût du moindre geste. N'importe quel bruit qui pourrait m'indiquer sa position. Puis je me souviens soudain que je peux juste me servir de mon ouïe de loup pour le trouver désormais.

Je ferme doucement les yeux et je me concentre sur tous ce qui m'entoure écoutant attentivement chaque mouvement de feuillages  alors que le vent souffle, chaque animal petit ou grand, chaque battement d'ailes. Puis enfin..

Chacun de ses battements de coeur, sa voix haletante à bout de souffle et son odeur déroutante qui me parvint à nouveau. Vanillé. Sucré. Prononcé.

J'ouvre les yeux et me tourne doucement vers sa direction.

Il est là derrière un arbre je le sens.

Il est tout près.

Je ne sais pas trop comment l'aborder sans l'effrayer, si jamais je fais un faux pas il va se remettre à courir. Si je ne fais rien il va se remettre à courir. Je souffle agacé posant mes mains sur mes hanches.

Tout ceci est ridicule...

– C'est bon tu t'es bien amusé ? Lui demandais je sur un ton neutre.

Ma voix fit écho dans l'immensité de la forêt. Horrible comme sensation.

– On peut rentrer maintenant ? Parce que si tu comptes joué au chat et à la souris sache que je finirai toujours par te retrouver. Lui dis-je haussant simplement les épaules.

Mais il ne me donna aucune réponse. Je tourne sur moi-même me sentant un peu con de bavarder seul.

– À moins que tu préfères jouer au loup ? Ajoutait je sans trop comprendre de quoi je voulais parler à ce moment là.

Il ne répondis rien restant toujours cacher derrière son arbre. Je fronce les sourcils de plus en plus contrarié par ses gamineries. J'ai vraiment l'impression d'avoir affaire à un gosse, y à qu'à voir la manière dont il a pensé pouvoir régler les choses.

Il pourrait courir autant qu'il le veut les omégas ne sont pas aussi résistant que les bêtas ou les Alphas. La preuve est qu'il s'est arrêté à bout de souffle et que moi je vais parfaitement bien.

Ahhh mais quelle idée de lui parler du loup aussi. Pensais je en me réprimandant moi-même. Je relâche un souffle tremblant.

– Pitié, écoute je ne te ferai jamais aucun mal. Lui dis-je tentant de le rassurer.

– Cette situation, tout ce cirque où j'ai à te courir après ça n'a pas de sens, tu comprends ?

Toujours aucune réponse, juste ma voix qui continuait à faire légèrement écho dans de la forêt. Mes poings se crispent alors que je continue d'attendre une réponse positive de sa part n'importe quoi qui me dirait que tout va bien.

Que je ne suis pas actuellement entrain de parler dans le vide. Qu'il m'écoute et qu'il y a une chance, aussi infime soit-elle qu'il veut rester. Avec moi...

– s'il te plaît repon-

– je n'aie jamais aimé jouer au chat et à la souris.

Je vis enfin la silhouette mince et délicate de l'Oméga sortir de derrière un arbre. Et je croise pour la seconde fois de la journée le regard bleuté de mon âme-soeur. Regard pour lequel je serai prêt à tous faire pour qu'il ne se pose que sur moi. En toute honnêteté.

Mais aussi un regard qui semblait non pas apeuré mais surtout déterminé. Il avait finalement décidé de sortir de sa "cachette" et me faire face.

De la pire manière qui soit.

– Qu- quoi ? Lui répondis je un air hébété sur le visage.

Mon Dieu... Je n'avais pas remarqué avant. Mais il est d'une beauté si frappante que je ne suis pas en mesure de réfléchir correctement.

– Non.

– Non quoi ? Lui demandais je toujours sans trop comprendre.

– Non—Je ne rentrerai pas avec vous. Sans ton fut sans appel.

Je sentis mon cœur rater un battement tandis qu'il me fixait intensément. Mes oreilles sifflent longtemps et je papillonne des yeux pour me reprendre.

– Je- Je ne comprends pas pourquoi ? Nous sommes des âme-sœur et...

– Je rejette ce lien ! Avait-il dit sèchement.

Sa voix n'avait pas été très virulente. Juste les mots qui avait été dure à encaisser. Mon cœur semblait se fissuré à chaque mot plein de haine et de dédain, je ne pouvais tout simplement pas le comprendre. Ni lui, ni ses choix face à notre lien.

Et moi.

Je fis un puis deux pas. Avançant de plus en plus vers lui les poings crispés et les sourcils gravement froncés.

À chaque pas que je faisais en avant il en faisait lui-même un en arrière.

Je pu sentir la confusion totale face à mon geste dans son aura. Aura surement déployée dans l'intention de se protéger de moi. Alors je fis de même et je déploya aussi mon aura sur la sienne.

Et elle avait enveloppé la sienne en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

– Qu- Qu'est ce que vous faites ? Me demanda t-il.

Je ressentis alors un long frisson me parcourir le corps tout entier. Pendant l'infime seconde où cela avait duré, son aura vacilla alors que la mienne prennait plus d'ampleur pour se renfermer entièrement sur elle. Elle désormais prisonnière d'une étreinte invisible.

– Arrêtez ! Il hurle. Arrêtez vous ! Ne vous approchez pas plus !

Je finis par me stopper. Seulement à moins d'un mettre de lui. Mes yeux plongés dans les siens. Je me rendis denouveau compte d'à quel point il était si petit, si frêle.

Il ne devait pas faire plus d'un mettre soixante dix. Et son poignet ne devait même pas faire la moitié du mien.

Oh oui je me rendais compte maintenant plus que jamais, qu'il était beau comme un dieu. Sublime était le mot qui faisait écho dans mon esprit. Chaque fois que je caressais des yeux, les parcelles de son corps de porcelaine. Mes yeux découvrait avec gourmandise, chaque petit détail sur son visage. Et mon se stoppa à la vue de ses deux bout de chaire. Je ne pu m'empêcher de détailler avec minutie ses lèvres rosé, charnues et irrésistiblement. 

Ses cils, longs et aussi envoûtant que son regard. Son visage parsemé de points de beautés, ses cheveux couleur ébène. Sa peau blanche comme neige. Laiteuse.

Je le scrutais précautionneusement tandis que lui m'assassinait du regard. Je le dépassait de trois bonnes tête, mais il ne baissait pas le regard, même lorsque mon aura tourbillonne autour de lui comme ça.

Il ne flanchait pas.

Et notre affrontement aurait pu duré une éternité mais il fallait d'abord que je lui parle.

C'était bien ça le plus important.

– Tu n'iras nul part ailleurs qu'ici ! Tu ne sauras nul part ailleurs qu'à MES côtés ! Dis-je mon regard toujours encré dans le sien.

Il rit. Et j'en fus décontenancé.

– Vous ne pouvez pas m'obliger à rester ici ! Sa voix avait été dure et sévère. Pleine d'assurance.

– Si je peux !

– Non vous ne pouvez pas !! Avait il de nouveau hurler.

Je lâche malgré moi un grognement qui en disais long sur mon ressenti. Mais il ne cilla pas une seule fois et sembla même plus déterminés encore à me tenir tête.

– Rien ne vous donne le droit de vous comportez de la sorte avec moi. Me dit-il d'une voix ferme et monocorde ses poings crispés et ses yeux me mitraillant sur place.

– Si. Tous me permets de te demander de rester ! Dis-je les sourcils froncés. Parceque tu cherches à me quitter alors que rien n'a encore débuté !! Comment pourrais-je te regarder partir au juste ?

Son regard trembla un instant et il se pinça les lèvres.

– Tu ne te demande pas ?

Il fronça faiblement les sourcils.

– Tu ne veux pas savoir, combien de temps je t'ai chercher puis attendus ? Ma voix se fit douce.Tu ne veux pas savoir combien j'ai envie-

Mon regard glissa lentement sur ses lèvres. Il fit un léger pas en arrière.

– Combien j'ai envie de ne faire plus qu'un avec toi, même si je ne te connais pas. Continuais je d'une voix bien plus basse que prévu.

– Dommage pour vous alors. Me répondit-il méchamment, ses bras croisés et son nez fièrement redresser vers ma direction toujours en me défiant du regard.

Son visage ne laissait rien transparaître de ses émotions et son aura se refermait rapidement sur elle-même, refusant les avances de la mienne qui dégoulinait d'envie.

– Non je ne veux pas savoir. Il haussa les épaules.

Je restais le plus calme que possible mais le rejet de mon bien-aimé me faisait souffrir le martyre.

Voilà une autre chose pour laquelle je n'étais pas prêt.

Un rejet.

J'y aie pensé mais je refusais de croire que l'on pourrait en arriver là.

J'ai toujours été sur de moi, pour tous ce que j'entreprends. Jamais je n'ai douté de moi et de mes capacités. Et encore une fois j'ai cru que je pourrais géré la situation haut la main. Comme toujours.

Mais faut croire que cette fois-ci les choses ne vont pas être aussi facile, elles ne l'ont jamais été mais là c'est...plus que d'habitude.

– J'ai l'impression que tu ne comprends pas vraiment notre situation. Lui dis-je ma poigne se resserrant doucement sur son bras son pourtant y mettre assez de force pour le blesser.

– Lâchez moi !

– Tu comprends pas qu'on est lié, d'un lien bien plus spécial que tous les autres ! Tu ne comprends pas qu'on ne peut plus agir sans penser aux répercussions que celà pourrait avoir sur l'autre ! Continuais je dans mon monologue m'approchant denouveau vers lui jusqu'à ce que nos visages ne soient plus qu'à un centimètre l'un de l'autre. Et que nos souffles se percutent de manière déroutante..

– Je comprends toutes ces choses. Me répondit-il détournant le regard. Mais je-

Il hésita.

– Mais quoi ?!

– Mais je ne vous aimerais jamais ! M'a t'il répondu replongeant ses iris bleus dans les miennes.

Je relâche légèrement son bras, faisant un pas en arrière.

– Ne raconte pas de bêtises.

– J'ai déjà un Alpha !! Et il ne me laissera jamais ici avec vous !! J'aime cette Alpha, et...et je refuse ! Oui je rejette nôtre lien, parceque j'ai promis à mon Alpha que je me lierai avec lui quoiqu'il arrive !!

Un autre grognement féroce, terrifiant et en colère. Je relâchais doucement mon emprise sur son bras avant de faire plusieurs pas en arrière secouant légèrement ma tête.

Je ne veux pas y croire il me ment c'est sûre qu'il me ment.

– NON, ça ne peux pas être vrai !!

_ Si. Ça l'est !!

– Non tais toi !!

– Je ne rentrerai pas avec vous de mon plein gré ça jamais !!

Jamais ? Comment ça jamais ? Pourquoi agit-il de la sorte ? Pourquoi me rejette t-il pour un autre ? Cela n'a pas de sens. Je sens la jalousie bouillir au fond de ma poitrine. Je sens la rage menacé de tout détruire autour de moi.

Je ne veux pas. Je veux qu'il soit à moi. Mon souffle d'abord étatique se calme peu à peu. Alors que je réalisais quelque chose...

– Alors je t'y emmènerai de force s'il le faut.

Il eut une expression surprise et inquiète. Il ne s'y attendait pas. Il pensait que j'allais abandonne.

– Pour que tu ne sois qu'à moi...

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