‎ Lumina et le Glaçon : La Prophétie des Jumeaux‎

‎💖 Chapitre 3 — Le Boss de glace

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‎La porte massive s’ouvrit dans un grincement métallique qui fit vibrer les murs de l’immense demeure. Deux hommes vêtus de noir poussèrent Lumina à l’intérieur d’un salon aussi vaste qu’un palais. L’air y était glacé, chargé d’un parfum de cire froide et de pierre humide.

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‎Des lustres de cristal pendaient du plafond, leurs éclats tranchants comme des glaçons illuminant des murs couverts de tableaux sombres. On y voyait des paysages gelés, des visages sévères, des batailles perdues dans la neige. Tout respirait la richesse, mais une richesse austère, suffocante, comme une prison faite d’or et de glace.

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‎Et au centre, il était là.

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‎Assis dans un fauteuil de cuir noir, une jambe croisée sur l’autre, il la fixait. Son regard, d’un bleu métallique, la transperçait comme une lame. Il n’avait pas besoin de parler. Sa simple présence imposait le silence. On l’appelait le Boss de glace, et maintenant, Lumina comprenait pourquoi ce nom sonnait comme une malédiction.

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‎Son cœur battait à tout rompre. Elle avait envie de courir, de se jeter contre les murs, de briser quelque chose, mais ses jambes restaient figées, engourdies par une peur glaciale.

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‎L’un des hommes s’inclina respectueusement.

‎— Patron, voici… la marchandise.

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‎Le mot résonna dans la pièce comme une gifle. La marchandise. Comme si elle n’était rien d’autre qu’un objet à vendre, une possession sans valeur propre. La honte et la colère montèrent en elle, mais ses poings serrés tremblaient trop pour qu’elle ose réagir.

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‎Le Boss ne bougea pas. Son visage demeura un masque parfait : aucune émotion, pas même un froncement de sourcil. Enfin, il parla. Sa voix, grave et posée, résonna dans la pièce comme un jugement sans appel :

‎— Sortez.

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‎Les hommes obéirent aussitôt. Leurs pas s’éloignèrent, et la porte se referma avec un bruit sourd. Lumina se retrouva seule face à lui.

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‎Un silence pesant s’installa. Elle avait l’impression d’être une souris prisonnière, clouée au sol sous le regard d’un serpent qui n’avait pas encore décidé s’il voulait la dévorer.

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‎Rassemblant son courage, elle articula d’une voix ferme malgré ses tremblements :

‎— Si vous croyez que je vais me laisser faire… vous vous trompez lourdement.

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‎Le Boss de glace l’observa, impassible. Puis, lentement, il leva une main vers son oreille, comme s’il percevait un bruit étrange, un murmure invisible. Ses yeux se plissèrent légèrement.

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‎— Intéressant, dit-il enfin. Tu crois vraiment que je ressemble à une armoire normande ?

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‎Lumina écarquilla les yeux, la gorge sèche.

‎— Qu… quoi ?!

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‎Son sang se glaça. C’était impossible. Cette pensée… elle ne l’avait pas dite. Elle l’avait seulement eue, fugitivement, en comparant sa carrure massive à un meuble ancien. Et pourtant, il venait de la répéter mot pour mot.

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‎Un frisson parcourut son corps entier. Ses jambes menaçaient de céder, mais elle tint bon.

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‎Pour la première fois, le Boss de glace esquissa un sourire. Infime, cruel, presque invisible… mais bien réel. Et ce sourire seul suffisait à lui glacer le sang davantage que tout le reste.

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‎Lumina comprit alors que le danger n’était pas seulement dans ses chaînes, ni dans ses geôliers, mais dans cet homme qui pouvait percer ses pensées les plus secrètes.

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‎Et elle se demanda, le cœur battant : comment survivre face à un glaçon télépathe qui lisait ses pires pensées ?

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