Étrange rencontre...

À mi-chemin, j’entends une voix lointaine qui me semble familière.

— Farid, d’où vient ce son ?

— d’une tribut nomade, il n’y a qu’eux pour s’installer dans un endroit pareil. Pourquoi ?

— j’ai entendu sa voix.

— par pitié votre grandeur…

Mon regard oh combien féroce lui coupe la parole. Personne n’a le droit de remettre en cause mon avis et encore moins quand il s’agit d’elle. Je n’ai seulement pas tué pour un tel manque de respect. Parce que c'en est un. Je guide mon cheval dans la direction du vent et écoute attentivement.

Je pars de suite au galop pour voir à qui appartient cette voix. C’était sans compter sur Farid qui fut obligé de me suivre alors qu'il me conseillait de rester raisonnable.

On finit sur la dite tribut où tout le monde sort voir qui est là. La campagne c’est pareil partout. Tout le monde se connait et les nouveaux sont facilement reconnue. Un des vieillards commence alors à trembler.

— votre… grandeur. Est-ce la paix ? Prospérité et santé à vous.

Voilà qui me surprend. Il connaît la formule de salutation des nobles de la haute classe.

— pas de panique. Je suis là en simple homme comme vous.

J’ai bien vu le choc sur le visage des quelques vingt personnes présentes, toutes âge confondus. Mais bon, j’ai mieux à faire.

— j’aimerais bien discuter de quelque chose avec vous s’il vous plaît aîné.

— pas de problème. Mais l’environnement n’est pas pour vous accueillir.

— chaque terre de mon empire est mieux qu’autre part pour moi, je souris.

Il hoche la tête puis m’entraîne dans un endroit isolé.

— de quoi voulez-vous parler ?

À cet instant, j’entends encore la voix, plus claire et distingue aisément les mots et leur émotions caché si bien que j’en oublie le but de ma présence. Mais le vieillard ne semble pas pressé.

— d’où vient cette voix aîné ? À qui elle appartient ? La connaissez-vous ?

J’avais enchaîné ces questions, oubliant la bienséance qui m’ordonne de contrôler mes mots mais surtout mon image.

— nous ne savons rien d’où elle vient. Nous savons seulement que c’est une jeune femme d’environ vingt ans. Jamais rencontré malgré nos tentatives pour l’aborder depuis deux ans.

— deux ans ?

— oui. Même si nous sommes des nomades, cela fait deux ans qu’on l’entends de temps en temps chanté. La même chanson au coucher du soleil. Les autres selon son bon vouloir…

— celle là reflète le chagrin et le désespoir, je lui réponds. Les mots me parvenaient nets et si compréhensible que je n’ai désormais aucun doute. J’ai envie de pleurer mais m’en garde par respect pour moi-même. Un réconfort inexplicable couplé à une incompréhension soudaine m’envahissent. C’est sans doute elle.

— elle n’a pas changé, dis-je à haute voix.

— vous la connaissez ?

Je garde le silence. Personne ne doit savoir que c'est elle surtout dans cette période de rébellion. Si elle survit encore, j’ai tout mon temps pour l’avoir après le conflit naissant.

— petit, tu ne cachera rien à un grand père tu sais…. Et il rit de bon cœur. Cela m’a surpris comme si il ne tremblait pas devant mon statut il y a moins de…

— oui, c'est notre impératrice n’est-ce pas ? Celle que tu cherches depuis dix ans ?

Je l’observe un moment sans répondre. Ces yeux brillent d’une telle intensité que je ne sais comment la qualifier. On aurait dit de la ténacité et de l’espièglerie en plus de l’audace qui ont noyé sa maturité très apparente. Un tel personnage ici m’étonne de plus en plus.

— je te comprends. Tu as intérêt à la chercher parce qu'elle n’est jamais en sécurité même si elle ne s'est jamais montré à personne de chez nous…

— vous allez me dire qui vous êtes ?

— simplement Bachar, ni plus ni moins dit-il en secouant la tête. J’accepte sans forcer.

« votre grandeur, on doit continuer très tôt pour rentrer dans le délai. C’est une mauvaise idée d’être loin du Palais maintenant…» J’entends Farid dire. Sans un regard, je lui demande de me laisser seul.

***Téléchargez NovelToon pour profiter d'une meilleure expérience de lecture !***