La Déclaration

Deux semaines. Quinze jours de proximité, de fous rires, de regards échangés, de conversations profondes et de petites maladresses. Deux semaines où chaque moment passé avec elle avait laissé une trace dans ma mémoire et dans mon cœur.

Le jour de l’échéance était arrivé.

Je me souviens de cette matinée comme si c’était hier. J’étais nerveux, plus que je ne voulais l’admettre. Mon cœur battait vite, mes mains étaient moites, et je n’arrivais pas à me concentrer en cours.

Je savais qu’elle allait me poser la question.

On s’était donné rendez-vous au même endroit où tout avait commencé. Un petit jardin calme, bordé de bancs et de fleurs, loin du bruit des étudiants et des conversations sans fin. Je suis arrivé en avance, ce qui n’était pas dans mes habitudes. Je voulais être seul un moment, respirer, calmer mes pensées.

Puis, elle est arrivée.

Angélique. Elle était magnifique. Une robe claire, des boucles légères dans les cheveux, et ce sourire… celui qui m’avait eu dès le début sans que je m’en rende compte.

Elle s’est approchée, plus sérieuse que d’habitude. Pas de sourire taquin, pas de petite pique. Juste elle, face à moi, le regard plongé dans le mien.

Et sans tourner autour du pot, elle m’a demandé :

— « Alors, monsieur insensible, tu es amoureux de moi ? Suis-je toujours pas ton genre ? »

Ces mots-là m’ont transpercé.

J’aurais pu mentir, esquiver, plaisanter, comme avant. Mais cette fois, c’était différent. J’avais changé. Ce jeu avait fait tomber mes murs. Alors j’ai pris une grande respiration et je lui ai répondu, le cœur ouvert :

— « Oui, je suis fou de toi. Je vais pas te mentir, Ange. Tu es la seule avec qui je peux être moi-même, sans jouer un rôle, sans me cacher. J’aime vraiment ta présence. Je sais que tu pourrais me plaquer et partir, et que c’était le défi. Mais cette fois… je ne m’enfuirai pas. Je reste, et j’assume. Ange, je suis amoureux de toi. »

Je m’attendais à un sourire, à une blague, peut-être même à une étreinte. Mais rien de tout ça.

Elle s’est levée, sans un mot.

Elle a tourné le dos, et s’en est allée.

Quelques minutes plus tard, mon téléphone vibrait : elle m’avait bloqué.

Tout s’est écroulé.

C’était fini. Le jeu, les promesses, les regards complices. Je venais de perdre le pari. Pire encore, je venais de perdre la première personne qui avait vraiment compté pour moi.

Je suis resté là, seul sur ce banc, incapable de bouger. La gorge nouée, le cœur lourd.

C’était ça, l’amour ? Se dévoiler pour mieux être brisé ?

Je me suis juré ce jour-là de ne plus jamais rejouer ce jeu-là.

Ce jeu était diabolique , ce qui m'a rendu encore plus méfiant envers l'amour. C'était inévitable et mon cœur avait mal , très mal .

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