**Chapitre 5 : Le Poids des Ombres Passées (過去の影の重さ, *Kako no Kage no Omosa*)**

Les jours suivants furent une épreuve pour Kenzo et Renzo. L'entraînement à l'Agence était intense, à la limite de leurs capacités physiques et mentales. Kenzo peinait à maîtriser la Lame du Crépuscule. Elle apparaissait par intermittence, instable et difficile à contrôler. La concentration requise était immense, et le moindre relâchement la faisait disparaître. La pression de devoir maîtriser ce pouvoir, l’héritage de sa lignée, pesait lourdement sur ses épaules.

Renzo, quant à lui, excellait dans les exercices physiques, mais il ressentait une profonde frustration. Il voyait son frère se battre avec ses pouvoirs spirituels, il voyait les autres agents manier des techniques impressionnantes, et il se sentait inutile, un simple humain au milieu d'êtres capables de contrôler des forces surnaturelles. L’idée de ne pas pouvoir protéger son frère, de ne pas être à la hauteur, le rongeait.

Un soir, après un entraînement particulièrement éprouvant, Kenzo s'isola dans sa chambre. Il était assis sur son lit, les mains tremblantes, essayant désespérément d'invoquer sa Lame. Rien. Juste le vide. Il se sentait faible, incapable.

Une photo encadrée sur sa table de chevet attira son attention. C'était un cliché de lui et de Renzo enfants, souriant et insouciants, entourés de leurs parents. Un souvenir douloureux remonta à la surface. L'accident qui leur avait enlevé leurs parents, la nuit où leur monde s'était effondré. Ce sentiment d'impuissance qu'il avait ressenti à l'époque le submergeait à nouveau.

Des larmes commencèrent à couler sur ses joues. Il se sentait responsable. Responsable de ne pas être assez fort, responsable de ne pas pouvoir protéger son frère, responsable de ne pas être à la hauteur de l'héritage de sa famille.

Au même moment, Renzo errait dans les couloirs de l'Agence, incapable de trouver le sommeil. Il repensait à la blessure qu'il avait reçue lors de leur rencontre avec le Magatsuhi. La marque sur son épaule, bien que soignée, le démangeait encore. C’était un rappel constant de sa vulnérabilité.

Il s’arrêta devant la porte de la salle d'entraînement. La pièce était plongée dans l'obscurité, mais il pouvait entendre un faible bruit à l'intérieur. Il ouvrit la porte et vit Kuroda, en pleine méditation, assis en tailleur au centre de la pièce.

Renzo hésita un instant, puis s'avança. « Kuroda-san, » murmura-t-il. « Je… je me sens inutile. Je n'ai aucun pouvoir. Comment puis-je aider mon frère ? »

Kuroda ouvrit les yeux et le regarda avec une expression grave mais bienveillante. « Votre force ne réside pas dans les pouvoirs spirituels, Renzo, » dit-il d'une voix calme. « Votre force réside dans votre détermination, dans votre courage, dans votre lien avec votre frère. C'est ça qui vous rend unique. »

Il se leva et s'approcha de Renzo. « N'oubliez jamais, » ajouta-t-il en posant une main sur son épaule, « que même l'ombre la plus profonde a besoin de lumière pour être visible. Votre rôle est d'être cette lumière pour votre frère. »

Les paroles de Kuroda résonnèrent dans l'esprit de Renzo. Il comprit que sa valeur ne dépendait pas de pouvoirs surnaturels, mais de sa capacité à soutenir et à protéger son frère.

Pendant ce temps, dans sa chambre, Kenzo, essuyant ses larmes, serrait la photo de sa famille contre lui. Il réalisa qu'il n'était pas seul. Il avait son frère, il avait l'Agence, et il avait un devoir envers son héritage. Il se releva, le regard déterminé. Il devait continuer à s'entraîner, à se battre, pour eux, pour sa famille, pour l'avenir.

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