ORPHELINAT DE KYOTO 10ANS PLUS TÔT
Je m’appelle Shiro, je n’ai ni de nom de famille ni de famille. Je vis ici depuis un an déjà, avec d’autres orphelins. J’ai n’aime pas la compagnie des autres orphelins, je préfère lire des livres qui parlent de voyage dans mon coin. Aujourd’hui un nouvel orphelin vient d’arriver. C’est une fille, elle a des cheveux roux et des yeux bleus. Le lendemain de sa venue, elle avait sympathisé avec tous les orphelins, je l’enviais de pouvoir être aussi libre malgré notre situation.
Un jour, pendant que je lisais, elle vint me voir dans la salle de lecture.
« Salut ! Je m’appelle Inami, et toi ? » en faisant un sourire innocent.
Je me plongeai dans mon livre pour ne pas lui répondre, mais elle insista.
« Eh ! Je te parle » se plaignit-elle d’un air impatient en m’embêtant.
« Ne m’embête plus. Je m’appelle Shiro »l’air agacé.
Inami fit un sourire satisfait et reprit l’air curieux : « Qu’est-ce-que tu fais ? »
« Rien »dis-je d’un ton glacial.
« C’est pas sympa Shiro-kun. Allez, dis-moi» En le secouant faiblement.
« Je lis »dis-je impassiblement.
« Et tu lis quoi ? »
« Des livres de voyage »
« Je peux voir ? »
« Ce sont les livres de l’orphelinat »en lui tenant un livre.
« Merci »remercia-t-elle d’un ton calme.
Après ce jour, nous passions beaucoup de temps ensemble. Je croyais même en ce temps-là qu’elle privilégiait nos séances de lecture, aux jeux avec les autres orphelins. Elle m’aidait quelque fois avec des mots que je ne connaissais pas, nous nous racontâmes nos rêves et en quelques mois, nous devînmes amis.
Un soir où je n’arrivais pas à dormir, je me baladai dans les couloirs de l’orphelinat. C’est là que j’entendis quelqu’un tousser avec insistance, c’était vers le dortoir des filles. Inquiet, j’accouru vers le dortoir et je poussai la porte. Je vis alors Inami qui toussait en couvrant le son avec sa couverture. Je ne l’avait encore jamais vu dans cet état. Elle avait l’air de souffrir. Encore plus inquiet, je lui proposai d’aller prendre un verre d’eau, ce qu’elle accepta.
Nous étions à la cantine, Inami avait bu un verre d’eau. Elle se sentait un peu mieux. Silencieusement, nous marchâmes dans le couloir lorsqu’Inami brisa le silence.
« Tu sais, ma mère m’a raconté que quand je suis née, j’avais un problème au cœur. Trois ans plus tard, mon père perdit son emploi et ne put en trouver un autre. Un an après, mon père laissa ma mère seule. Préoccupée par mes frais médicaux, on a dû quitter notre maison pour un endroit plus petit et ma mère m’apprenait de temps en temps à lire. Jusque-là, elle ne put supporter qu’un an avant de m’abandonner dans un parc. Et quelques jours après, quelqu’un avait amené ici. »
Lorsque j’entendis cela, j’eu un pincement au cœur. Elle qui paraissait si heureuse, qui était si amicale et qui ne se plaignait jamais contre la vie, elle avait tant souffert, mais gardait le sourire. Je me détestais, non je me haïssais brusquement d’être aussi furieux de ma situation et je lui dis tête baissée, en serrant ma poitrine : « Je suis désolé »
« Il ne faut pas… Quand mon père rentrait du travail, il me portait toujours sur ses épaules, et certains soirs où il rentrait tard, il me lisait une histoire avant de dormir. Et quand il est parti et que ma mère partait travailler, je me sentais un peu seule, mais elle rentrait toujours alors ça me rassurait. Tu sais je ne me rappelle plus de leur visage, mais je sais qu’ils étaient des supers parents » en pleurant à chaudes larmes tout en essayant d’esquisser un sourire.
Sans réfléchir, je la pris dans mes bras, lui fit un câlin et lui dit : « Moi, je n’ai jamais vu mes parents, alors je suis sûr qu’ils étaient formidables». Deux jours après, nous finissions la lecture du plus gros livre de voyage de la bibliothèque. Quand soudain Inami se mit à tousser violemment. Comme cela arrivait souvent, je couru lui chercher un verre d’eau, mais à mon retour, je la vis allonger sur le sol. Je me précipitai alors près d’elle, avec le verre d’eau en main.
« Réveille-toi Inami, allez, debout »en la secouant.
Elle ne réagit pas.
Je me dirigeais donc désespérément vers un employé de l’orphelinat et lui expliquai tout. Celui-ci accouru à la bibliothèque en alertant d’autres employés. Je les vis devant la porte, un portait Inami, un autre appelait un docteur et un autre vint avec la directrice, une aimable vieille dame. Ils partirent à l’hôpital et y restèrent plusieurs heures. Lorsqu’enfin la directrice arriva, elle n’était pas avec Inami. Pris par la peur, je lui demandai : « Où est Inami ? Pourquoi elle n’est pas avec vous ? » En arrêtant la manche de son habit.
Elle soupira, puis en arborant une mine triste, elle dit, devant tous les enfants de l’orphelinat : « Je suis désolé mais Inami ne reviendra plus… Elle est partie »
« Ce n’était pas possible, pas elle, pourquoi ? Pourquoi les gens les plus formidables souffrent ? »Criai-je en pleurant.
« D’après le médecin, sans opération elle ne pouvait vivre que quelques mois. Ce n’est pas de ta faute, tu n’y pouvais rien »expliqua-t-elle.
« Mais quand même »murmurai-je avant de m’enfuir de l’orphelinat.
Tant dis que je courais, je maudissais la vie, la mort, la souffrance. Pourquoi nous devions souffrir à cause des erreurs de nos parents ? Pourquoi naître si c’est pour mourir dans la souffrance ?toutes ces questions trottaient dans ma tête. Pendant que je m’apitoyais sur mon sort, je ne vis pas la pierre sur mon chemin, qui arrêta ma course et me fit tomber en bousculant un passant. Celui-ci se retourna vers moi et s’accroupi.
« Où tu cours comme ça, gamin ? »me demanda-t-il d’un ton calme.
Je me relevai et vis un homme d’âge mûr. Soudain, il se mit à pleuvoir.
« Je ne sais pas »lui répondis-je.
« Où sont tes parents ? »
« Je n’en ai pas »
« Aahh ! (souffla-t-il) Allez, viens, tu vas attraper froid » dit-il en me tendant sa main.
Sans réfléchir, je m’en saisis et le suivit jusqu’à chez lui. Arrivé dans son appartement, Il fit la conversation.
« Euh…Je m’appelle Yamato HIROSHI, et toi »
« Shiro, juste Shiro »
« Ah, je vois…Fais comme chez toi. Je prépare le dîner »
Quelques minutes après, j’étais resté inerte, je n’avais pas bougé d’un pouce, je pensais à cette tragédie.
« Hé ! Shiro, tu veux être malade ou quoi »en me tirant vers la salle de bain.
Il me mit dans la baignoire et fit couler de l’eau chaude. C’était agréable, c’était différent de l’orphelinat.
« Prends ton bain et porte les vêtements chauds que je mettrais devant la porte »
Après 10 minutes, je me présentai à la cuisine vêtu d’une culotte, des pantoufles et un pull en laine qui m’allaient parfaitement bien et Yamato avait déjà servi le repas.
« Allez, viens manger. Ça va refroidir »me dit-il amicalement.
Je m’assieds et pris mon assiette de curry et mangea. C’était insipide, j’avais perdu la seule amie que je n’avais jamais eue. A cet instant, plus rien n’avait de saveur pour moi.
« A qui appartiennent ces vêtements ? »Demandai-je perplexe car à première vue, il paraissait d’un célibataire ayant une trentaine d’année.
« A mon fils »répondit-il.
Mais je n’avais pas vu d’enfant, alors je lui lançai un regard dubitatif.
« Il vient ici quelques fois, il a à peu près le même âge que toi » me répondit-il.
« Dis-moi, tu n’as presque pas mangé. Est-ce-que ça va ? »Reprit-il d’un ton inquiet.
« Ça va. Je n’ai juste pas très faim »
A la fin du repas, Yamato fit la vaisselle et j’en profitai pour visiter son appartement.
Je vis une porte sur laquelle il y avait un papier où il y avait écrit d’une écriture médiocre « Renji ». Par curiosité, j’ouvris la porte et je vis alors à ma grande surprise une chambre. A l’orphelinat les chambres étaient grandes, mais nous étions à plusieurs dans une chambre. Soudain, une main froide se posa sur mon épaule. Je me retournai et vis Yamato, il n’avait pas l’air en colère, plutôt heureux.
« Tu vas dormir ici un petit moment. Ma chambre est juste à côté, n’hésite pas si t’as besoin d’aide »me dit-il.
« Hm, merci »le remerciai-je.
Je passai donc la nuit dans la chambre de ce « Renji ». Le lendemain matin, je me réveillai calmement, j’étais en pleine forme, mais je pensai toujours à l’orphelinat…et à Inami. J’étais d’humeur maussade, j’étais devenu comme avant son arrivée à l’orphelinat. Je sortis de la chambre, mais à ma grande surprise Yamato n’était pas là. Plus tard dans la journée, Yamato rentra enfin, avec des sacs.
« Bonjour Shiro ! Tu as fait quoi pendant mon absence ? » En approvisionnant le réfrigérateur.
« Bonjour ! J’ai lu ces livres »en lui pointant du doigt la petite pile de livres lus.
« Ouah ! On dirait bien que j’ai ramené un petit génie »d’un air émerveillé.
Il s’approcha ensuite de moi et s’assieds avec un air détendu, camouflant des interrogations. S’il le souhaitait j’étais prêt à tout lui dire, après tout il m’a hébergé sans me connaitre.
« Dis-moi petit gars, d’où tu viens ? » D’un ton sérieux.
« De l’orphelinat de Nagoya » répondis-je un peu crispé.
En tenant son menton, il murmura : « Je vois… » D’un air pensif.
« Veut-il me renvoyer là-bas ? »Me demandai-je en le dévisageant.
Il se retourna vers moi, me fit un large un sourire et me dit : « Ben alors pourquoi cet air intrigué ? Bon, je vais prendre une douche»
Après ces mots, il se leva avec un soupir fatigué et m’ébouriffant les cheveux et ensuite il ajouta : « Lorsque tu te réveilleras je serais au boulot, alors tu peux te servir au frigo, mais n’abuse pas »
Plusieurs semaines plus tard, Yamato m’achetait des livres quand il rentrait de son travail et nous nous promenions en ville après.
J’aimais découvrir de nouvelles choses et lire des livres, mais cela ne me faisait pas retrouver le sourire pour autant. Je pensais que si je m’attachais, je finirais par souffrir comme avec Inami… Mais un jour, Yamato n’était pas rentrer à l’heure habituelle. Je me mis alors à le chercher dans la ville, mais après presque une heure, sous le soleil ardent de midi, je fus obligé de me résoudre et d’espérer qu’il rentre.
J’étais rentré depuis près de deux heures et il n’était toujours pas rentré. Assis dans le canapé, je guettais la porte d’entrée désespéré. Soudain, quelqu’un ouvrit la porte…c’était Yamato. Sans réfléchir, je me jetai sur lui, les yeux remplis de larmes et lui parlai du plus profond de mon cœur : « J’ai eu tellement peur… Promets-moi que tu ne m’abandonnera jamais »
« Hé, hé, Shiro-san calme-toi. Ça va aller» en me caressant la tête affectueusement.
« Promets-le-moi »en élevant la voix.
« Désolé, je ne peux pas te promettre ça. Mais je te promets de vivre aussi longtemps que je le pourrais »répondit-il tristement en me caressant la tête.
Je m’endormis peu après, apaisé par ses paroles. Les jours suivants étaient si sereins, Yamato rigolait en me demandant de l’appeler « papa » et moi de répondait « un homme aussi maladroit que toi ne peux pas être mon père » d’un air catégorique. Il finissait toujours la conversation avec une blague.
FIN DU CHAPITRE
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