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Across America: William & Selena

Prologue

Le désert du Nevada était étouffant malgré le vent frais de cette nuit sans lune, un souffle froid qui glissait sur la peau comme une lame invisible, soulevant de fines volutes de poussière ocre qui dansaient retenues avant de retomber. Le silence était pesant, semblant absorber le moindre petit bruit, même le craquement discret d'un grain de sable sous une semelle lointaine imaginaire ou le battement d'un cœur affolé. Seuls les contours dentelés des montagnes lointaines se découpaient contre le ciel étoilé, immobiles comme des sentinelles oubliées par le temps, leurs arêtes tranchantes soulignées par la lueur pâle et froide des constellations qui scintillaient sans pitié au-dessus de l'immensité aride. Au cœur de cette étendue désolée, une clôture électrifiée crépitait faiblement, ses arcs bleutés intermittents projetant des ombres fugaces sur le sol craquelé et parsemé de cailloux brûlants encore tièdes de la journée, encerclant un complexe aux fenêtres aveugles, aussi isolé qu'un tombeau.

À l'intérieur, dans un bureau plongé dans une obscurité que seule la lueur bleutée d'un écran d'ordinateur trouait, un homme de petite taille, maigre et chauve pianotait frénétiquement en marmonnait des propos inaudibles. Soudain, la radio crasseuse posée à côté de lui grésilla, déchirant le silence d'une voix hachée par les interférences : « Cible localisée... (un crépitement aigu) dangereux... a liquidé trois hommes.. Très.. dangereux... Demande de renforts immédiats... En fuite...moto.. noir...vers... » La transmission se brisa dans un bourdonnement métallique, ne laissant filtre que les derniers mots étouffés : « ... Las Vegas. »

L'homme se leva d'un bond, sa chaise heurtant le mur avec un bruit sourd qui résonna brièvement dans la pièce. Son souffle rauque emplit l'espace confiné, saccadé et chargé de tension. Sans un mot, il fonça vers la porte, ses bottes martelant le sol nu à un rythme rapide, faisant vibrer légèrement la poussière accumulée.

La porte se referma dans un fracas métallique. À peine était-il sorti qu'une sirène hurlante déchira le silence, ses pulsations rouges inondant le couloir désert, les néons crépitant violemment. Des bruits de portes qui s'ouvrent et des mots trop bas pour être entendu résonnaient dans toute la base.

Dans la pièce abandonnée et poussiéreuse, l'écran du vieil ordinateur affichait encore une carte satellite figée. Un point rouge clignotait furieusement à la lisière ouest de Las Vegas, traçant une route sinueuse à travers le désert. L'autoroute L-15.

Dehors, sous le ciel étoilé, les grilles électrifiées grésillèrent un instant avant de s'éteindre. Une silhouette musclée traversa le parking éclairé par les alarmes, jetant une ombre déformée sur le béton. Le rugissement d'un moteur s'enfla dans la nuit, suivi du crissement de pneus sur le gravier qui brisa le calme glaçant du désert. Deux phares perçants balayèrent les ténèbres, puis filèrent vers la route goudronnée, vite rejoints par un deuxième véhicule. Prochaine destination : Las Vegas...

Quelque part , une chouette hulula, réveillée par le bruit et un peu plus près du complexe, un loup hurla depuis une colline voisine. Ses yeux perçants fixant les véhicules qui s'éloignés.

Chapitre 1: Évasion à Grande Vitesse

« J'ai merdé », pensai-je. Roulant à 110 km/h sur l'autoroute L-15, je quittai rapidement Las Vegas. Penché sur ma moto, je slalomais entre les voitures. « Merde... J'ai vraiment foiré cette fois-ci... » murmurai-je à voix haute. J'accélérai, jetant fréquemment des regards derrière moi. Dans la précipitation, j'avais oublié de mettre mon casque. Je n'avais eu le temps que de récupérer les billets que je laissais de côté au cas où une situation comme celle-ci se présentait, et heureusement ! Si ces salauds avaient découvert ma planque, que savaient-ils d'autre ? Probablement le nom de ma banque. Impossible d'aller retirer de l'argent ; en plus, ils avaient forcément dû fermer mon compte.

J'étais frustré. Comment m'avaient-ils trouvé ? J'effaçais toujours mes traces pendant mes missions, je changeais toujours de véhicules, je ne me montrais jamais devant mes clients et prenais toujours soin d'utiliser un changeur de voix lors de mes appels. Soudain, deux VB2L teintés et noirs surgirent d'une route secondaire, fonçant vers moi. J'accélérai brutalement, les véhicules derrière moi en firent autant. Je quittai la route principale pour des chemins plus sinueux et difficiles d'accès, mais ils ne me lâchaient pas. Puis une voix s'éleva derrière moi, amplifiée par un mégaphone : « William ! Arrêtez-vous immédiatement et il ne vous sera fait aucun mal ! Je suis le directeur de la sécurité de Blackwater au siège de Washington DC. Vous êtes arrêté pour assassinats répétés et implications dans des attentats visant le gouvernement. Si vous n'obtempérez pas, nous serons obligés de faire feu ! Arrêtez-vous ! »

J'esquissai un sourire. Ce bouffon croyait vraiment que j'allais m'arrêter ? Il faudrait bien plus que des menaces pour le faire et je savais pertinemment qu'ils ne feraient pas feu. Je détenais trop d'informations utiles pour qu'ils m'abattent. Je me retournai pour les regarder et fis un doigt d'honneur au directeur de la sécurité.

« Tiens, prends ça, connard ! », m'exclamai-je avant d'accélérer à fond et de quitter la route, zigzaguant à travers les arbres. Je risquais un accident à cette vitesse, donc je ralentis. De toute façon, ils ne pouvaient pas me suivre, leurs véhicules étaient certes adaptés aux terrains difficiles mais ils étaient trop larges pour passer entre toute cette végétation. Je laissai échapper un rire. Que croyaient-ils ? Que ce serait simple d'arrêter un assassin aussi fort que moi ! Bon d'accord, je flex un peu là, mais c'est vrai ! Ça fait 7 ans que je suis dans le métier et je n'ai jamais été attrapé une seule fois.

Je me reconcentrai et continuai à rouler en avant. Je rejoignis finalement un chemin, je sortis mon téléphone, l'allumai et le lâchai sur le côté de la route, un peu caché, avant de faire avancer ma moto vers la route principale, prenant bien soin de laisser des traces de mon passage. Puis, je la conduisis vers les bois, descendis et effaçai les traces qui trahiraient mon leurre, puis je repartis tranquillement, sifflotant. Ils localiseraient forcément mon téléphone et viendraient ici, alors ils croiraient probablement que j'avais rejoint la route. Bon courage pour qu'ils me rattrapent, ces connards. Bon, let's go pour un petit roadtrip, prochain arrêt : Hollywood !

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