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L'Élu Du Trône Et Du Cœur

L'Élu du trône et du cœur

Chapitre 1 — L’Élu du Trône et du Cœur

Le soleil matinal baignait la cour du domaine Ruvelliss d’une lumière dorée. Ren, dix-huit ans, troisième fils du duc Fyodor, faisait danser sa lame dans l’air avec une précision presque théâtrale. Son souffle était régulier, son regard concentré, mais son esprit… ailleurs.

Il s’arrêta brusquement, essuyant la sueur sur son front.

Le souvenir du bal d’hiver, une semaine plus tôt, s’imposa à lui comme une lame invisible.

Un aristocrate, bien trop sûr de lui, avait déclaré devant toute l’assemblée que Noa Ruvelliss, son cousin — doux, gracieux, aimé de tous — serait un bien meilleur choix pour accompagner le prince héritier Hikan dans son ascension vers l’Empire.

> « Le prince doit l’apprécier en secret, c’est évident. »

Personne n’avait réagi. Pas un mot, pas une objection.

Et Ren, debout à quelques pas, avait senti son cœur se serrer.

Il le pensait aussi, parfois. Que Noa méritait mieux. Que lui, Ren, n’était qu’un caprice du destin.

Mais alors, Hikan s’était levé.

Son regard brûlant avait traversé la salle, et sa voix, glaciale, avait condamné l’aristocrate sans appel.

Une punition sévère, immédiate.

L’assemblée était restée figée, choquée.

Ren, lui, avait baissé les yeux… mais un frisson de plaisir avait parcouru son dos.

> Pourquoi s’est-il mis en colère ?

> Pourquoi me défendre si violemment ?

> Est-ce que je compte vraiment pour lui… ou suis-je juste un jouet précieux ?

Le vent souleva doucement les mèches argenté de Ren.

Il serra la garde de son épée, le regard perdu vers les tours du palais impérial, là où Hikan résidait.

Il voulait des réponses.

Mais dans ce monde régi par les castes, les alliances et les instincts, les sentiments étaient un luxe dangereux — surtout pour un omega comme lui.

L'Élu du trône et du cœur

Chapitre 2 — Le Poids des Mots

Les couloirs du palais impérial semblaient plus silencieux que d’habitude. Ren marchait d’un pas assuré, escorté par deux gardes en uniforme noir et or. Son cœur battait vite, mais son visage restait impassible. Il avait demandé à voir le prince. Pas pour les convenances. Pas pour les apparences. Pour des réponses.

On le conduisit jusqu’au bureau privé de Hikan, vaste pièce baignée de lumière, où les murs étaient couverts de cartes, de documents et de portraits impériaux. Le prince héritier se leva dès que Ren entra, son regard s’adoucissant aussitôt.

— Tu es venu… murmura-t-il, presque surpris.

— Je veux savoir, répondit Ren, sans détour.

Hikan s’approcha, lui indiqua un fauteuil, puis fit signe à un serviteur d’apporter thé et pâtisseries.

— Tu n’as rien mangé ce matin. Assieds-toi, repose-toi un peu.

Ren secoua la tête.

— Je ne veux ni thé, ni douceur. Je veux des vérités.

Un silence s’installa. Hikan congédia le serviteur d’un geste discret. Puis il s’assit face à Ren, les mains jointes, le regard plongé dans celui de l’omega.

— Tu ne te souviens pas, n’est-ce pas ? dit-il doucement.

— De quoi ?

— Du jardin. Il y a six ans. Tu avais douze ans. Tu m’as parlé comme personne ne l’avait jamais fait.

Ren fronça les sourcils. Un souvenir flou remonta. Un garçon aux cheveux sombres, assis sous un arbre, le regard perdu. Il avait l’air… brisé.

— C’était toi ? souffla Ren.

Hikan acquiesça.

— Je t’ai dit que j’étais fatigué. Que je voulais fuir. Et toi, tu m’as regardé sans pitié. Tu m’as dit : “Si tu veux être faible, alors ne sois pas prince. Mais si tu veux être libre, commence par te battre.”

Ren resta figé. Il avait dit ça. Il s’en souvenait maintenant.

Des mots d’enfant, durs, mais sincères.

— Depuis ce jour, reprit Hikan, je n’ai jamais cessé de penser à toi. Tu étais vrai. Tu étais libre. Et tu ne savais même pas qui j’étais.

Ren baissa les yeux.

Il ne savait plus quoi dire.

Il était venu chercher des réponses.

Mais il venait de recevoir une confession.

Et dans le silence qui suivit, il comprit que ce lien entre eux n’était pas né du hasard, ni du caprice.

C’était une promesse ancienne, gravée dans un jardin oublié.

L'Élu du trône et du cœur

Chapitre 3 — Le Jardin des Silences

Ren resta muet. Les mots de Hikan résonnaient encore dans son esprit, comme une mélodie oubliée qu’on reconnaît sans savoir pourquoi. Il ne savait pas quoi répondre. Il ne savait même s’il devait répondre.

Alors, Hikan tendit simplement la main.

— Viens marcher avec moi.

Ren hésita. Puis il posa ses doigts dans ceux du prince. Sa paume était chaude, ferme, rassurante.

Ils quittèrent le bureau sans un mot, traversant les couloirs dorés du palais jusqu’aux jardins impériaux.

Le vent était doux, chargé du parfum des lys et des rosiers en fleurs. Les pas des deux jeunes hommes s’accordaient naturellement, comme s’ils avaient toujours marché ensemble.

— Je ne suis pas doué pour parler de ce que je ressens, dit Hikan, brisant le silence.

— Mais je vais essayer. Parce que tu le mérites.

Ren tourna légèrement la tête, sans interrompre sa marche.

— Depuis ce jour dans le jardin, je t’ai cherché dans chaque regard, chaque voix, chaque silence. Tu étais le seul à me voir comme un garçon, pas comme un prince. Le seul à me parler sans peur.

Il s’arrêta un instant, fixant les fleurs devant lui.

— Tu m’as donné de la force. Et je t’ai aimé avant même de comprendre ce que cela voulait dire.

Ren sentit son cœur se serrer. Il ne s’attendait pas à ça. Pas à cette sincérité. Pas à cette vulnérabilité.

— Je ne t’ai pas choisi parce que tu es le fils du duc, poursuivit Hikan.

— Je t’ai choisi parce que, quand je suis avec toi, je suis libre.

Ren baissa les yeux.

Il ne savait toujours pas quoi dire.

Mais pour la première fois, il se sentit… vu. Non pas comme un omega capricieux, ni comme un fiancé politique.

Juste comme Ren.

Et dans le silence du jardin, ce fut suffisant.

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