Chapitre 1 : Une rencontre inattendue
Cela faisait déjà une semaine depuis la rentrée scolaire, et pour la première fois, Bianca pouvait enfin entrer dans la salle de classe de sa meilleure amie, Valeria.
Elle se précipita en direction de la classe, dévalant les escaliers de toute vitesse. Sans prévenir, elle heurta quelqu'un de plein fouet, trébuchant sur ces propres pieds.
- oh pardon ! s'exclame -t-elle en continuant son chemin sans meme lui regardé.
En fin arrivée, Bianca salua Valeria, comme à son habitude, avec son petit sourire taquin, tandis que Valeria râlait doucement. D’un signe de tête rapide, Bianca s’excusa sans vraiment croiser le regard du garçon à côté, celui qu’elle avait malencontreusement bousculé en descendant les escaliers.
Le garçon s’approcha alors et lui lança un « Salut » chaleureux, espérant engager la conversation.
Mais Bianca, sans vouloir s’attarder, lui répondit sèchement, d’un simple « Salut », le ton froid et d' un regard énigmatique, avant de se tourner immédiatement vers Valeria, reprenant leur discussion comme si de rien n’était.
Intrigué par cette froideur inattendue, le garçon resta un instant figé, cherchant à comprendre ce brusque changement. Il observa Bianca, qui, quelques instants plus tôt, souriait et riait joyeusement avec Valeria, mais qui à présent affichait une distance claire et déterminée
Le garçon hésita un instant, puis fit un pas de côté, comprenant qu’il n’obtiendrait pas plus.
Valeria, sans se laisser perturber , reprit la conversation avec Bianca, parlant d’un sujet léger qui fit peu à peu disparaître la tension dans l’air.
Bianca retrouva son sourire taquin, s’animant à nouveau, comme si rien ne s’était passé. Mais au fond d’elle, une inquiétude persistait, un questionnement silencieux sur ce garçon dont le regard ne cessait de la suivre du coin de l’œil.
Les minutes s’égrenèrent, et la cloche annonçant le début du cours retentit, mettant fin à cette entrée pleine de rires et de non dits.
Elle ne prêtait pas attention à son attitude froide, habituée à masquer ses émotions. Mais ce qui la marqua vraiment, c’était la manière dont ce garçon la regardait — un mélange d’intrigue et d’insistance qui semblait vouloir percer quelque chose en elle.
Sans se retourner, elle sentit ce regard peser sur son dos, comme un défi silencieux lancé dans le silence des couloirs.
Assise à sa place, les minutes passaient, mais Bianca restait immobile, le regard perdu. Elle fixait distraitement ses notes, mais son esprit revenait sans cesse à ce regard.Elle se demanda ce que ce garçon cherchait vraiment à comprendre en elle, ce qu’il voulait déceler derrière son masque calme.
Pourtant, elle ne ressentait ni peur ni colère, seulement une étrange curiosité, mêlée à un léger frisson d’excitation.
Sans s’en rendre compte, ses doigts jouaient avec le stylo sur la table, trahissant une agitation qu’elle refusait d’admettre. Le temps semblait suspendu. Consciente que cette rencontre allait sans doute marquer le début d’une histoire bien plus complexe.
Chapitre 2 — Premiers frissons
Le jour s’était levé sur le lycée, baignant les murs de lumière douce et chaude. Bianca avançait lentement dans les couloirs, son sac posé nonchalamment sur une épaule, ses pensées dispersées entre les cours à venir et ce sentiment étrange qui ne la quittait plus depuis la veille.
Elle savait que Matteo était quelque part, de l’autre côté du bâtiment, dans la même salle que Valeria. Ils n’étaient pas censés se croiser souvent, et pourtant, une partie d’elle espérait secrètement que le hasard les rapprocherait.
Dans sa classe, Bianca s’installa près d’une fenêtre, regardant distraitement les feuilles qui dansaient au vent. Le professeur commença à parler, mais ses mots semblaient lointains, noyés dans le brouhaha de ses pensées.
Elle se demanda comment un simple échange de regards pouvait provoquer autant de remous. Ce n’était pas seulement l’intrigue ou la curiosité ; c’était comme si quelque chose de plus profond, à peine effleuré, commençait à grandir en elle.
Pendant ce temps, Matteo partageait son quotidien entre les discussions avec ses potes et les regards furtifs lancés vers la porte, espérant apercevoir Bianca. Il ne comprenait pas encore cette sensation nouvelle, ce mélange d’attirance et de questionnement qui l’animait.
À la pause, Bianca sortit dans la cour, appréciant la fraîcheur de l’air. Elle s’appuya contre un mur, observant distraitement les élèves qui s’agitaient autour d’elle. Parmi eux, elle remarqua Matteo, non loin, engagé dans une conversation animée avec Valeria.
Leurs regards se croisèrent brièvement, et un frisson lui parcourut l’échine. Elle détourna les yeux, comme pour chasser ce trouble qui s’infiltrait sans prévenir. Matteo, lui, sentit ce regard s’éloigner, mais un sourire involontaire se dessina sur ses lèvres.
Ce simple échange, presque anodin, portait en lui la promesse de quelque chose d’inattendu. Pourtant, ni l’un ni l’autre ne semblait prêt à franchir le pas, à briser le silence qui s’était installé entre eux.
La sonnerie de fin de pause vibrait encore dans les oreilles de Bianca tandis qu’elle quittait la cour pour rejoindre son bâtiment. Le lycée, vaste et vivant, semblait s’étendre comme un labyrinthe dont elle connaissait chaque recoin, mais qui aujourd’hui lui paraissait étrangement différent.
Le bâtiment où elle devait se rendre se dressait à l’opposé de celui où Matteo et Valeria avaient déjà disparu derrière les portes closes. La distance physique entre eux semblait presque symbolique, marquant la séparation de leurs mondes respectifs.
Elle avançait lentement, son sac posé négligemment sur l’épaule, perdue dans ses pensées. Chaque pas la rapprochait de sa salle, mais aussi, paradoxalement, la faisait ressentir l’éloignement croissant avec Matteo.
Dans le bâtiment voisin, Matteo échangeait quelques mots avec Valeria, riant d’une plaisanterie légère qui allégeait l’atmosphère pesante des journées d’école. Leur complicité semblait naturelle, ancrée dans des années de camaraderie.
Pourtant, à chaque éclat de rire, Matteo ne pouvait s’empêcher de penser à Bianca, à ce sourire taquin et à ce regard qui l’avait troublé. Ce moment bref, mais intense continuait de le hanter, comme une énigme qu’il voulait résoudre.
Bianca franchit la porte de sa salle et prit place, jetant un dernier regard vers la fenêtre. À travers le verre, elle aperçut le bâtiment voisin, se demandant si Matteo la regardait aussi, ou s’il pensait à autre chose.
Quelques heures plus tard, Bianca quitta sa salle, le pas un peu plus lent que d’habitude. Elle se dirigeait vers la bibliothèque, cherchant un refuge loin du bruit des couloirs.
En tournant au détour d’un couloir qui reliait les deux bâtiments, elle heurta presque Matteo qui arrivait en sens inverse. Leurs regards se croisèrent, et une tension soudaine s’installa.
— Salut, lança Matteo, le ton hésitant, comme s’il cherchait ses mots.
— Salut, répondit Bianca, évitant son regard, le cœur battant un peu plus vite.
Un silence gênant s’installa. Matteo sembla vouloir en dire plus, mais les mots restèrent coincés.
— Tu vas à la bibliothèque ? demanda-t-il enfin.
— Oui, répondit-elle sèchement, gardant ses distances.
Matteo hésita, puis tenta une nouvelle approche :
— Si jamais tu veux... je peux t’accompagner.
Bianca le dévisagea un instant, tiraillée entre la méfiance et cette étrange curiosité qu’il éveillait en elle.
— Je préfère y aller seule, dit-elle finalement, la voix ferme.
Matteo hocha la tête, respectant son refus, mais ne pouvait cacher sa déception.
— D’accord. Peut-être une autre fois.
Elle s’éloigna sans se retourner, laissant derrière elle un Matteo perplexe et déterminé à ne pas abandonner si facilement.
Installée dans un coin tranquille de la bibliothèque, Bianca ouvrit son livre sans vraiment y prêter attention. Son esprit tournait en boucle autour de l’échange dans le couloir. Pourquoi avait-elle été si distante ? Était-ce par peur, par orgueil, ou simplement parce qu’elle ne voulait pas s’attacher ?
Elle repensa à la manière dont Matteo l’avait regardée, ce mélange d’espoir et d’incertitude dans ses yeux. Malgré son refus, une partie d’elle était curieuse, intriguée par cette présence qui bousculait ses habitudes.
Lorena Ivanov passa près d’elle et, remarquant son silence, s’arrêta.
— Tout va bien Cc ? demanda-t-elle doucement.
— Oui, répondit Bianca en souriant faiblement. Juste que j'ai un peu mal à la tête
Mais elle garda pour elle le tourbillon d’émotions qui la traversait. Elle ne voulait pas encore en parler, pas avant d’y voir plus clair.
Chapitre 3 – Le croisement
La cloche avait sonné depuis une bonne heure, et Bianca se laissait entraîner par l’énergie de ses amies. C’était leur « grosse sortie » de la semaine, prévue depuis des jours. D’abord un café, ensuite un film, et peut-être même une balade en ville si la soirée restait douce. Rien que d’y penser, elle sentait un frisson d’excitation.
Elles traversèrent la rue principale en riant, poussées par l’odeur du café chaud qui s’échappait d’une petite terrasse animée. La porte vitrée s’ouvrit dans un tintement familier, et la chaleur intérieure les enveloppa. Bianca choisit une table près de la fenêtre, d’où elle pouvait observer la rue et les passants.
Elle venait à peine de poser son sac que le bruit familier de voix masculines attira son attention. Là, au comptoir, un groupe de quatre garçons et deux filles plaisantaient, commandant bruyamment leurs boissons. Parmi eux… Matteo. Son profil se détachait nettement : détendu, un léger sourire au coin des lèvres, mais avec ce quelque chose dans son regard qui trahissait une attention constante à tout ce qui l’entourait.
Bianca sentit un mouvement à sa table : l’une de ses amies avait déjà remarqué la présence des garçons. Les échanges de regards commencèrent, discrets mais impossibles à ignorer.
Matteo, en récupérant sa commande, croisa brièvement le regard de Bianca. Pas longtemps. Juste assez pour qu’il remarque le changement subtil sur son visage : un sourire qui, deux secondes plus tôt, était franc et amusé, mais qui s’était atténué, comme pour masquer une émotion. Il ne chercha pas à comprendre, pas tout de suite. Il retourna vers ses amis, reprenant leur conversation animée, mais une part de son esprit resta ancrée sur cette image.
Les deux groupes occupaient chacun leur espace. Pourtant, la présence de l’autre était impossible à ignorer. Entre deux rires, Bianca surprenait le timbre de voix grave de Matteo. Et lui, malgré ses amis qui parlaient fort, captait parfois un éclat de rire cristallin venant de la table près de la fenêtre.
Le café était animé, mais à la table de Bianca, la conversation prenait un tour plus vif. Clara défendait avec passion son dernier coup de cœur musical, tandis que Léa soutenait que rien ne surpasserait jamais les vieux classiques. Les rires fusaient, les arguments se croisaient, chacun tenant bon sur ses positions.
Bianca, elle, écoutait plus qu’elle ne parlait. Ses yeux, parfois, glissaient vers le groupe voisin. Matteo riait à une remarque de son ami assis en face de lui. C’était un rire franc, qui avait le don de se faire remarquer sans chercher à l’être. Il parlait vite, direct, comme s’il n’avait jamais peur de blesser, et ses amis semblaient habitués à cette franchise brute.
À un moment, un échange bref se produisit presque sans qu’elle le veuille. L’un des amis de Matteo, en quittant la table pour aller chercher du sucre, croisa le regard de Bianca et lui lança un sourire poli.
Rien d’extraordinaire… mais assez pour que Matteo, remarquant ce geste, jette un coup d’œil dans leur direction. Pas insistant. Juste le temps d’une reconnaissance silencieuse.
Les tasses se vidaient, et l’heure approchait de leur séance de cinéma. Bianca jeta un œil à sa montre, puis au trottoir, où les lumières commençaient à s’allumer. Mais au moment de se lever, Clara, qui tapotait déjà sur son téléphone, annonça :
— Changement de programme ! On laisse tomber le film, j’ai trouvé un endroit où ils font des gaufres incroyables. Et c’est à deux rues d’ici.
Les protestations fusèrent. Léa, elle, était partante, arguant qu’elles pouvaient toujours voir le film un autre jour. Bianca n’avait pas d’avis tranché, mais intérieurement, elle ressentit un léger flottement. Le cinéma aurait peut-être offert un éloignement de cette coïncidence au café… ou au contraire, une prolongation imprévue.
La sortie du café se fit dans un mélange de voix et de rires. L’air du soir portait encore un léger parfum de chaleur, même si une brise discrète venait caresser les visages. Clara menait le petit groupe avec l’enthousiasme de quelqu’un qui connaît un trésor secret.
— Vous allez voir, c’est un minuscule salon, mais leurs gaufres sont… — elle leva les mains au ciel, mimant l’extase — incroyables.
Le petit salon de gaufres embaumait l’odeur du sucre chaud et du chocolat fondu. Bianca et ses amies étaient déjà installées, riant et dégustant les douceurs qu’elles avaient commandées. L’ambiance était légère, ponctuée de chuchotements et de coups d’œil complices entre elles.
Soudain, la porte s’ouvrit, et Matteo entra avec son groupe, sacs de matériel photographique en bandoulière. Les filles avaient supplié et insisté jusqu’à ce qu’ils acceptent de venir.
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