Ils avaient grandi ensemble. Deux enfants liés par une évidence silencieuse.
Liwei… Elle était tout pour lui. Son rire, son regard, sa présence.
À ses yeux, le monde n'avait jamais été aussi vivant qu'à travers elle.
Puis, à 15 ans, tout s’est effondré.
Ses parents avaient décidé de partir, loin, à cause du travail.
Il n’avait pas pleuré. Non. Il s’était contenté de la regarder une dernière fois… comme on regarde un rêve qu’on sait condamné à disparaître.
Depuis ce jour, il avait compté les années. Neuf.
Neuf ans sans son visage. Neuf ans sans sa voix. Neuf ans à revivre encore et encore ce baiser sous la pluie, le dernier avant leur séparation.
...9 ans plus tard...
— Jiho, mon chéri, tu as déjà 24 ans… Tu devrais penser à te trouver une femme. J’aimerais tant voir mes petits-enfants avant de mourir, soupira sa mère, les yeux pleins d’un espoir doux et naïf.
Jiho ne répondit pas tout de suite. Il fixait le vide, absent.
— Maman…, murmura-t-il enfin, sa voix grave et rauque semblant sortir d’un gouffre.
Une voix qui aurait pu faire chavirer n’importe quelle fille.
— Tu m’as promis que tu en trouverais une à Busan ! Je ne comprends pas pourquoi tu veux tant y retourner. Il y a plein de jolies filles à Séoul pourtant ! s’emporta doucement sa mère, un peu frustrée.
Jiho sourit, un sourire vide, presque glacial.
— Je pars demain matin, lâcha-t-il d’une voix lasse.
— Déjà ? Mais tu n’as rien préparé ! Tu ne sais même pas où tu vas loger ! Et quel travail tu vas faire là-bas ! À moins que…
Elle s’interrompit, le regardant avec inquiétude.
— J’ai tout préparé. Depuis deux semaines déjà, avoua-t-il. Je voulais attendre le bon moment pour vous le dire toi et papa parce que je savais que tu allais m'arrêter.
...Il se leva....
— Il se fait tard. Papa va s’inquiéter.
Il l'accompagna jusqu’à la porte. Un homme en costume noir attendait dehors. Jiho ne le regarda même pas.
Il ferma la porte. L’obscurité l’enveloppa.
Le silence… sauf dans sa tête.
Liwei.
Son nom était un écho constant dans son esprit.
Il revit son visage, mouillé de pluie, ses lèvres tremblantes sous les siennes. Il se souvenait de tout. Du parfum de son shampooing. De la chaleur de sa main.
Il sourit. Un sourire étrange.
Pas heureux. Pas triste.
Juste… dérangé.
— Je vais te retrouver, Liwei, pensa-t-il. Même si tu ne te souviens plus de moi. Même si tu m’as oubliée.
...Tu es à moi. Tu l’as toujours été....
Le lendemain, Jiho quitta Séoul et arriva à Busan à la tombée de la nuit.
Ses yeux fixaient l’horizon, mais dans son cœur, une seule pensée tournait en boucle :
...Liwei....
Le trajet jusqu’à Busan avait été long… mais pour Jiho, chaque seconde était un pas de plus vers elle.
Dans le train, il ne regardait pas le paysage. Son regard restait figé sur une photo froissée, cachée dans son portefeuille.
Une vieille photo. Leur photo. Liwei souriait. Elle ne savait même pas qu’il l’avait prise ce jour-là.
Il la fixait, immobile.
Ses doigts traçaient inconsciemment le contour de son visage sur le papier.
Il aurait pu dessiner son visage les yeux fermés, il le connaissait mieux que le sien.
...Arrivé à Busan...
La gare était bruyante, mais dans l’esprit de Jiho, tout était sourd.
Il n’entendait que ses pensées.
Il s’arrêta quelques secondes. Sortit son téléphone.
Il ouvrit un dossier secret, protégé par un mot de passe. Des dizaines de captures d’écran, des comptes sur les réseaux sociaux, des messages jamais envoyés.
Liwei avait changé d’identifiant trois fois.
Mais il l’avait retrouvée, chaque fois.
- Tu es discrète… mais tu ne peux pas te cacher de moi, pensa t'il
Il loua un petit studio à deux rues du quartier où elle travaillait, selon ses recherches.
Il ne voulait pas s’approcher trop vite.
...1 semaines passa rapidement depuis son arrivée ...
Chaque jour, il sortait à la même heure. Il connaissait son emploi du temps. Il savait qu’elle prenait le bus à 8h13. Qu’elle mangeait seule à midi dans un petit café.
Il restait à distance. Il la regardait. Juste la regarder… c’était suffisant. Pour l’instant.
- Il faut qu'elle me voit comme un gras normal, je ne dois pas la faire peur comme avant, se dit il pour avoir de la patience
Mais ce jour-là, elle sourit à quelqu’un. Un autre homme. Jiho sentit son cœur se tendre, se serrer, se briser, au point de briser son verre à la main, cela attira l'attention de Liwei mais elle détourna vite son attention vers le mec qui lui parlait.
Jiho resta là. Implacable. Calme en apparence. Mais à l’intérieur, quelque chose venait de craquer.
Jiho avait prévu d’attendre. D’observer. De se préparer avant de lui adresser la parole comme de parfait Inconnu. Mais le simple fait de la voir sourire à un autre li a fait changer tous ses plans
...Son plan ? Il allait le précipiter....
Trois jours plus tard
Il avait tout organisé.
Un petit événement littéraire dans une galerie d’art, pas très loin de là où elle travaillait.
Il savait que Liwei aimait les livres, qu’elle suivait cette page Instagram locale, qui était le sien qui partageait les expositions de Busan.
Il savait même qu’elle commentait souvent les publications en disant : « J’adorerais y aller ».
Alors, il créa l’événement parfait.
Nom discret. Affiche soignée. Ambiance tranquille. Une atmosphère exactement comme elle les aimait.
Il se fit passer pour un invité lambda.
Costume simple. Lunettes qu’il ne portait jamais. Cheveux légèrement coiffés différemment.
Un tout petit changement… juste assez pour qu’elle ne le reconnaisse pas immédiatement.
- Je ne suis plus le garçon d’il y a neuf ans, après tout..., dit il pour se justifier
...Elle entra....
Et son cœur manqua un battement. Liwei.
Elle était là. Plus belle encore qu’il ne s’en souvenait.
Sa silhouette, son parfum léger, sa manière de regarder autour d’elle avec ce mélange de curiosité et de distance…
Jiho ne bougea pas tout de suite. Il la regarda parcourir les livres, lire les citations exposées sur les murs.
Puis, il s’approcha.
Calmement.
Avec un léger sourire, il s'approcha d'un tableau avec une citation qui y est écrit
"Je prendrais toutes les formes que ton cœur désire, pour que jamais ton regard ne se détourne de moi."
- Cachée derrière une image poétique, cette phrase exprime qu’un homme très amoureux est prêt à se transformer complètement pour que sa bien aimée l’aime uniquement. Il est prêt à tout même si cela signifie que personne ne le reconnaîtra un jour, explique Jiho
— Merci pour la clarification de cette citation, elle est plutôt bien pensé, lança-t-elle d’un ton neutre, presque détaché.
Liwei se tourna vers lui. Le regarda.
Il soutint son regard, avec assurance, mais pas trop. Juste ce qu’il fallait pour paraître naturel.
— (sourit) J’aime beaucoup ce genre d’endroit. Ça me vide l’esprit et me fait savoir qu'on peut cacher tout un sens de sa vie dans une seule phrase.
— Moi aussi. On y retrouve un peu de soi… ou de ce qu’on a perdu, affirme Liwei en se promenant avec lui dans la salle.
Elle eut un léger rire, surpris. Presque charmée.
— C’est joliment dit.
Jiho baissa un peu les yeux, comme s’il était gêné.
— Je m’appelle Minjoo
— Liwei, répondit-elle.
Son prénom. Entendre son prénom de sa bouche après tout ce temps.
Il aurait voulu la prendre dans ses bras, là, tout de suite. Mais il se contenta de sourire.
— Enchanté, Liwei.
Elle venait de lui redire son nom sans savoir qu’elle le connaissait déjà mieux que quiconque. Cela lui fit pouffer de rire rendant la rencontre chaleureuse.
Il se concentra sur les mots qu'il y avait écrit sur les tableau, pour paraître intéresser tout en gardant un oeil sur Liwei. Liwei, elle le regardait a des moments donnés, visage rayonnant puis le sourit, un sourire qui menait à penser qu'elle lui avait tendu un piège, Jiho se tourna vers elle et pensa que c'était son imagination
Jiho fixait le tableau, concentré sur les mots affichés, feignant de s’y intéresser. En vérité, il ne faisait que garder Liwei dans son champ de vision, sans avoir l’air de la surveiller.
De son côté, Liwei le regardait intensément, son visage illuminé d’un éclat discret mais calculé. Elle savait ce qu’elle faisait.
Jiho sentit son regard s’aimanter au sien.
Leur connexion fut brève, mais suffisante pour troubler l’équilibre fragile de son masque.
- Non… j’ai dû rêver.Son sourire était quelque peu etrange. Ce n’est rien, pensa-t-il, en détournant les yeux.
Mais quelque chose, au fond de lui, frissonnait. Comme une alarme douce, presque imperceptible. Elle savait.
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Après l'événement, Jiho s'en alla en premier pour faire croire à Liwei qu'il n'était que de passage, grâce à cet événement il a pu être sûr qu'elle ne se rappelait plus de lui. Il saisit donc sa chance pour aller de zéro avec elle.
...****************...
Le carton était lourd. Mais Jiho ne le sentait plus. Son bras tremblait un peu, son souffle s'accélérait sans raison apparente. Il entra dans le salon vide de son nouvel appartement et déposa la boîte contre un mur, à côté d'une autre à moitié éventrée.
Un silence épais l’enveloppa, coupé seulement par le bourdonnement des néons au plafond. Le genre de lumière froide qu’on trouve dans les immeubles modernes et sans âme.
Il tourna lentement sur lui-même.
Quatre murs. Un plafond. Un sol impeccable, carrelage gris clair, murs crème encore propres. Aucun tableau, aucun rideau, juste deux ou trois cartons et une pile de vêtements froissés sur le canapé encore emballé dans son plastique. Tout ici sentait le neuf, le vide et le départ.
Mais ce n’était pas un départ.
C’était un début. Ou plutôt… un retour stratégique.
Jiho ferma les yeux et tendit doucement la main.
Le mur sur sa gauche. Il posa sa paume à plat dessus, le cœur soudain plus rapide.
C’était ce mur-là.
Juste un mur. Trente bons centimètres d’épaisseur qui la séparait d'elle.
Liwei.
Elle vivait là. De l’autre côté. Peut-être qu’en cet instant même, elle se brossait les dents, riait au téléphone, ou dansait seule dans son salon, comme elle le faisait parfois. Peut-être qu’elle l’avait entendu arriver. Peut-être qu’elle savait qu'il était la.
Cette idée le fit frissonner.
Il ouvrit les yeux.
L’immeuble était récent, construit il y a trois ans à peine, dans un quartier assez calme du centre-ville. Un quartier bien placé, mais sans charme particulier. Des rues propres, des immeubles modernes à la façade blanche ou beige, des balcons tous identiques, avec quelques plantes abandonnées qui mourraient d’ennui.
Jiho avait visité plusieurs appartements avant de "tomber" sur celui-ci.
Il l’avait su tout de suite. Ce n’était pas de la chance.
C’était une décision.
Il avait longuement traqué les annonces dans l’immeuble, en se cachant sous des excuses. "Proximité du travail", "tranquillité du quartier", "sécurité du bâtiment". Mais la vérité était plus simple et beaucoup plus dérangeante : il voulait être proche d’elle.
Obsédément proche.
Au point de pouvoir entendre ses pas, peut-être ses éclats de voix, voire sa musique, le soir.
Il n’avait rien dit à personne. Il ne pouvait pas. Personne n’aurait compris. Même lui ne comprenait pas vraiment. Il n’avait jamais été du genre à s’attacher à quelqu’un. Jamais au point de sentir un poids dans la poitrine rien qu’en évoquant un prénom. Jamais au point de déménager. De changer toute une vie. De se mentir à soi-même.
Mais Liwei n’était pas "quelqu’un". C’était elle.
Et elle le rendait fou.
Pas bruyamment. Pas passionnément. Doucement. Silencieusement. Avec ses silences, ses regards, son sourire en coin, ce quelque chose de mystérieux qu’elle traînait avec elle comme un parfum invisible. Elle n’était pas la plus belle. Pas la plus brillante. Mais elle était inoubliable.
Jiho reflechit à la première fois où elle va tourné les yeux vers lui. Ce ne sera pas une rencontre. Juste un instant banal, peut être dans l’ascenseur de cet immeuble car il connaît son emploi du temps. Il y aura peut-être un regard. Une demi-seconde. Un sourire? Ou rien? Ainsi il repensa a la première fois où ils se sont rencontrés quand ils étaient enfants.
Il y avait eu quelque chose dans ses yeux. Un éclat. Une douceur trouble. Un jeu ?
Depuis ce jour-là, il ne l’avait plus vraiment quittée des yeux.
Elle, si libre, si légère. Lui, si figé, si calculateur. Elle marchait sans attache, sans peur, comme si elle n’était jamais concernée par ce que les autres ressentaient. Et ça l’attirait. Ça le brûlait.
Et maintenant, il était là.
À seulement quelques mètres d’elle.
Juste un mur.
Un simple mur.
Un bruit sourd interrompit ses pensées. Trois petits coups. À la porte. Pas violents, pas insistants. Presque… familiers.
Il se figea. Son cœur bondit.
Est ce elle?
Quand il ouvrit, le monde sembla ralentir autour de lui.
Liwei.
Elle était là. Devant lui. Vivante, réelle. Encore plus belle que dans son souvenir — ou plutôt que dans sa version fantasmée. Ses cheveux, légèrement humides, collaient à sa nuque. Elle portait un débardeur blanc un peu trop fin, et un short en coton, simple, léger, presque transparent sous la lumière. Elle semblait sortie d’une scène de film d’été. Et pourtant, elle n’avait rien de surjoué. Juste naturelle. D’une évidence désarmante.
— Jiho ? Est ce toi qui viens d’emménager ici ? Incroyable!!
Sa voix était douce, posée. Comme si elle n'était pas surprise de le voir.
Comme si elle savait.
Jiho ouvrit la bouche, mais aucun mot ne sortit d’abord. Il déglutit.
— Hmm… Oui. Ce matin.
Elle leva un sourcil en regardant l’intérieur par-dessus son épaule.
— C’est encore tout vide, on dirait. As tu prévu une crémaillère ? J’ai du vin ou du jus chez moi, si tu préfères.
Jiho hésita. Son cerveau lui criait de refuser. D’inventer une excuse. De prendre du recul. Mais son corps, lui, avait déjà fait un pas en avant.
— Je veux bien.
Elle sourit. Un vrai sourire. Presque trop grand.
- Est elle si heureuse de me voir? Aurait elle agit ainsi, dans cet état devant un autre homme que moi? pense t'il irrité
Elle fit un pas en arrière et lui tendit la main, comme pour l’inviter dans son univers.
Il la suivit, le cœur battant, le souffle coupé.
Dès qu’il entra chez elle, une sensation étrange s’empara de lui.
Son appartement était presque identique au sien en structure, mais tout semblait plus vivant. Des plantes sur le rebord des fenêtres, une pile de livres désordonnée sur la table basse, un plaid froissé sur le canapé. L’endroit sentait la lavande et un peu la cannelle. Une bougie brûlait dans un coin. Elle avait mis de la musique douce qui flottait doucement dans l’air, comme un piège de velours.
Elle se dirigea vers la cuisine sans se presser, ouvrit un placard.
— Tu veux du vin rouge ou blanc ?
— Rouge, répondit-il sans réfléchir.
Il la regarda, fasciné. Chaque mouvement semblait étudié. Elle était belle, mais surtout… dangereuse. Pas comme une arme. Comme un jeu dont on ignore les règles. Il sentait qu’il ne contrôlait plus la situation. Et pourtant, il était venu. Il n'avait pas organisé cette rencontre, elle est venu d'elle même, ça l'étonnait mais le rendait excité bizarrement. Il ne pouvait pas rater sa chance.
Mais dès qu’elle lui ouvrait la porte… il était déjà perdu.
Elle revint avec deux verres.
— Tiens. Tu veux t’asseoir ?
Il s’installa sur le canapé. Elle s’assit à côté, sans mettre de distance. Pas collée, mais pas loin non plus. Suffisamment pour sentir sa chaleur.
Ils burent une gorgée en silence.
— Je ne savais pas que tu serais mon voisin dans cet immeuble, quel coïncidence de se retrouver, dit-elle en savourant son vin calmement
Il haussa les épaules.
— Le quartier est calme… Et je connaissais déjà un peu l’immeuble. Je suis moi aussi étonné de voir que je suis ton voisin
Elle le fixa un instant, comme si elle lisait à travers lui. Puis elle sourit à nouveau. Plus doucement cette fois. Presque… moqueusement.
— Tu sais, Jiho…
Il tourna la tête vers elle, en alerte.
— … j’ai toujours trouvé ça étrange, les hasards de la vie.
Son regard brilla.
— Et les coïncidences, encore plus.
Elle but une autre gorgée. L’air de rien.
Mais Jiho, lui, se figea.
Avait-elle compris ?
Était-ce elle qui l’avait piégé, ou lui qui s’était jeté dans son piège ?
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— J’ai toujours trouvé étranges les coïncidences.
Jiho se figea.
Son cœur fit un bond.
Avait-elle deviné quelque chose ?
Mais elle reprit, la voix douce :
— Je crois plus au destin, en fait. Je n’ai pas vraiment beaucoup d’amis, alors… je me dis que peut-être, c’est le destin qui a fait qu’on devienne voisins. Dans le même immeuble, l’un à côté de l’autre… c’est drôle, non ?
Jiho déglutit discrètement, soulagé. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres.
— Ah… haha. Tu crois que c’est ça ? Alors je le pense aussi.
Elle le regarda avec un petit air espiègle, puis se leva lentement.
— Tu as l’air un peu pompette, Jiho. Mais moi, je dois me lever tôt demain. Ce serait bête d’avoir la gueule de bois dès le matin.
Elle attrapa les verres vides et les déposa dans l’évier.
— C’était sympa de discuter avec toi. J’espère qu’on se reverra bientôt.
Jiho se leva à son tour, un peu trop vite.
— Je vais te raccompagner…
Elle haussa les sourcils, amusée.
— Tu veux me raccompagner… chez moi ? Tu réalises qu’on est dans mon salon, là ?
Il resta figé une seconde, puis rit doucement, gêné.
— Ah… oui. Tu as raison.
— T’es mignon, souffla-t-elle.
Elle le précéda jusqu’à la porte. Juste avant de lui ouvrir, elle se tourna vers lui. Ses joues étaient légèrement rouges — mais Jiho ne savait pas si c’était l’alcool ou autre chose.
— Je pense qu’on se reverra souvent. Surtout après que tu m’auras donné ton numéro.
Un sourire flottait sur ses lèvres, malicieux.
Jiho, encore un peu sous le choc, hocha la tête sans un mot. Elle lui ouvrit la porte. Il franchit le seuil comme dans un rêve.
La porte se referma doucement derrière lui.
---
De retour dans son propre appartement, Jiho s’effondra contre le mur, les mains dans les cheveux. Son cœur battait à tout rompre.
Il avait tenu bon. Pendant tout ce temps, il s’était contenu. Il n’avait pas craqué. Pas flanché.
Il avait été si impassible qu’on aurait pu croire qu’il était froid.
Mais à l’intérieur… c’était un ouragan.
Il inspira profondément.
Il ne devait pas aller trop vite. Ne pas la brusquer.
Elle devait croire que tout ça n’était qu’un simple hasard.
Et pour l’instant, il avait réussi.
---
Point de vue de Liwei
Allongée sur son canapé, un coussin contre sa poitrine, elle regardait le plafond avec un petit sourire.
Elle n’était pas du tout ivre.
Elle faisait semblant depuis le début.
— (Soupir) Pourquoi est-ce qu’il fait semblant de ne pas me connaître ? C’est parce que je l’embêtais quand on était petits ? Vraiment ?
Elle ferma les yeux, amusée.
— Peu importe. S’il veut recommencer depuis le début… alors très bien.
Son sourire s’élargit.
— Je vais bien m’amuser avec lui.
...Le lendemain...
Comme à son habitude, Liwei quitta son appartement pour se rendre à son café préféré, où elle commandait toujours un americano bien serré pour se réveiller avant de prendre le chemin de son atelier. Elle était sculptrice, spécialisée dans la poterie.
À son arrivée, elle eut une légère surprise : Jiho était déjà là, installé à une table près de la fenêtre.
— Oh ? Jiho, comment tu vas ? lança-t-elle, un peu étonnée de le voir là.
— Je vais bien, et toi ? répondit-il avec un léger sourire.
— Comme tu peux le voir, je suis en pleine forme, fit-elle en lui offrant un clin d’œil complice.
— Tu te rends au travail ? demanda Jiho, curieux.
— Oui, je travaille à la boutique à quelques pas d’ici. Je fais de la poterie. Si ça te tente, tu pourrais venir visiter un jour, et peut-être même apprendre quelques gestes d’une bonne main, ajouta-t-elle en souriant malicieusement.
— Merci pour l’invitation, je la garderai précieusement en mémoire, répondit Jiho avec gratitude. D’ailleurs, parlant d’invitation, ça te dirait de venir dîner chez moi ce soir ? Cette fois, ce sera ma vraie crémaillère, dit-il, à la fois timide et confiant.
— Je n’attendais que ça, répondit-elle, enthousiaste.
Jiho partit alors faire les courses, puis rentra chez lui pour préparer tout ce qu’il fallait. Il consulta son notebook, où il avait soigneusement noté tout ce qu’il savait sur elle — ses goûts, ses préférences, ses petites habitudes.
Le soir arriva enfin. Il était 17 heures, et Liwei ne rentrerait que vers 19 ou 20 heures. Il disposait donc de suffisamment de temps pour tout préparer.
Soudain…
...Ding dong....
Jiho ouvrit la porte. Devant lui se tenait une inconnue qu’il avait croisée la veille dans l’ascenseur : sa voisine de gauche. L’appartement de Liwei, lui, était à droite.
Cette inconnue semblait parfaitement à l’aise avec n’importe qui, vu la manière dont elle s’habillait si légèrement et dont elle séduisait Jiho ouvertement. Elle devait être vraiment ouverte d’esprit.
— Oh, mon cher voisin, s’exclama-t-elle avec un sourire enjôleur. Je vous ai préparé quelques petits fours, j’espérais les déguster avec vous… Hmmm, que ça sent bon ! Préparez-vous une crémaillère, puisque vous êtes venu hier.
— Ah… euh… oui, bafouilla Jiho, gêné.
— Je vous remercie pour les petits fours, c’est vraiment gentil, mais je ne pense pas pouvoir vous inviter aujourd’hui. J’ai déjà invité quelqu’un, et cette personne n’aime pas vraiment être avec un inconnu. Je suis désolée, mais merci encore, conclut-il avant de lui refermer la porte au nez.
Deux minutes plus tard, quelqu’un sonna de nouveau à la porte.
Agacé, Jiho accourut, prêt à réprimander sa voisine trop entreprenante.
Mais quand il ouvrit, il tomba nez à nez avec…
Liwei.
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