Entre Deux Saisons
épisode 1
Léo avait 22 ans, tout juste diplômé en design graphique, et passait son été à Montpellier. Il travaillait dans un petit café du centre, « Le Colibri », un lieu tranquille, baigné de lumière, où les habitués prenaient le temps de vivre.
Un après-midi de juillet, alors que l’orage menaçait, un client entra en trombe, trempé jusqu’aux os. Grand, les cheveux en désordre, une barbe poivre et sel bien taillée. Il s’assit au fond, en silence.
Léo
Léo (souriant) :
— Vous avez choisi le bon jour pour une balade, on dirait.
Adrien
Adrien (avec un demi-sourire) :
— On ne choisit pas toujours les bons jours. Mais le thé, oui. Un earl grey si vous avez.
Léo
Léo: acquiesça, amusé par la réponse. Il lui apporta le thé, puis retourna derrière le comptoir, jetant de temps en temps un œil vers cet homme étrange et calme.
Adrien revint le lendemain. Puis encore, le surlendemain.
Au bout d’une semaine, il s’était installé dans une routine tranquille : même table, même thé.
Un jour, il brisa le silence alors que Léo venait de lui poser sa tasse.
Adrien
Adrien :
— Tu dessines ?
Léo
Léo (surpris) :
— Comment vous savez ça ?
Adrien
Adrien :
— T’as toujours de l’encre sur le bout des doigts. Et tu observes les gens comme quelqu’un qui veut les comprendre, pas juste les servir.
épisode 2
Léo
Léo (en riant un peu, touché) :
— J’ai pas encore trouvé ce que je veux dessiner, c’est ça le problème.
Adrien
Adrien :
— Parfois, on ne le trouve pas seul.
Les jours passaient, leur complicité devenait naturelle. Adrien parlait peu de lui, mais Léo avait appris qu’il était architecte d’intérieur, revenu à Montpellier après dix ans à Paris.
Un soir d’août, après la fermeture, Adrien attendait Léo dehors. Il lui tendit un petit carnet noir, relié en cuir.
Adrien
Adrien :
— Tiens. Un cadeau.
Léo
Léo (touché) :
— C’est pour quoi faire ?
Adrien
Adrien (sourire discret) :
— Pour noter ce que tu ne dis jamais. Ou dessiner ce que tu ressens. J’ai pensé que tu pourrais y mettre ce que tu veux. Et si jamais t’as envie de dîner un soir… ce carnet connaît déjà le chemin.
Léo le regarda un instant, figé, le cœur battant plus fort.
Léo
Léo (doucement) :
— Et s’il ne connaît pas encore les bons mots ?
fin du chapitre 1 et début du deuxième chapitre
Adrien
Adrien (chuchotant presque) :
— Alors on les inventera ensemble.
Ce soir-là, il ne se passa rien de plus qu’un long regard. Mais c’était un début.
Leur histoire se construisit lentement, entre balades silencieuses, dessins échangés, conversations profondes à la terrasse d’un bar désert. Léo apprenait à se connaître. Adrien, à s’ouvrir de nouveau.
Deux hommes. Deux âges. Deux histoires différentes.
Mais une seule saison pour s’être trouvés.
Léo avait gardé le carnet d’Adrien comme un trésor. Il ne l’avait pas encore ouvert. Il le regardait souvent le soir, posé sur sa table de nuit, comme s’il contenait quelque chose de trop précieux pour être touché trop vite.
Une semaine passa avant qu’il n’ose gribouiller quelque chose à l’intérieur. Ce ne fut ni un dessin, ni un poème. Juste une phrase :
« Je ne sais pas ce que je cherche, mais je crois que c’est toi. »
Le lendemain, Adrien ne vint pas au café.
Ni le surlendemain.
Léo se surprit à attendre. À scruter l’horloge. À tendre l’oreille au bruit de la porte. Rien.
Le quatrième jour, il finit son service et, presque sans réfléchir, sortit le carnet de son sac. Une adresse y était écrite, sur la première page, discrète, au crayon : Rue des Lavandes, n°12.
Il hésita. Puis il y alla.
La rue était calme, bordée de platanes. Une petite maison aux volets verts. Il frappa doucement. Adrien ouvrit, surpris.
Adrien
Adrien :
— Tu l’as trouvé.
Léo
Léo (timide) :
— Tu n’es pas revenu.
Adrien
Adrien (regardant ailleurs) :
— J’avais peur que ce soit trop. Que ce carnet, ce que j’ai écrit… que ça t’éloigne.
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