Quelque part sur le continent africain, à Madagascar, dans la capitale Antananarivo, le soleil se lève doucement. Il est 6h00 du matin.

Dans un immeuble de la ville, Haïse dort paisiblement dans sa chambre, jusqu'à ce que la sonnerie de son téléphone vienne briser le silence : c’est son ami Naël qui l'appelle.

Encore à moitié endormi, Haïse se redresse, surpris de voir que le matin est déjà là. Il ouvre la fenêtre, respire profondément l'air frais du matin, puis se dirige vers la salle de bain pour prendre une douche. Sous l’eau chaude, ses pensées dérivent vers son meilleur ami Juane. Il se demande à quoi ressemblerait sa vie si Juane vivait aussi à Antananarivo, plutôt que loin, à Toamasina.

Au même moment, dans la ville portuaire de Toamasina, Juane se réveille lui aussi. Un léger sourire traverse son visage alors qu’il pense à Haïse.

Pendant ce temps, Haïse s’habille et entend les bips du bouilloire et du rice cooker, signalant que le petit-déjeuner est prêt. Il mange rapidement, puis reçoit une notification de groupe : c’est pour leur exposé en classe. Tout semble normal… pour l’instant.

Haïse quitte ensuite son appartement. En bas, il constate que les rues sont étrangement encombrées. Les embouteillages paralysent la circulation. Les gens semblent confus.

Soudain, toutes les communications se coupent : plus de signal, plus d’internet, plus rien. Puis, les écrans publics et les téléphones affichent une vidéo d’urgence.

Un commandant spatial s’adresse au monde entier avec gravité.

> « Citoyens du monde, ceci est un message d’urgence. Dans 48 heures, une météorite nommée Antarès frappera la Terre. Préparez-vous… »

Le message s’arrête. Un silence glacial s’installe dans les rues.

Les visages sont figés. Certains tremblent, d'autres sont en larmes. Le monde vient de changer… et rien ne sera plus jamais comme avant.

Quelques heures seulement après le message d’alerte du commandant spatial, la planète entière sombre dans une panique généralisée.

Les rues deviennent le théâtre d’un chaos sans nom : pillages, incendies, accidents, et une terreur qui se propage comme une traînée de poudre. Les gouvernements perdent peu à peu le contrôle de leurs populations.

Pendant ce temps, à la Maison Blanche, une réunion d'urgence a lieu. Les dirigeants des plus grandes puissances mondiales participent à une visioconférence holographique sécurisée.

Le commandant spatial, visage grave, s’adresse aux chefs d’État :

> « L’impact de la météorite Antarès ne provoquera pas une explosion classique... mais une vague de radiation extrême. Une onde invisible et mortelle qui exterminera toute forme de vie à son contact.

La seule solution viable… est d’activer le projet A.R.C.A.D.I.A. »

Un silence pesant s’installe. Le président des États-Unis prend la parole :

> « Ce projet… n’est pas totalement opérationnel. A.R.C.A.D.I.A ne peut accueillir que 35 % de la population mondiale. »

Un choc. Personne ne parle. Puis, le président de la France, d’un ton froid, brise le silence :

> « Alors, pourquoi ne pas faire un choix stratégique ? Sauvons les nations puissantes… et laissons les pays pauvres derrière. »

Un murmure d’indignation parcourt la salle.

Le président du Japon s’y oppose immédiatement :

> « Ce serait à l’encontre même de l’éthique du projet A.R.C.A.D.I.A. Ce n’est pas une arche pour les riches… c’est un espoir pour l’humanité. »

Le président de Russie intervient à son tour :

> « Nous devrions plutôt lancer le missile Satan II directement sur la météorite. La détruire avant l’impact. »

Mais le commandant spatial secoue la tête :

> « Impossible. Une telle frappe provoquerait une détérioration irréversible de l’atmosphère terrestre. Nous précipiterions notre fin. »

Un nouveau silence. Puis, le président de l’Arabie saoudite propose une idée :

> « Si A.R.C.A.D.I.A ne peut accueillir que 35 %, alors envoyons les autres… dans les anciens bunkers militaires. Comme la Zone 51, dans le Nevada. »

Un par un, les dirigeants commencent à réfléchir.

Les discussions s’intensifient. Finalement, une décision est prise :

Publier au public une version allégée de leurs débats, pour tenter de restaurer un semblant de calme. Mais la vérité est claire pour eux… l'humanité va devoir choisir qui vivra, et qui mourra.