...PDV Namie :...
Je suis là, posée dans les gradins, à regarder les joueurs de basketball. Ils courent, font des passes, marquent. Ça me fascine. Moi aussi, j’aimerais gagner un match, être le héros du basket, le héros des paniers ! Mais est-ce que je serai un jour aussi forte que ces pros ? J’en doute. Je ne sais pas très bien dribbler, je ne marque que quelques paniers de temps en temps.
Mais voilà, la cloche sonne. Je dois repartir et aller en cours. Je prends mes affaires à contrecœur, sans même connaître la fin du match. C’est nul… je voulais vraiment voir la suite, mais bon.
À la place, me voilà en cours de sciences physiques. C’est loooong ! Je m’ennuie alors que le cours vient à peine de commencer. Franchement, je préférerais être dans le gymnase, à courir, sauter, transpirer… plutôt que d’apprendre à différencier un atome d’un ion.
Quand la sonnerie de fin de cours retentit, je suis soulagée. J’en avais plein la tête. Je me dépêche d’aller à l’entraînement de basket. Mon équipe a déjà commencé sans moi. Ils sont pénibles, ils font ça tout le temps ! Je comprends, on a un match décisif à la fin de la semaine, mais quand même, ils pourraient m’attendre… même si, bon, c’est vrai que je suis en retard.
L’entraînement se passe sans encombre, même super. Je réussis quelques beaux tirs, je fais des passes propres, et pour une fois, je sens que je progresse vraiment. Mais l’ambiance est tendue. Personne ne rigole, personne ne traîne. Tout le monde est concentré. Ça se voit qu’on pense tous à ce match qui arrive. On n’a pas envie de perdre. Pas cette fois.
Même le coach est plus strict que d’habitude. Il nous fait enchaîner les exercices sans pause, corrige chaque geste, pousse notre cardio à fond. À la fin de la séance, on est trempés, rincés, mais silencieusement fiers. On se jette quelques regards, des hochements de tête — pas besoin de mots. On sait qu’on a donné. Et qu’il faudra encore plus demain.
Je rentre chez moi, les jambes lourdes, le sac sur l’épaule. Dans le bus, je repense à la journée. Le match que j’ai pas vu jusqu’au bout. Le cours qui m’a paru durer une éternité. L’entraînement intense. Et ce rêve qui me colle toujours à la peau : devenir forte. Peut-être pas une pro tout de suite. Mais progresser, marquer, exister sur le terrain.
Chez moi, je mange vite, je prends une douche chaude. Puis je m’installe dans mon lit, fatiguée mais satisfaite. Je repense à un tir que j’ai réussi à l’entraînement. Ce moment où le ballon est entré dans le panier avec ce petit “swish” parfait. Ce bruit-là, il me fait vibrer.
Je ferme les yeux. Et dans ma tête, je suis sur le terrain. Le score est serré. Il reste dix secondes. On me fait la passe. Je dribble, je tire… et je marque.
Un jour, ce ne sera plus dans ma tête. Ce sera vrai.
Un jour, ce sera moi, le héros du match.
Mais pour ça… demain, je dois gagner.
Toujours.
Le lendemain matin, je me réveille avant même que le réveil sonne. Je suis déjà en train de penser au match. Mon cœur bat plus vite que d’habitude. Je sens une drôle d’énergie dans mon ventre… de l’excitation, du stress peut-être. En tout cas, aujourd’hui, c’est le jour J.
Je me prépare rapidement, je prends un petit-déj même si j’ai pas très faim. Ma mère est déjà partie, évidemment. Elle m’a laissé un petit mot sur la table : “Donne tout aujourd’hui, je suis fière de toi.” Ça me met un petit coup au cœur, mais ça me motive encore plus.
Au collège, tout le monde parle du match. Certains disent qu’ils vont venir nous voir jouer. D’autres demandent si je suis prêt. Je réponds oui avec un sourire, mais à l’intérieur… j’ai un peu peur. Et si je me loupe ? Et si je déçois mon équipe ? Et si je suis pas à la hauteur ?
Mais je chasse vite ces pensées. Je vais tout donner. Comme à l'entraînement. Comme toujours.
Quand la journée de cours se termine, je file au vestiaire. L’équipe est déjà là. L’ambiance est tendue, concentrée. On se regarde, on se tape dans les mains, on s’échauffe sans trop parler. Le coach entre et nous réunit.
— Ce match, c’est le vôtre. Je veux que vous jouiez avec le cœur, que vous restiez soudés, et que vous n’abandonniez jamais. Peu importe le score, vous devez sortir du terrain en étant fiers de vous.
Ses mots résonnent fort en moi. C’est maintenant.
On entre sur le terrain. La salle est pleine, ça crie, ça encourage. Les lumières me paraissent plus fortes, le ballon plus lourd. Le coup de sifflet retentit.
Le match commence.
Le sifflet retentit. Le ballon est lancé en l’air. C’est parti.
Dès les premières secondes, le rythme est donné. Ça court, ça crie, ça défend fort. Les chaussures crissent sur le parquet. On se bat pour chaque possession comme si c’était la dernière.
Je suis dans le match. Mon cœur bat vite, mes jambes sont tendues comme des arcs. Je sens la pression, mais aussi l’adrénaline qui me traverse. Un de mes coéquipiers me fait une passe rapide — réflexe, je pivote et tente un tir. Dedans.
Premier panier pour nous. Le banc explose, le coach crie des instructions. Mais pas le temps de souffler : ils relancent aussitôt, et répliquent avec un tir longue distance. Filet.
1-1. Le ton est donné.
Les minutes passent, mais on dirait des secondes. On ne pense plus, on réagit. C’est une bataille. Chaque point marqué est une victoire, chaque ballon perdu, une déchirure. On défend dur, on se parle, on s’encourage, on se relève quand on tombe.
Le public est là, bruyant, vibrant à chaque action. On sent leurs yeux rivés sur nous, comme si tout le gymnase retenait son souffle à chaque mouvement.
À la fin du premier quart-temps, le score est serré. On est au coude à coude. Je sens déjà la fatigue, mais aussi cette énergie qui monte — celle qu’on ne trouve que dans les grands matchs.
Et je sais : ce soir, rien ne sera facile.
Le match continue, le rythme est intense. Chaque minute me semble durer une éternité. On marque, ils marquent. Les points montent, mais personne ne lâche rien.
Il reste une minute. On est menés d’un point. Le coach prend un temps mort, on se rassemble. Il nous fixe, et dit calmement :
— Vous avez tout donné jusque-là. Peu importe le score final, je veux que vous sortiez de ce terrain la tête haute.
On hoche tous la tête. On est épuisés, mais on y croit encore. Je sens cette dernière étincelle en moi. Peut-être que c’est maintenant.
Le jeu reprend. On fait tourner la balle. Je cours, je me place, je reçois la passe. Je tente un tir. Trop court. Le ballon rebondit sur l’arceau. Raté.
L’équipe adverse récupère. Il reste quinze secondes. On tente de les presser, de défendre, mais ils arrivent à marquer.
Le score : 54-51 pour eux.
Il ne reste que quelques secondes. Une dernière tentative… mais on n’arrive pas à marquer. Le buzzer sonne. Le match est terminé.
On a perdu.
Je reste là, immobile, les mains sur les genoux, le souffle coupé. Le gymnase est silencieux un instant. Puis les cris de joie de l’autre équipe résonnent. Eux, ils sautent, ils s’enlacent. Nous, on baisse un peu la tête.
Je sens une boule dans la gorge. J’ai envie de frapper quelque chose. Ou de pleurer. Ou les deux.
Dans le vestiaire, personne ne parle. Juste des souffles, des regards vides. Le coach entre, nous regarde un à un.
— Vous avez joué avec le cœur. Vous avez tenu jusqu’au bout. Je suis fier de vous.
Je lève les yeux. Je vois mes coéquipiers. Certains pleurent en silence. D’autres restent là, assis, sans dire un mot.
Moi… je suis dégoûté. Triste. Mais au fond, je sens aussi autre chose. Une sorte de feu. Une envie.
Je sors du gymnase. L’air frais me frappe le visage. Je marche seul, le sac sur l’épaule. Je repense à mon tir raté. À ce que j’aurais pu faire mieux. À cette sensation de passer si proche de la victoire… et de la laisser filer.
Mais je me fais une promesse.
Je reviendrai. Je m’entraînerai encore plus. Je perdrai peut-être encore. Mais un jour, ce sera mon tour.
Et ce jour-là, je serai prêt.
Quelques jours après la défaite, la nouvelle tombe. Le club de basket du collège est dissous. Pas assez de moyens, pas assez de résultats, pas assez de soutien. Juste… pas assez. On l’apprend dans un mail froid, impersonnel. Même pas un mot du principal.
Je relis le message encore et encore, espérant qu’il changera. Mais non. C’est fini. Plus d’équipes. Plus d’entraînements. Plus de matchs. Finalement plus rien.
Je reste là, sans voix. J’ai mal au ventre, comme si on m’avait arraché un truc important. J’avais mal après la défaite, ouais. certe mais j'étais déterminé a continuer de m'entraîner avec force. Mais là… c’est pire. Là, c’est comme si on me disait que mon rêve ne valait rien. Que mon rêve était désormais fini. Que je n'attendrai jamais le sommet.
Mais je ne peux pas laisser tomber. J’y arrive pas. Et je ne ferai pas.
Alors je continue. Seule.
Je sors tous les soirs sur le vieux terrain en béton derrière chez moi. Il est bancal, y’a des lignes effacées, un seul panier, rouillé et un peu tordu. En plus il fait sombre ce n'est pas pratique. Mais je m’en fiche. J’y vais. Je dribble, je tire, je recommence. Encore et encore. Même sous la pluie. Même quand je n'est pas le droit. Même quand mes bras brûlent. Même quand j’ai envie de pleurer. Même si je suis seule.
Et puis, un jour, une fille du club féminin m’aperçoit. Elle s’appelle Lina. Elle me regarde m’entraîner un moment, puis elle s’approche.
— T’as du feu dans les mains, toi. Tu veux t’entraîner avec nous ?
Je suis surprise. Je hoche la tête sans réfléchir. Et le lendemain, je débarque à leur entraînement. Je stresse un peu.
Au début, je me sens pas à ma place. Elles se connaissent toutes, elles sont rapides, techniques, puissantes. Mais elles m’acceptent. Elles me passent la balle, me crient des conseils, m’encouragent. Et moi, je donne tout. Je donne tout ce que j'ai parce qu'il le faut.
Petit à petit, je m’intègre. Je progresse. Je deviens plus précise, plus rapide. Je trouve ma place. Je m'intègre.
Je suis toujours triste que le club du collège soit mort. Mais ici, je retrouve un peu ce que j’avais perdu : l’envie, l’équipe, le jeu, la rapidité, la solidarité, les paniers enfaite tout ce qui me fait vibrer.
le dernier soir avant les vacances, après l’entraînement avec les filles, alors que tout le monde est parti, je reste un peu. Le gymnase est vide, silencieux. Je m’assois sur le banc, le ballon contre moi. Je regarde le panier, seul au bout du terrain.
Je repense à tout ce chemin, à ce qu’on a perdu, à ce que j’ai retrouvé.
Je me lève. Je prends une dernière balle. Je m’aligne. Je respire. Je tire.
Swish.
Je souris.
Un jour, je le sais, ce tir comptera. Ce tir changera tout.
Et ce jour-là… je serai prêt. Parce que même seul, même tombé, j’aurai continué à jouer.
Et je le sais, au fond de moi : peu importe avec qui je joue, ou dans quel circonstance. Tant que je suis sur un terrain, le ballon entre les mains, je suis à ma place.
Et je ne suis pas prêt de lâcher. De voir mon rêve s'évanouir. Jamais.
je vais tout faire pour continuer le basket au lycée et c'est en fonction de ça que je vais choisir mon futur lycée car après ses vacances je serai au lycée et je serai à la hauteur, je gagnerai les nationales.
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