Bienvenue à tous dans mon premier roman. Avant de commencer l'histoire, je vais d'abord vous présenter les personnages.
Rose Dupin; personnage principal:
Le roi Edgard Dupin; père de Rose:
La reine Éloïse Dupin; mère de Rose:
La princesse Celestina Desbranches:
La princesse Isabella Destulipes:
La princesse Ophelia Despierres:
La princesse Rowena Desaigles:
La princesse Seraphina Despluies:
La princesse Zara Duvent:
Le prince Clément Desjardins:
Le prince Damian Desrives:
Le prince Geoffroy Deslunes:
Le prince Norbert Deschamps:
Le prince Sebastian Desronces:
Le prince William Duchêne:
La famille Dupin n'était pas des plus modestes, tous comme douze autres familles du pays. Car il faut le dire, ces familles étaient royales. Elles avaient toutes des centaines de partisans, puisque dès que vous êtes partisan d'une des familles, vous adoptez ses lois et ses coutumes, de même que ses religions et ses traditions. C'était en quelque sorte la façon de choisir sa routine de vie. Il y avait aussi un quinzième "clan", si l'on peut le nommer ainsi, car ils n'étaient pas bien nombreux, 200 à peine, mais au moins, selon certains, ils étaient libres de faire ce qu'il leur plaisait. Les quatorze familles royales avaient cependant des problèmes. En effet, très étrangement et sans que personne puisse l'expliquer, chaque roi et reine ne pouvait avoir qu'un seul enfant. Certains prétendaient qu'était-ce là une malédiction destinée à les faire disparaître, d'autres disaient que ce n'était qu'une coïncidence. Peu importe ce que c'était, cela restait un fait. Et un fait, personne ne pouvait le contredire. Ainsi donc, pour préserver le sang pur et royal des familles, il leur fallait se marier entre eux. Si ce n'était déjà pas assez, question de politique, toutes les princesses devaient bien s'entendre et bien se connaître et il en était de même que des princes. Ce qui faisait que le voulant ou non, ils devenaient amis et lorsqu'ils devenaient rois et reines, des guerres futiles ne se déclenchaient pas et l'économie du pays roulait bon train. Si nous revenons à la famille Dupin, puisque c'est celle-ci qui nous intéresse pour cette histoire ; La reine présente, Clémence Dupin et le roi présent, Roger Dupin, se faisaient vieux et leur fille, Rose Dupin, devait bientôt prendre la relève. Mais qui dit prendre la relève, dit prendre un mari ! Bien sûr, les quatorze parents royaux n'étaient pas cruels au point de choisir un mari ou une mariée au hasard pour leur enfant, de même que leurs parents, que les parents de leurs parents et ainsi de suite. C'est pourquoi les filles apprenaient à se connaître sans côtoyer les garçons et les garçons apprenaient à se connaître sans côtoyer les filles. Une journée bien précise, c'est-à-dire le premier juin à tous les cinquante ans, sauf urgence, tous les royaux se réunissaient dans un château appartenant aux quatorze familles. Les princes et les princesses y font connaissance et les rois ainsi que les reines, eux, peuvent parler du bon vieux temps et de ce qu'il leur manquerait le plus lorsqu'ils ne seront plus rois et reines.Ce premier juin arrivait d'ailleurs à grands pas et autant princes que princesses, étaient préparés à cette journée. Journée qui en réalité, durait 7 jours. En effet, ils avaient une semaine pour choisir leur partenaire de vie. Durant ce séjour au Château de l'amour, plusieurs activités étaient proposées, et bien entendu, tous les prochains rois et reines se devaient de toutes les faire une à une en groupe, bien qu'il y avait aussi des activités qui réunissaient deux personnes uniquement, pour savoir ce qu'était l'alchimie de ce possible couple. Il y avait par exemple des combats à l'épée, aussi appelé escrime, des tests pour savoir qui mettrait quelles fleurs dans un pot, des tests pour savoir qui retenait sa respiration le plus longtemps sous l'eau ou encore le fameux jeu "Qui es-tu ?", qui se jouait la dernière journée en matinée. Il fallait dire quel homme était quel homme en ayant les yeux bandés pour les princesses et quelle femme était quelle femme pour les princes. Cela se faisait en deux étapes, chacun leur tour, la première, par la voix. La deuxième, en touchant les visages du sexe opposé. Certes, cette semaine n'était pas de tout repos, mais elle permettait d'apprendre à connaître tout le monde et d'avoir la possibilité de choisir son mari. Car dans les autres pays, une telle semaine n'existait pas. Effectivement, les pères choisissaient le mari le plus profitable, majoritairement profitable pour lui, pour leurs filles et mariaient leurs garçons aux plus jeunes et plus belles filles possibles. Cela dégoûtait Rose, qui préférait davantage leur manière de faire, qui certes, obligeait les princes et les princesses à se marier, mais qui laissait au moins un minimum de choix. La jeune femme de 19 ans était en train de se brosser les cheveux, n'ayant rien à faire pendant un quart d'heure et ne voulant pas lire pour l'instant. Face à son miroir, son visage démontrait tous ses sentiments. Rose était une fille délicate, mais elle était tout aussi forte. Pas en caractère, mais en force physique et mentale. Pourtant, il s'avérait tellement simple de lire en elle simplement en sondant son visage quelques secondes que cela la nuisait. Plusieurs de ses amies disaient d'ailleurs qu'elle était un livre ouvert et Rose savait que c'était là son point faible. S'arrêtant de brosser ses cheveux, elle soupira puis déposa sa brosse rose pâle décorée de motifs compliqués de fleurs entrelacés en or sur sa commode de chambre. Elle se fixait droit dans les yeux dans son miroir, sachant qu'elle ne pouvait pas être une bonne reine si elle laissait des sentiments autant paraître. Que penserait son peuple ? Que penserait ses parents et les autres rois et reines présents et à venir ? Mais surtout, que penseraient les sept hommes au Château de l'amour ? Et si aucun d'eux ne la choisissait et qu'elle devait finalement épouser un simple villageois ou un simple noble ? Pas qu'elle n'aime pas son peuple, mais elle savait qu'ainsi, sa lignée chuterait drastiquement et qu'elle ne serait sans doutes plus considérée digne. Sa chambre était dans les tons du rose pâle. Son grand lit dominait la pièce en étant très grand, appuyé à un mur. Des petites poutres décoratives étaient aux quatre coins du lit et un voile blanc avec des motifs de fleurs rose pâle et or semblables à ceux de sa brosse à cheveux étaient sur ce voile. Deux grandes armoires en bois pâle encore décoré de fleurs en or au design compliqué contenaient à peine le quart de ses vêtements, le reste étant dans une autre pièce qu'elle-même ne savait pas où elle se trouvait, car c'était les domestiques qui se changeaient de lui apporter ses vêtements et d'aller les porter dans cette pièce une fois lavés. Sa robe de soie bleue aux motifs d'oiseaux blancs, noirs, or et rose était une robe qu'elle mettait rarement, pourtant en cette belle journée ensoleillée, elle l'avait mise. Elle aimait bien cette robe, mais préférait ses robes roses. Ses couleurs préférées, vous l'aurez deviné, étaient le rose, de préférence pâle et l'or. Ses autres meubles n'étaient autres que deux tables de chevet de chaque côté du lit au bois identique à celui de tous les autres meubles de la pièce et aux mêmes motifs ainsi qu'une chaise au coussin confortable sur laquelle Rose était présentement assise et qui était réservée à l'usage de la coiffeuse en face de cette chaise. Un divan en face d'une table basse étaient pour lire et se détendre entre amies, même s'il était rare que quiconque entre dans cette chambre, escompté l'occupante et des domestiques, et un grand miroir sur pieds pour aider les domestiques à l'habiller et que la future mariée sache à quoi elle ressemble le matin, après s'être fait habiller.
On toqua à la porte, Rose sursauta, car elle croyait avoir encore dix minutes bien à elle. C'est une voix douce et jeune de domestique qui lui parla.
-Mademoiselle Rose, puis-je entrer?
Rose sourit chaleureusement, tout le monde était tellement gentil avec elle. Elle en était très heureuse et faisait de son mieux pour que cette gentillesse soit réciproque
-Bien sûr!
La voix de Rose, elle, était aussi douce, mais en y prêtant attention, on y entendait un soupçon de fermeté et de force. La domestique entra, qui se révéla être une petite brunette gênée, mais qui semblait très emphatique en tenue de domestique du château, qui en l'occurrence était rose pâle et or, oui, rose pâle et or ! Ne vous posez plus de question tant qu'au nom de la princesse et à ses goûts en couleurs !
-J'espère que vous pourrez m'excuser de vous déranger dans votre temps libre mademoiselle, mais votre mère vous demande dans sa chambre.
Rose parti un rire doux qui sonnerait comme une mélodie magnifique et des plus douces même aux oreilles du plus grincheux du pays pendant quelques secondes puis lui donna une réponse.
-Bien sûr que je te pardonne, ce n'est rien, tu fais ton travail et c'est très bien ainsi, je te remercie pour ton respect à mon avis et je te remercie d'avoir transmis ce message aussi bien que tu l'as fait.
La petite brunette rougit jusqu'aux oreilles, certes elle avait entendu parler de la bienveillance et de la délicatesse de la princesse Rose, mais elle ne croyait pas vraiment qu'une princesse puisse être aussi aimable, surtout avec une simple domestique.
-Ce n'est rien mademoiselle, je ne fais que remplir mes fonctions.
-Dans ce cas, tu remplis remarquablement tes fonctions.
-Merci mademoiselle, dois-je vous y conduire ou préfériez-vous vous y rendre seule?
-Je ne veux pas te manquer de respect,
La domestique pensa alors qu'elle allait lui lâcher quelque chose dans ces eaux ; mais jamais je ne souhaiterais qu'on me voit traîner avec une fille de ta classe, elle fut donc très surprise par la réponse de la princesse.
-... mais je n'ai pas beaucoup de temps pour moi étant une princesse et déjà que ce petit quinze minutes m'est grignoté, j'aimerais pouvoir me préparer un peu mentalement à ce que ma mère veut me dire avant d'arriver face à elle. Merci beaucoup tout de même pour ta proposition, normalement j'aurais accepté, mais comme je viens de te l'expliquer, j'ai besoin d'être un peu dans ma tête même si ce n'est qu'une petite minute.
-Je comprends bien sûr mademoiselle, je vais de ce fait vaquer à mes occupations de domestique, passez une belle et agréable fin d'après-midi.
Car comme question d'heure, il était déjà deux heures de l'après-midi, ou quatorze heures, selon les préférences.
-Toi aussi, je te souhaite de t'amuser tout en travaillant.
Sa phrase aurait pu être tant soi peu blessante si elle l'aurait dit d'un autre ton, mais celui qu'elle avait emprunté, la sincérité, prouvait de son amabilité. La domestique lui sourit et parti en laissant la porte ouverte. Rose se regarda dans le miroir pour s'assurer que son état était convenable pour rendre visite à la reine, chose faite, puis elle sortit de la pièce et ferma la porte de sa chambre faite du même bois que ses meubles et, encore une fois, décorée des fleurs compliquées entrelacées en or. Son nom était d'ailleurs formé au milieu en hauteur de la porte. Cela faisait en fait partie des fleurs d'or, mais son nom y était bien dans une écriture fine et gracieuse, tout comme l'était celle qui portait le nom inscrit sur cette porte. Elle passa ses doigts sur son nom, puis baissa le bras et partis en direction de la chambre du roi et de la reine. Cela ne lui prit qu'à peine une minute puisque les chambres étaient sur le même corridor, mais qu'elles étaient distancées pour certaines activités nocturnes du roi et de la reine qui n'intéressaient pas vraiment la princesse. Le corridor était décoré de tableaux de familles et d'œuvres d'art de reines mortes depuis fort longtemps. Le plancher propre comme toujours était magnifique et les murs étaient tapissés richement de roses de couleur rose pâle aux détails et contour d'or. Des luminaires de luxe étaient suspendus à chaque cinq mètres au haut plafond des couloirs. Arrivée devant les appartements royaux, Rose hésita. Sur la porte, était écrit avec les mêmes fleurs d'or entrelacé de sa porte "Chambre Royale". Rose pensa alors que cette chambre lui appartiendrait très bientôt, et qu'elle y dormirait avec son futur mari et sûrement, y faire des choses semblables à ce que ses parents font. Cela fit frissonner Rose, elle était franchement inconnue au monde qu'était l'amour et avait un peu peur de tout cela, après tout, qui n'a pas peur de l'inconnu ? Elle se ressaisi, se rappelant que sa mère l'attend, puis toqua trois coups sûrs et forts sur la porte.
-Qui est-ce?
La voix vieille, mais encore revigorante d'énergie de sa mère fit battre des papillons dans le cœur de Rose, qui n'avait que rarement l'occasion de la voir et de lui parler, surtout en privé.
-C'est moi, Rose.
Elle répondit d'une voix assurée et douce, mais à l'intérieur d'elle et sur son visage, on voyait bien qu'elle se demandait pourquoi la reine l'avait demandé. Des pas se firent entendre de l'autre côté de la porte puis celle-ci s'ouvrit sur la reine Dupin.
-Ma chérie, entre, je t'en pris.
La reine était sublime comme à son accoutumé, dans une robe bleue marine brodée de motifs de vagues d'un fil d'or très mince. La chambre ressemblait à celle de Rose, mais elle était bien plus riche et bien plus grande. Elle comportait par exemple non pas un, mais bien trois divans.
-Je t'en pris, prends donc place sur l'un de ces canapé qui n'ont jamais accueillis grand monde.
La fille de la reine fit ce qu'elle avait demandé sans parler, sans même demander la raison de sa présence. La reine la rejoint et se plaça face à Rose.
-Il faut que je te parle. Nous allons, enfin, plutôt tu vas bientôt choisir ton mari. Je veux que tu saches que c'est très important de choisir le bon.
Rose afficha immédiatement un peu de soulagement sur son visage, mais resta tout de même inquiète. Elle croyait que, peut-être, la raison pour laquelle la reine l'avait appelé était qu'il était arrivé un accident ou bien que quelqu'un était blessé ou encore pire.
-Mère, je suis heureuse que vous vous fassiez du souci pour moi, mais j'ai reçu nombre de conseils de personnes spécialisés dans ce sujet qui ont observé la semaine au Château de l'amour de l'année de vous et de père, tout va bien. Je sais tous les défis qu'il va y avoir, même s'ils changent toujours l'ordre et j'ai été entraînée dans ce but.
-Je sais bien ma chérie, sache que tu es d'ailleurs excellente, mais six autres princesses peuvent te prendre celui que tu aimeras.
Rose fut interloquée pendant plusieurs secondes, ces six autres princesses étaient ses amies ! Et puis, elle leur parlerait si elle commençait à éprouver quoi que ce soit pour l'un des sept garçon ! Ce qu'elle doutait fortement que cela puisse se produire.
-Mère, j'ai confiance en mes amies et mes amies ont confiance en moi. Cette semaine n'est pas une semaine de compétition, mais bien une semaine pour souder nos liens, autant en amitié qu'en amour.
-Peut-être as-tu raison, mais n'oublie pas que si deux filles veulent le même homme ou l'inverse, c'est la personne possédant le plus de points gagnés en victoires qui gagnera.
-Mère, tout va bien. Je vais gérer la situation tout comme vous avez géré la situation vous-même.
Elle hocha la tête puis une larme coula de son œil gauche jusqu'au bas de sa joue. La reine sortie un mouchoir et enleva sa larme d'un coup habile et gracieux de doigts fins et royaux.
-J'ai vraiment une fille extraordinaire.
Elle se leva puis se pencha pour prendre sa fille dans ses bras d'une manière un peu maladroite. Rose ne savais pas comment réagir puisqu'elle n'avait qu'une fois fait un câlin à sa mère dans sa vie entière, mais ses bras se placèrent seuls sur le dos de sa mère. Elle se leva pour être à sa hauteur, bien qu'elle soit plus grande que la reine de quelques centimètres, parce qu'en effet, Rose fait cinq pieds dix et qu'elle s'avère plus grande que la moyenne de la population de son pays, puis la serra, sans non plus la serrer trop fort, comme elle l'a appris par une enseignante de bonnes manières et de conseil qui devrait lui servir pour avec son futur mari.
-Je t'aime, ma fille.
Ces mots, c'était la première fois que la reine les prononçait et les mots de la princesse restèrent pris dans sa gorge nouée un certain moment par l'émotion avant qu'une réponse puisse franchir ses lèvres.
-Je vous aime aussi, mère.
Elles finirent par se séparer une minute plus tard. Rose remarqua l'heure et vit qu'il ne lui restait plus que cinq minutes avant que son entraînement ne commence.
-Je dois vous laisser, j'ai un entraînement de corps à corps.
La reine sourit, hocha la tête puis montra d'un geste gracieux la porte de la main, elle n'osait pas parler pour ne pas trébucher sur ses mots et recommencer à pleurer.
-Je vous revois au souper ce soir.
La reine hocha de nouveau la tête, en quête de son mouchoir bleu marine brodé d'or tout comme sa robe pour essuyer les larmes qui coulaient sur des joues. Rose sourit de bon cœur en se retournant, elle se souviendra dans doutes de ce moment pendant plusieurs années, peut-être même toute sa vie, comme il en était le cas du câlin qu'elles s'étaient faites il y a de cela neuf ans. La mère de Rose l'avait enlacé durant cinq secondes à peine et le câlin avait été bien moins profond que celui qu'elles venaient de se faire, mais c'était le tout premier câlin que la reine offrait à sa fille. Cette journée-là, un villageois malhonnête avait tenté d'agresser la petite Rose qui à cette époque, n'avait que dix ans. Le pauvre homme s'était trouvé avec un bras cassé, huit orteils en miettes et le nez fracturé. Rose se rappelait cet homme et à chaque fois qu'elle le faisait, elle frissonnait. La reine à en devenir atteignit la porte puis l'ouvrit et sorti dans le couloir du château. Elle se rendit en pas rapides jusqu'à un autre couloir tout en repensant à l'air sadique et avide du malfaiteur de ses dix ans et de son poignard d'un style simple, mais à la lame aiguisée et tranchante qui aurait pu lui coûter la vie puis arriva à une porte sur laquelle était inscrit en fleurs entrelacées d'or "Salle d'entraînement corps à corps et à l'épée". Rose entra sans toquer puis ferma la porte derrière elle. Surprise fut-elle lorsqu'elle se trouva face à un homme inconnu d'environ son âge qui s'y trouvait déjà, dégoulinant de sueur et en tenue royale. Il avait les cheveu bouclés de couleur or, les yeux verts pin et les traits de son visage démontraient une belle maturité. Il avait une bonne tête de plus que Rose.
-Puis-je savoir qui vous-êtes?
Elle affichait son étonnement sur son visage et le garçon le vit immédiatement, mais Rose avait été très polie, alors il ne voulut pas partir sans lui répondre comme il l'avait fait avec une autre princesse qui avait cru qu'un domestique pourrait s'habiller comme un prince.
-Je vous prie de m'excuser, je m'entrainais et je ne croyais pas avoir à vous voir puisqu'on m'a assuré que personne ne viendrait.
-Je vois.
Son visage affichait maintenant de la curiosité pour ce jeune homme. Pourquoi s'entraîner dans la salle d'entraînement corps à corps de sa famille ? N'en avait-il pas ? Avait-il le droit d'être en ce lieu ou bien n'était-ce qu'un villageois voulant se faire passer plus haut qu'il n'est ?
-Puis-je savoir à qui ai-je l'honneur?
Le jeune homme s'inclina très bas, un peu exagérément au goût de Rose, mais qui pensa que cela pouvait être la tradition de sa famille.
-Vous avez l'honneur, ma demoiselle, de rencontrer le prince William Duchêne.
Rose, qui avait entendu parler de ce prince, s'inclina immédiatement, elle aussi, en pliant le genou gauche et en éloignant sa jambe droite derrière elle tout en baissant son bassin et la tête ainsi qu'en prenant sa robe par ses doigts fins.
-C'est un honneur de vous rencontrer, je suis la princesse Rose Dupin, de ce château.
Elle se releva et planta un regard doux et interrogateur dans celui doux, mais rigide du prince William.
-Vous vous demandez sans doutes ma présence en ces lieux.
Elle sourit, car il n'avait pas tort.
-En effet, de plus je dois vous dire que je ne m'attendais pas à voir de princesses, encore moins de princes, aujourd'hui puisque nous sommes supposés nous rencontrer demain soir, lorsque nous nous installeront dans notre chambre au Château de l'amour ou bien le lendemain, en l'occurrence le premier juin.
-Croyez-moi bien si je vous dis que vous voir n'était pas dans mes projets, même si je dois vous dire que je n'en suis pas déçu. Cette semaine me tient à cœur ainsi que ses traditions et pourtant, vous n'en êtes pas moins la deuxième princesse que je rencontre en deux jours.
Rose échappa un petit éclat de rire musicaux, comme il est charmant, pensa-t-elle. Le prince ne pu contenir un sourire sincère et se retint de rire, lui aussi. Il était sous le charme de cette princesse si douce.
-Je suis désolé, mais je dois m'éclipser, nous nous reverrons certainement demain soir ou après-demain.
Dit le prince.
-Vous ne m'avez toujours pas dit ce que vous faites ici.
L'audace de la princesse fit sourire intérieurement le prince.
-Je passais au château pour converser avec votre père à la place de mon père, question de tester mes compétences. Si je suis dans cette pièce, c'est parce que le roi me l'a conseillé et je suis en train de me demander si tout cela n'était pas qu'un stratagème pour que nous nous rencontrions.
-Je ne crois pas, après tout, les traditions sont très importantes pour nous autant que pour nos parents et je suis simplement arrivée un peu en avance.
La porte s'ouvrit derrière Rose et il fallut à la princesse avancer pour qu'elle ne lui fonce pas dessus, se rapprochant ainsi par inadvertence du Duchêne. À quelques centimètres à peine, face à face, c'était gênant. Rose se recula en une seconde à peine.
-Pardonnez-moi.
Souffla Rose, les joues roses.
La porte se referma sur le professeur de corps à corps et arme de Rose qui avait le crâne dégarni. Ses cheveux restants étaient gris, ses yeux. bruns et il était à peine plus grand Que la princesse.
-Que faites-vous avec la princesse?
Le professeur n'avait aucune idée à qui il s'adressait et croyait que la vie de la princesse était peut-être en danger. Le prince leva les mains au niveau de ses coudes pour démontrer de son innocence juste à temps; le professeur avait sorti de son fourreau son épée.
-Je suis le prince William Duchêne, je finissais un entraînement de routine. Je m'apprêtais à quitter la pièce lorsque la princesse Rose s'est pointée.
Quelque chose de bizarre traversa le ventre de la concernée à l'entente de son nom par cette bouche royale. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il prononce son nom et se sentait toute étrange, comme si son simple nom parvenait à l'ébranler. Le professeur compris immédiatement et s'inclina très bas et pendant plusieurs secondes avant de se relever et de ranger son épée.
-Je vous pris de m'excuser votre majesté, j'ai cru la vie de la princesse en danger.
-Il n'y a pas de mal à cela. Bien, je dois vous dire au revoir princesse, nous nous reverrons bientôt.
-Oui, à demain, sûrement.
William fit un clin d'œil à la jeune femme puis ouvrit la porte et disparu lorsqu'il la referma derrière lui. Le professeur de la princesse la toisait avec méfiance, se demandant comment le roi et la reine prendrait cette rencontre qui n'aurait pas dû avoir lieu. Il eût soudain une idée ; et si ces jeunes gens étaient amants ? Après tout, ils avaient l'air familiers.
-Princesse, comment cela se fait-il que vous et le prince vous-êtes rencontré ?
-C'est un hasard, je vais me changer.
Elle se sentait comme une petite fille réprimandée, alors que comme elle venait de le dire, c'était un pur hasard. Elle s'engagea dans une petite pièce qui servait de vestiaire. Au moins, fut-il vide, pensa la fiancée à en devenir. Enfin, vide, mais avec une domestique qui dormait, sur un banc. Elle était censée changer les vêtements de la princesse comme à chaque fois, mais elle semblait très fatiguée. Rose la secoua gentiment et doucement pour qu'elle l'aide à enlever sa robe puisqu'elle ne s'avérait pas capable de le faire seule autant ébranlée par sa rencontre avec le prince William Brassens. La jeune blondinette se frotta les yeux à l'aide de ses mains puis les ouvrit. Découvrant qu'elle s'était endormie, elle se sentit coupable. Elle se releva immédiatement.
-Je suis désolée mademoiselle, je ne voulais pas m'endormir.
Rose sourit et plaça sa main droite sur l'épaule droite de la domestique en exerçant une toute petite pression de compassion.
-N'aie crainte, je ne suis pas ici pour te réprimander, mais bien pour me changer et j'ai besoin de ton aide. Je comprends que tu sois fatiguée, essaie de prendre un peu de temps pour te reposer et ainsi ne pas te faire prendre par tes supérieurs.
La petite acquiesça de la tête puis entrepris de détacher les cordes de la robe dans le dos de celle qui l'avait réveillée. Une fois chose faite, la robe glissa facilement jusqu'au plancher ciré de bois pâle. La princesse se trouvait en sous-vêtements, puisqu'elle n'aimait pas avoir plusieurs couches de vêtements sur elle comparativement à ses amies, les six autres princesses. La domestique enleva ensuite les chaussures de la princesse puis l'aida à enfiler une chemise blanche accompagnée d'un corset noir aux motifs de la maison et un pantalon rose pâle au design de fleurs d'or entrelacées. C'était un habit très chic que Rose aimait bien, mais qui était réservé à l'usage exclusif des combats. Rose possédait bien entendue une véritable tenue pour de vrais combats (qu'elle apporterait d'ailleurs au Château de l'amour). La domestique tendit alors un fourreau que la princesse attacha à sa taille d'une main habile, puis Rose pris l'épée qui lui appartenait et que la domestique lui tendait. Elle la glissa à son fourreau. Elle était d'un éclat magnifique, la lame en acier d'un gris métallique et le pommeau en une sorte de rose tortionnée de façon à ce que ce soit agréable lorsque Rose la prenait tout en fessant très esthétique et ce qui faisait aussi en sorte que la plupart des autres personnes ne pouvaient pas prendre cette épée puisqu'elle avait été forgée spécialement pour les mains de Rose et sa propre façon de se battre. Elle pouvait tout aussi bien la prendre à une main qu'à deux, mais il y avait une manière de la tenir qu'elle seule et son entraîneur pratiquaient dans le royaume. Elle rangea ensuite deux couteaux ; un à sa cheville droite et un autre à sa taille, entre le fourreau et son vêtement pour faire en sorte que si elle se faisait attaquer et qu'on prenait des armes, normalement, il lui restait ce couteau.
*Je sais ce que vous pensez, un combat corps à corps ne contient pas d'armes habituellement, mais c'est que l'entraîneur de Rose était aussi son professeur d'escrime et donc, il lui faisait deux cours en un ; dès que Rose était désarmée en entier, ce qui prenait de plus en plus de temps, le professeur jette ses armes au sol puis engage un combat corps à corps avec Rose.*
La domestique fit une tresse très serrée et compliquée pour qu'elle n'ait aucune chance de se défaire pendant que la princesse se battrait, comme à l'accoutumée. La princesse remercia d'un sourire la domestique pour son aide puis retourna dans la salle d'entraînement qui était tapissée d'un épais tapis en son centre et qui comportait plusieurs mannequins de bois qui étaient des cibles et des ennemis lors d'entraînement. Rose s'avança jusqu'à une extrémité du tapis sans pour autant monter sur celui-ci. Son professeur La fixait de l'extrémité du tapis face à elle.
-Bien, aujourd'hui, je veux que vous me montriez ce que vous êtes en mesure de faire avec quelqu'un d'autre.
-Que voulez-vous dire par " quelqu'un d'autre"?
-Je vais vous expliquer. Je vous entraîne depuis vos six ans au corps à corps et à l'escrime, mais il faut que vous prenniez conscience que vous ne connaissez que comment vous battre face à moi et quelques chevaliers débutants. Que cela va-t-il être face aux princes après-demain ? C'est important d'être en mesure de vous battre face à n'importe quelle tactique ennemie.
-D'accord, mais vous changez votre tactique très souvent pourtant.
-En effet, mais je souhaite que vous vous mesuriez à quelqu'un d'autre que moi et les quelques chevaliers du château. C'est pourquoi quelqu'un de très important a accepté de bon cœur de venir pour cela.
Rose ne savait pas qui était autant important, mais elle attendit, pensant que c'était effectivement une bonne initiative de la part de son professeur. Il leur fallut attendre soixante bonnes secondes avant que la porte s'ouvre sur le roi. Les cheveux blonds, blancs par endroits, les yeux gris acier et des rides au visage, voilà de quoi avait l'air le roi sur le bord de la retraite. La princesse Dupin était très surprise, elle ne s'attendait pas à ce que ce soit son père qui vienne, d'autant plus que dans ses derniers moments de roi, il pourrait en profiter et donc être ailleurs. Là était le point de vue de la fille du roi, mais le roi, lui, ne voyait pas ce qu'il y avait de plus important que sa fille et que sa tendre reine. Il referma la porte derrière lui puis se plaça à côté du professeur. Le roi était dans un habit très semblable à celui de sa fille et portait une épée à sa hanche droite au pommeau noir décoré d'or et de rose pâle qui formaient des roses. Cette épée aussi était faite pour les mains du possesseur et était faite sur mesure tout comme celle de Rose. Le professeur de Rose s'inclina devant le roi puis se redressa.
Merci d'honorer votre présence votre majesté, j'aimerais de ce fait que vous engagiez un combat d'escrime avec votre fille et je ne crois pas nécessaire de dire qu'il ne faut pas la blesser tout autant que la princesse ne doit pas blesser le roi.
Rose sourit, elle ne croyait pas que son père puisse la blesser puisqu'elle était excellente à l'escrime, mais elle ne sous-estimait non plus pas les talents et la force de son adversaire, elle avait bien appris la leçon huit ans plus tôt. Son professeur fendit le silence de sa voix.
-Bien, je serais en quelque sorte l'arbitre, vous pouvez commencer dès que vous vous sentez prêts. Pour cela, embarquez tous les deux sur le tapis. Ce sera une manche d'un seul point puisque dans une réelle circonstance, vous n'auriez pas plus de chances. Pour gagner, il faut soit que votre adversaire sorte du tapis, soit que vous le plaquiez au sol et que vous le maintenez en respect.
Il s'éloigne pour être entre nous, à un mètre du tapis puis croise les bras pour observer son élève et ainsi la reprendre après le combat et lui expliquer ce qu'elle pourrait améliorer.
Rose commence par sortir son épée, pendant que son père fait de même. Elle observe chacun de ses mouvements tout en restant attentive à son entourage. Elle rentre sur le tapis et son père fait de même. Elle comprend donc qu'il attend qu'elle passe la première à l'attaque et qu'il l'étudie pour connaître sa technique de combat. Elle se met ainsi en position défensive, mais d'une façon qui fait penser qu'elle est inexpérimenté et qu'elle ne sait pas comment se placer. Ainsi, le roi va croire qu'elle parait faible et va la sous-estimer. Le professeur de la princesse le remarqua, mais il se demanda si elle faisait exprès ou si elle était stressée de se battre face au roi et qu'elle eût oublié ce qu'il lui avait enseigné. Il choisit de croire que c'est une feinte, sachant à quel point elle est forte, autant d'esprit que de force physique.
-Faut-il que je fasse le premier pas ?
C'était une diversion, par des paroles, le roi voulait déconcentrer son adversaire et Rose le savait, mais elle était forte et ne se laisserait pas faire.
-Tout l'honneur serait pour vous d'attaquer le premier.
Il ne se le fit pas répéter, malgré l'avertissement du professeur de sa fille et dans le but de la tester et ainsi de savoir si elle ferait une bonne reine, le roi attaqua précisément et fortement sa fille, qui para difficilement, du moins le laissa-t-elle entendre, mais en fait, cet assaut n'avait même pas dérangé la petite personne de Rose. Elle ne faisait que jouer la comédie. Son père fut pris dans son piège et se demanda comment elle pourrait se défendre en cas de guerres. Le professeur de Rose, lui, n'était plus sûr si Rose jouait la comédie ou dans l'éventualité où le roi y allait trop fort avec elle et il fut tenté de les arrêter, mais tout d'un coup, Rose désarma son père d'un habile tour de poignet puis le fit tomber au sol avec un petit coup de pied bien placé dans une partie sensible des jambes. Il n'avait pas touché le sol qu'elle avait placé en joue son partenaire, la pointe de son épée à un centimètre de la gorge du roi. S'il s'était fait avoir ainsi, c'était parce qu'il avait sous-estimé sa fille et qu'il avait cru qu'elle était faible, mais en cet instant, il comprenait qu'elle n'avait que fait semblant et qu'il se faisait sans doutes vieux pour se faire avoir ainsi. Elle rangea son épée dans son fourreau puis tendit une main amicale à son père qui rit un bon coup avant de l'attraper, pensant qu'il ne bougeait pas du sol, mais elle le leva facilement d'une main. Le roi ne riait plus à présent, il ne connaissait vraiment pas sa fille et il devait avouer qu'elle n'était pas une de ces nobles qui étaient fragile et faible. Sa fille était forte.
-Je t'ai sous-estimé et j'en prend la pleine responsabilité, tu parais digne d'être une reine. Tu mèneras très bien les troupes de notre armée et tu auras mon appui et ma confiance.
Rose sourit au roi et lâcha sa main. Elle se tourna vers son entraîneur en quête de se faire réprimander ou plutôt ajuster.
-Je n'ai rien à dire, le combat a été très court. Tu as été parfaite.
-Merci, c'est grâce à vous si j'en suis arrivée jusqu'à ce niveau.
-Peut-être en partie, mais tu as un talent naturel pour l'escrime. Je crois que j'ai assez abusé de votre temps votre majesté, au plaisir de vous revoir bientôt.
Le roi sourit d'un air contrit.
-Je n'ai rien à dire de votre travail, vous avez fabuleusement bien exploité les talents de ma fille.
-Merci votre majesté.
Il s'inclina puis le roi ramassa son épée et parti en ouvrant puis en fermant la porte. Mon professeur se tourna vers moi.
-Je dois vous avouer que vous m'avez fait douter, je croyais que de se battre avec le roi et qui plus est ne retenait pas ses coups vous avait déstabilisé, mais je vois que vous êtes prête pour la semaine au Château de l'amour.
-Merci, je me sens effectivement prête, mais un entraînement de routine ne me fera pas de mal.
Sans crier gare, il l'attaqua avec son épée. Elle n'avait pas prévu cette attaque, mais esquiva tout en dédaignant sa propre épée pour répliquer. Ils allèrent sur le tapis puis commencèrent le combat. Rose était complètement concentrée dans cet affront comme si sa vie était vraiment en danger, ce qui était un peu le cas puisque son professeur faisait pleuvoir des coups de plus en plus forts, il obligeait son adversaire à se déplacer en tout temps et ne lui laissait pas le temps d'attaquer à son tour, seulement à se défendre. Rose jouait des jambes et des bras pour parer les coups. Cela dura quinze minutes, puis Rose, qui avait tenté de garder son énergie pour plus tard, vit enfin une possibilité d'attaquer. Immédiatement, elle attaqua la côte de son adversaire, qui déplaça son épée pour parer le coup, mais elle le désarma facilement, puis tient son ennemi en respect, elle allait lui trancher la gorge lorsqu'elle se rendit compte de ce qui se passait. Elle laissa son épée tomber au sol puis afficha une expression d'effroi.
-Je suis désolée... J'étais trop concentrée sur le combat, j'ai cru que vous étiez un véritable ennemi.
-Ne le soyez pas, vous avez réussi à me désarmer, moi, un homme qui s'entraîne depuis vingt ans et qui connaît votre façon de combattre mieux que mon titre.
-Mais j'ai failli vous tuer...
Elle se sentait très coupable, pensant à ce qu'elle aurait fait si elle ne se serait pas rendue compte de la personne qu'est son adversaire.
-Cela arrive à tout combattant, ne vous inquiétez pas. Reprenons.
Elle se releva donc, son professeur pris les épées et les appuya contre un mur pour qu'il n'y ai aucun risque de se blesser. Une fois chose faite, il revint sur le tapis et d'un simple mouvement de doigts, incita son élève à l'attaquer.
Une demi-heure plus tard, le cours était terminé et Rose et son professeur étaient trempés de sueur.
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