Lorsque je suis enfin sortie de mon profond sommeil, la première chose que je vis, était un garçon aux cheveux noirs et aux yeux saphir qui me dévisageait, l’air inquiet et troublé.
« Dis, tu vas bien ? »
« Qui êtes-vous ? »
« Moi ? Je me nomme Shiro »
« Shiro ? »
« Oui, Shiro HIROSHI. Et toi ?»
« Je m’appelle…. »
DANS LE LYCEE DE SHINRYÔ : FIN DES COURS
« Shiro-kun ! »D’un air désespéré (il veut demander un service).
« Yoshino ? Qu’est-ce-que tu veux ? »D’un air agacé (il a flairé le piège).
« Ce n’est pas une façon de parler à son ami d'enfance (d’un air boudeur). Bon,… Fubuki m’a invité à aller dans le cimetière de la forêt ce soir. Alors je me suis dit que tu voudrais venir (en disant cela, il fit un sourire ironique)»
« Je ne veux pas »d’un ton sec.
« Allez Shiro-kun, fait-le pour moi. Tu sais que j’ai peur des fantômes. »En tremblant stupidement.
« Mais ça n’existe même pas. »Toujours agacé.
« Allez, s’il te plait »supplia Yoshino.
« Aahh ! (soupira-t-il) Bon je viens »l’air fatigué.
« YES ! » se réjouit-il.
30 MINUTES PLUS TARD
« Eh Yoshino ! Par ici »dit Fubuki en agitant sa main.
« Salut ! » salua Shiro l’air embarrassé (il pensait qu’il allait tenir la chandelle).
« Ah !? Shiro est aussi venu »murmura Oga d’un air déçu.
« Oui ! Je l’ai invité » dit Yoshino un peu gêné.
« Bon, on y va ! » exigea Fubuki.
Ils s’avancèrent doucement dans la forêt.
« Pourquoi venons-nous dans ce cimetière ? » questionna Shiro.
« Euh…Il parait qu’à cette période de l’année, il y’a un jardin rempli de fleurs fluorescentes près de là. Alors je voulais les voir » répondit Fubuki (tête baissée) un peu gênée.
« Hé ! Yoshino, qui-est-ce ? (en pointant Oga du doigt) »chuchota Shiro.
« Aahh ! (soupira Yoshino) T’es vraiment impossible toi. C’est le frère de Fubuki, apparemment il a été adopté juste avant qu’elle ne naisse »
DANS LE JARDIN, QUELQUES MINUTES PLUS TARD
« Waouh ! C’est magnifique » s’exclama Fubuki à la vue de ce jardin luminescent.
Fubuki prit quelques fleurs tandis qu’Oga, Shiro et Yoshino s’éparpillèrent dans le jardin. Quelques minutes plus tard, Shiro vit une fille aux cheveux azurs et aux yeux émeraudes vêtue d’une petite robe blanche, un peu plus loin dans la forêt. Elle avait à peu près son âge.
« SHIRO-KUN ! T’es où ? » Cria Yoshino inquiet.
« Il nous fait une blague où quoi ? »demanda Oga.
« Je commence à avoir peur » dit Fubuki d’un air apeuré.
AU MÊME MOMENT…
« Je m’appelle…euh…Je suis… » Dit la fille d’un air troublé.
Shiro entendit les voix de ses camarades et demanda à la fille
« Tu peux te lever ? »
« Oui »
« Allez viens ! » ordonna-t-il toujours d’un ton calme.
Ils se dirigèrent donc vers les voix, et quelques minutes après…
« BOU ! » fit Shiro.
« Aaaahhh ! »crièrent ses camarades.
« Shiro, ne me fait plus jamais ça ! »dit Yoshino furieux.
« Alors ? T’étais où ? » Demanda Oga.
« Je me promenais par-là, quand j’ai vu cette fille » répondit Shiro en présentant la fille en question.
« Shiro ? Qu’est-ce-que tu racontes ? Il n y’a que nous ici » dit Fubuki.
« Mais !? » s’exclama Shiro.
« T’es peut-être fatigué. On rentre, de toute façon il est déjà super tard » Proposa Yoshino.
« Ouais ! T’as raison » soutenu Fubuki.
1H PLUS TARD, CHEZ SHIRO
« Mais c’était qui cette fille ? »se demanda-t-il allongé dans son canapé d’un air troublé.
« C’est de moi que vous parlez ? »demanda la fille en question assise près de lui.
« Aahh ! (surpris & apeuré) Qu’est-ce-que tu fais ici ? »D’un ton paniqué.
« Je vous ai suivie »répondit-elle.
« Pourquoi ? »
« Parce que vous êtes spécial »
« C’est quoi ce délire ? T’as fait comment pour entrer ? » Questionna Shiro paniqué l’air méfiant en se levant du canapé.
« … » La fille ne dit rien et le regarda impassiblement.
« Réponds ! Qu’est-ce-que tu me veux ? » Ordonna-t-il d’un ton impatient.
« Je suis entrée juste après vous, mais vous ne m’avez pas remarqué et je voudrais que vous vous occupiez de moi »répondit-elle.
« Et pourquoi ça ? Je ne te connais même pas » cria-t-il d’un ton calme mais méfiant.
« Parce que vous m’avez vu lorsque mon énergie spirituelle était normale ! »dit-elle avec assurance.
« Energie spirituelle ? »
« Je suis une Gem, vous avez été le premier à me voir sous cette forme, donc vous êtes mon maître »toujours avec assurance.
« Une Gem ? (l’air perturbé) C’est quoi cette histoire ? »
« C’est une créature qui possède une pierre précieuse à la place du cœur et qui a une immense énergie spirituelle »expliqua-t-elle
« Sérieux ? »L’air surpris mais calme.
« Oui ! »
C’est quoi ce délire ? (Pensa Shiro) « Et pourquoi je devrais te croire ? »demanda-t-il.
« Croyez-moi ! Je vous ai dit la vérité »dit-elle désespérément.
A ce moment-là, Shiro la trouva attendrissante, presque mignonne et sentit qu’on pinçait son cœur.
« C’est pas franchement convainquant » en grattant sa tête.
« Vous voulez une preuve ?...Bon…Heu, j’essaie ça »
En disant ces mots, elle commença à marcher devant Shiro et de manière anodine elle fit pousser des fleurs sur son plancher rien qu’en y posant ses pieds.
« Qu’est-ce-que !? (l’air abasourdi) »
« … » La fille s’arrêta immédiatement.
« D’accord,…Pour l’instant on va dire que je te crois… Maintenant suis-moi, tu ne vas tout de même pas rester habiller comme ça ? » Il détourna les yeux puis s’avança vers sa chambre.
Sur ces mots, la fille jeta un œil sur son accoutrement, puis devint rouge de honte. Instinctivement, elle couvrit son svelte corps qui était d’un blanc aveuglant.
QUELQUES MINUTES PLUS TARD
Shiro était en train de cuisiner, quand la fille aux cheveux azurs entra et dit : « ça va comme ça ? »En soulevant ses bras.
La jeune fille portait sur elle les vêtements de Shiro, mais Ça ne lui dérangeait pas plus que ça, car elle portait un long T-shirt gris qui camouflait ses formes et un pantalon pastel qui cachait sa peau
« Ça ira, mais demain nous irons t’acheter des vêtements. Assieds-toi, le dîner est prêt. Ou alors les Gem n’ont pas besoin de manger ? »
En disant cela, il disposait les assiettes et le repas sur la table du salon. Suivant ce déplacement, la fille le suivait en gardant toujours une certaine distance entre eux.
« Nous nous nourrissons comme les humains, mais nous n’en ressentons pas systématiquement le besoin »répondit-elle.
« Ah ! En passant, tu ne m’a toujours pas dis ton nom ? »
« Je n’en ai pas ! »
«Comment c’est possible ? »
« Notre créateur ne nous a pas donné de nom, il n’en a pas eu le temps. Nous connaissons juste le nom de notre pierre et son pouvoir »
« …(en s’asseyant à table) Et quel est ton pouvoir ? »
« Ma pierre est L’émeraude et je possède plusieurs pouvoirs, mais tous en rapport avec l’élément plante »
« … (L’air pensif) Allez, Viens t’asseoir (avec un geste poli)»
Elle s’exécuta et s’assieds à la table, bien qu’elle le fasse sans hésitation, elle avait néanmoins une pointe de gêne dans son regard.
« …Heu (un bruit résonna alors depuis le début du dîner, de la bouche de Shiro)…Puisque je suis apparemment ton maître, je dois donc te donner un nom, n’est-ce pas ? »
« Oui, en principe »
« Alors…ton nom sera…euh… Inami. Ça te plaît ? »
« Oui, c’est jolie (dit-elle timidement).Mais pourquoi Inami ? »
« Dans l’orphelinat où j’étais avant, une fille là-bas s’appelait comme ça. »répondit-il tristement.
FIN DU CHAPITRE
DANS UN MAGASIN DE KYOTO
« Choisis des vêtements qui te plaisent et va les essayer dans l’une des cabines d’essayage là-bas. »dit Shiro en doigtant une cabine.
« D’accord »répondit Inami impassible.
Quelques minutes plus tard, Inami sortit de la cabine avec une jolie robe émeraude évasée en tournant sur elle-même. Shiro sentit comme si on serrait son cœur. En face d’une telle beauté qui pouvait faire mal aux yeux, juste en la regardant, le magasin devint bruyant. On pouvait même voir des gens prendre des photos, c’était assez embarrassant.
« Votre petite-amie est vraiment très belle »complimenta la vendeuse.
« Non, non, c’est pas ma petite-amie…c’est juste une connaissance »répondit Shiro l’air paniqué.
« Maître, c’est quoi une petite-amie ? »Demanda Inami.
Il savait que l’ambiance avait changé. Tout le monde s’éloigna en le regardant avec dégout.
« Ne m’appelle pas ‘maître’, tu ternies ma réputation »ordonna Shiro tête baissée d’un ton dévasté.
« Comment suis-je censée vous appeler alors ? » Chuchota Inami en s’accroupissant.
« Shiro ! Appelle-moi Shiro »
« Oui, Shiro-dono »en faisant un sourire innocent qui la rendait adorable.
Cette appellation ne semblait pas satisfaire Shiro, mais au moins elle était mieux que ‘maitre’.
« Oui je l’aime bien »dit-elle en regardant sa robe.
« Aaaahhh ! (souffla-t-il longuement) Prends un peu plus de vêtements quand même »
« D’accord, Shiro-dono »
A LA FIN DU SHOPPING
« Eh ! (interpella insouciamment Shiro) Inami, tu as faim ? »
« Si vous le souhaitez »répondit Inami.
« Moi j’ai faim…Ah ! (se dit-il à la vue d’un fast-food) Allons manger là-bas (exigea-t-il à Inami)
« Hm ! »approuva-t-elle.
10minutes environ, Shiro et Inami étaient assis dans le fast-food. La serveuse vint peu après à leur rencontre.
« Qu’est-ce-que je vous sers ? »Demanda-t-elle.
« On prendra deux bols de vos nouilles instantanées »répondit Shiro.
« Veuillez patientez un instant ».
Sur ce, la serveuse disposa. Et quelques minutes après elle revint avec deux bols qui dégageaient de la vapeur.
« Merci d’avoir attendu (remercia la serveuse). Voici vos nouilles »
« Aahh ! (se réjouit Shiro en se délectant de la bonne odeur des nouilles) Bon appétit ! (en prenant ses baguettes) »
« Bon appétit ! »dit Inami en imitant Shiro.
5 minutes à peine, un groupe de trois personnes entra dans le restaurant. Le leader de ce groupe remarqua Shiro et s’approcha de lui.
« Eh ! Mais c’est ce cher Shiro. Depuis quand t’as une petite-amie toi ? »Interpella-t-il d’un ton sarcastique.
« … » Shiro continua à manger ses nouilles comme si de rien était.
« Eh ! Je te cause. N’essaies pas de te la jouer »s’enragea-t-il en frappant son poing sur la table.
Ce geste hostile les fit réagir, mais Shiro, lui n’y prêta pas attention.
Inami jusque-là tête baissée en mangeant ses nouilles, releva sa tête, regarda le leader du groupe qu’apparemment Shiro connaissait et lui demanda l’air renfrogner : « Qui êtes-vous ? »
A la vue de cette fille, le leader ne put s’empêcher de la regarder hébétement. Son cœur battait la chamade et son visage prit une teinte rougeâtre qu’il ne put contrôler. Il mit son point devant son nez pour s’éviter de saigner tant il fut abasourdi par une telle beauté, mais il reprit courageusement : « Je m’appelle Takeshi SAITO »
« Que voulez-vous à mon maî…à Shiro-dono ? » Questionna Inami.
« Rien, rien j’allais justement partir » répondit-il avec un sourire bête, au grand étonnement de Shiro et de sa bande.
« Mais chef on a faim nous » se plaignit les membres de son groupe.
« La ferme ! On y va ! » Cria-t-il en leur tournant le dos.
C’est ainsi que le groupe repartit à la recherche d’un autre fast-food.
SUR LE CHEMIN DE RETOUR
« Inami »interpella Shiro.
« Oui »répondit Inami.
« Quand on était au fast-food pourquoi on pouvait te voir ? »
« Eh bien, parce que je me suis transformée en quelque chose de réel »
« C’est-à-dire ? »
« J’ai baissé mon énergie spirituelle pour que tous les humains puissent me voir »
« On peut faire ça ? »
« Oui, pour nous les Gem c’est simple mais pour les humains, ça nécessite beaucoup d’entrainements »
« Je vois » l’air pensif.
« Shiro » interpella Inami après un bref moment de silence.
« Oui ?»
« C’est quoi une petite-amie ? »
« Huh ? » Shiro laissa s’échapper une voix étonnée suite à la question inattendue d’Inami.
« Oui, aujourd’hui on n’a pas arrêté de me comparer à ça, alors je veux savoir » demanda-t-elle l’air curieux.
« Eh bien…c’est…c’est une amie très proche »répondit-il en se grattant la tête.
« Je vois,…Alors je suis digne de confiance ? »demanda-t-elle perplexe.
« Non (d’un ton sec) Ils se sont juste trompés ».
Inami baissa calmement sa tête. Il semblerait que le qu’avait utilisé Shiro l’avait fait peur.
Conscient qu’il y était allé un peu fort, Shiro décida de faire un détour au cyber-café du coin. Arrivés, Inami demanda d’un air curieux : « Qu’est-on venu faire ici, Shiro-dono ? »
« Eh, Shiro-kun ! » salua Yoshino, habillé comme un employé.
« Yoshino ? (l’air surpris) Salut ! »dit Shiro.
« Tu fais quoi ici, Shiro-kun ? »demanda-t-il l’air curieux.
« En fait… (J’avais presque oublié qu’il travaillait ici) Je suis venu… » Marmonna-t-il l’air anxieux.
« WOUAH ! Qui êtes-vous mademoiselle ? »Demanda Yoshino avec les yeux pleins d’étoiles, comme s’il était ébloui.
« Je m’appelle Inami »
« Enchanté Inami-san ! Moi c’est Yoshino »Salua-t-il d’un air ravi.
Yoshino se mit à rougir, il se languissait à la simple pensée d’avoir une amie aussi belle qu’elle et bien plus encore.
« Eh ! (interpella Shiro impatiemment) On voudrait bien utiliser le net »dit-il
« Attends…Vous êtes…en duo ? »Demanda-t-il l’air déçu.
« Oui, et alors ? »D’un air nonchalant.
« T’as trop de chance mon pote »dit-il en pleurant.
« Mais attention, ‘Pas de trucs salaces’ Shiro »chuchota Yoshino en regardant Shiro l’air soupçonneux.
Shiro l’air soupçonneux.
« Tu sais très bien que c’est pas mon genre »répondit-il en chuchotant, l’air agacé.
« On est où Shiro-dono ? »Demanda Inami.
« On est dans un cyber-café »répondit-il.
« Venez ! Il y a un ordi libre là-bas » dit Yoshino.
Yoshino leur montra un ordinateur libre dans un coin de la salle et les laissa. Debout, Shiro ouvrit un navigateur et saisit : « Dictionnaire »sur la bande de recherche puis cliqua sur OK.
« Bon, assieds-toi et lis ce dictionnaire. Tu devrais en apprendre plus sur ce monde »proposa Shiro.
« Comment utilise-t-on cette machine ? » demanda Inami l’air perturbé.
« Il faut juste… »
C’est ainsi que Shiro l’expliqua le fonctionnement d’un ordinateur et l’informa des différents services d’Internet, cela prit 2heures.
Deux autres heures plus tard, Inami avait fini de lire le dictionnaire (Etonnamment, elle possède une superbe capacité mémorielle) et elle avait fait quelques recherches sur les passe-temps des humains qui ont le même âge que Shiro.
« Fini ! »dit Inami joyeusement.
« Quoi ? Sérieux ? » Demanda Shiro ahuri.
« Oui ! Maintenant je connais plein de trucs sur ce monde » l’air satisfaite.
C’était déjà le soir, et Yoshino avait déjà fini son service et était rentré après s’être excusé auprès de Shiro et Inami. Après quelques minutes de marche, Shiro arriva enfin dans son appartement, accompagné d’Inami. Ils allèrent dans l’autre chambre, celle-là même où Inami dormait. Shiro mit les sacs de vêtements dans le placard, soudain Inami lui montra le cadre qu’elle avait prise sur le bureau, puis lui demanda qui était l’homme sur la photo. Shiro ferma brusquement le placard, se dirigea vers Inami rapidement, l’arracha le cadre des mains puis s’assieds sur le lit en baissant sa tête, comme pour cacher sa tristesse ou son air tourmenté. En versant des larmes, il murmura avec un ton triste emplit de regrets : « c’était mon père ».
Inami s’assieds doucement près de lui et lui fit un câlin, comme pour calmer sa tristesse. Apaisé, Shiro se confia…
FIN DU CHAPITRE.
ORPHELINAT DE KYOTO 10ANS PLUS TÔT
Je m’appelle Shiro, je n’ai ni de nom de famille ni de famille. Je vis ici depuis un an déjà, avec d’autres orphelins. J’ai n’aime pas la compagnie des autres orphelins, je préfère lire des livres qui parlent de voyage dans mon coin. Aujourd’hui un nouvel orphelin vient d’arriver. C’est une fille, elle a des cheveux roux et des yeux bleus. Le lendemain de sa venue, elle avait sympathisé avec tous les orphelins, je l’enviais de pouvoir être aussi libre malgré notre situation.
Un jour, pendant que je lisais, elle vint me voir dans la salle de lecture.
« Salut ! Je m’appelle Inami, et toi ? » en faisant un sourire innocent.
Je me plongeai dans mon livre pour ne pas lui répondre, mais elle insista.
« Eh ! Je te parle » se plaignit-elle d’un air impatient en m’embêtant.
« Ne m’embête plus. Je m’appelle Shiro »l’air agacé.
Inami fit un sourire satisfait et reprit l’air curieux : « Qu’est-ce-que tu fais ? »
« Rien »dis-je d’un ton glacial.
« C’est pas sympa Shiro-kun. Allez, dis-moi» En le secouant faiblement.
« Je lis »dis-je impassiblement.
« Et tu lis quoi ? »
« Des livres de voyage »
« Je peux voir ? »
« Ce sont les livres de l’orphelinat »en lui tenant un livre.
« Merci »remercia-t-elle d’un ton calme.
Après ce jour, nous passions beaucoup de temps ensemble. Je croyais même en ce temps-là qu’elle privilégiait nos séances de lecture, aux jeux avec les autres orphelins. Elle m’aidait quelque fois avec des mots que je ne connaissais pas, nous nous racontâmes nos rêves et en quelques mois, nous devînmes amis.
Un soir où je n’arrivais pas à dormir, je me baladai dans les couloirs de l’orphelinat. C’est là que j’entendis quelqu’un tousser avec insistance, c’était vers le dortoir des filles. Inquiet, j’accouru vers le dortoir et je poussai la porte. Je vis alors Inami qui toussait en couvrant le son avec sa couverture. Je ne l’avait encore jamais vu dans cet état. Elle avait l’air de souffrir. Encore plus inquiet, je lui proposai d’aller prendre un verre d’eau, ce qu’elle accepta.
Nous étions à la cantine, Inami avait bu un verre d’eau. Elle se sentait un peu mieux. Silencieusement, nous marchâmes dans le couloir lorsqu’Inami brisa le silence.
« Tu sais, ma mère m’a raconté que quand je suis née, j’avais un problème au cœur. Trois ans plus tard, mon père perdit son emploi et ne put en trouver un autre. Un an après, mon père laissa ma mère seule. Préoccupée par mes frais médicaux, on a dû quitter notre maison pour un endroit plus petit et ma mère m’apprenait de temps en temps à lire. Jusque-là, elle ne put supporter qu’un an avant de m’abandonner dans un parc. Et quelques jours après, quelqu’un avait amené ici. »
Lorsque j’entendis cela, j’eu un pincement au cœur. Elle qui paraissait si heureuse, qui était si amicale et qui ne se plaignait jamais contre la vie, elle avait tant souffert, mais gardait le sourire. Je me détestais, non je me haïssais brusquement d’être aussi furieux de ma situation et je lui dis tête baissée, en serrant ma poitrine : « Je suis désolé »
« Il ne faut pas… Quand mon père rentrait du travail, il me portait toujours sur ses épaules, et certains soirs où il rentrait tard, il me lisait une histoire avant de dormir. Et quand il est parti et que ma mère partait travailler, je me sentais un peu seule, mais elle rentrait toujours alors ça me rassurait. Tu sais je ne me rappelle plus de leur visage, mais je sais qu’ils étaient des supers parents » en pleurant à chaudes larmes tout en essayant d’esquisser un sourire.
Sans réfléchir, je la pris dans mes bras, lui fit un câlin et lui dit : « Moi, je n’ai jamais vu mes parents, alors je suis sûr qu’ils étaient formidables». Deux jours après, nous finissions la lecture du plus gros livre de voyage de la bibliothèque. Quand soudain Inami se mit à tousser violemment. Comme cela arrivait souvent, je couru lui chercher un verre d’eau, mais à mon retour, je la vis allonger sur le sol. Je me précipitai alors près d’elle, avec le verre d’eau en main.
« Réveille-toi Inami, allez, debout »en la secouant.
Elle ne réagit pas.
Je me dirigeais donc désespérément vers un employé de l’orphelinat et lui expliquai tout. Celui-ci accouru à la bibliothèque en alertant d’autres employés. Je les vis devant la porte, un portait Inami, un autre appelait un docteur et un autre vint avec la directrice, une aimable vieille dame. Ils partirent à l’hôpital et y restèrent plusieurs heures. Lorsqu’enfin la directrice arriva, elle n’était pas avec Inami. Pris par la peur, je lui demandai : « Où est Inami ? Pourquoi elle n’est pas avec vous ? » En arrêtant la manche de son habit.
Elle soupira, puis en arborant une mine triste, elle dit, devant tous les enfants de l’orphelinat : « Je suis désolé mais Inami ne reviendra plus… Elle est partie »
« Ce n’était pas possible, pas elle, pourquoi ? Pourquoi les gens les plus formidables souffrent ? »Criai-je en pleurant.
« D’après le médecin, sans opération elle ne pouvait vivre que quelques mois. Ce n’est pas de ta faute, tu n’y pouvais rien »expliqua-t-elle.
« Mais quand même »murmurai-je avant de m’enfuir de l’orphelinat.
Tant dis que je courais, je maudissais la vie, la mort, la souffrance. Pourquoi nous devions souffrir à cause des erreurs de nos parents ? Pourquoi naître si c’est pour mourir dans la souffrance ?toutes ces questions trottaient dans ma tête. Pendant que je m’apitoyais sur mon sort, je ne vis pas la pierre sur mon chemin, qui arrêta ma course et me fit tomber en bousculant un passant. Celui-ci se retourna vers moi et s’accroupi.
« Où tu cours comme ça, gamin ? »me demanda-t-il d’un ton calme.
Je me relevai et vis un homme d’âge mûr. Soudain, il se mit à pleuvoir.
« Je ne sais pas »lui répondis-je.
« Où sont tes parents ? »
« Je n’en ai pas »
« Aahh ! (souffla-t-il) Allez, viens, tu vas attraper froid » dit-il en me tendant sa main.
Sans réfléchir, je m’en saisis et le suivit jusqu’à chez lui. Arrivé dans son appartement, Il fit la conversation.
« Euh…Je m’appelle Yamato HIROSHI, et toi »
« Shiro, juste Shiro »
« Ah, je vois…Fais comme chez toi. Je prépare le dîner »
Quelques minutes après, j’étais resté inerte, je n’avais pas bougé d’un pouce, je pensais à cette tragédie.
« Hé ! Shiro, tu veux être malade ou quoi »en me tirant vers la salle de bain.
Il me mit dans la baignoire et fit couler de l’eau chaude. C’était agréable, c’était différent de l’orphelinat.
« Prends ton bain et porte les vêtements chauds que je mettrais devant la porte »
Après 10 minutes, je me présentai à la cuisine vêtu d’une culotte, des pantoufles et un pull en laine qui m’allaient parfaitement bien et Yamato avait déjà servi le repas.
« Allez, viens manger. Ça va refroidir »me dit-il amicalement.
Je m’assieds et pris mon assiette de curry et mangea. C’était insipide, j’avais perdu la seule amie que je n’avais jamais eue. A cet instant, plus rien n’avait de saveur pour moi.
« A qui appartiennent ces vêtements ? »Demandai-je perplexe car à première vue, il paraissait d’un célibataire ayant une trentaine d’année.
« A mon fils »répondit-il.
Mais je n’avais pas vu d’enfant, alors je lui lançai un regard dubitatif.
« Il vient ici quelques fois, il a à peu près le même âge que toi » me répondit-il.
« Dis-moi, tu n’as presque pas mangé. Est-ce-que ça va ? »Reprit-il d’un ton inquiet.
« Ça va. Je n’ai juste pas très faim »
A la fin du repas, Yamato fit la vaisselle et j’en profitai pour visiter son appartement.
Je vis une porte sur laquelle il y avait un papier où il y avait écrit d’une écriture médiocre « Renji ». Par curiosité, j’ouvris la porte et je vis alors à ma grande surprise une chambre. A l’orphelinat les chambres étaient grandes, mais nous étions à plusieurs dans une chambre. Soudain, une main froide se posa sur mon épaule. Je me retournai et vis Yamato, il n’avait pas l’air en colère, plutôt heureux.
« Tu vas dormir ici un petit moment. Ma chambre est juste à côté, n’hésite pas si t’as besoin d’aide »me dit-il.
« Hm, merci »le remerciai-je.
Je passai donc la nuit dans la chambre de ce « Renji ». Le lendemain matin, je me réveillai calmement, j’étais en pleine forme, mais je pensai toujours à l’orphelinat…et à Inami. J’étais d’humeur maussade, j’étais devenu comme avant son arrivée à l’orphelinat. Je sortis de la chambre, mais à ma grande surprise Yamato n’était pas là. Plus tard dans la journée, Yamato rentra enfin, avec des sacs.
« Bonjour Shiro ! Tu as fait quoi pendant mon absence ? » En approvisionnant le réfrigérateur.
« Bonjour ! J’ai lu ces livres »en lui pointant du doigt la petite pile de livres lus.
« Ouah ! On dirait bien que j’ai ramené un petit génie »d’un air émerveillé.
Il s’approcha ensuite de moi et s’assieds avec un air détendu, camouflant des interrogations. S’il le souhaitait j’étais prêt à tout lui dire, après tout il m’a hébergé sans me connaitre.
« Dis-moi petit gars, d’où tu viens ? » D’un ton sérieux.
« De l’orphelinat de Nagoya » répondis-je un peu crispé.
En tenant son menton, il murmura : « Je vois… » D’un air pensif.
« Veut-il me renvoyer là-bas ? »Me demandai-je en le dévisageant.
Il se retourna vers moi, me fit un large un sourire et me dit : « Ben alors pourquoi cet air intrigué ? Bon, je vais prendre une douche»
Après ces mots, il se leva avec un soupir fatigué et m’ébouriffant les cheveux et ensuite il ajouta : « Lorsque tu te réveilleras je serais au boulot, alors tu peux te servir au frigo, mais n’abuse pas »
Plusieurs semaines plus tard, Yamato m’achetait des livres quand il rentrait de son travail et nous nous promenions en ville après.
J’aimais découvrir de nouvelles choses et lire des livres, mais cela ne me faisait pas retrouver le sourire pour autant. Je pensais que si je m’attachais, je finirais par souffrir comme avec Inami… Mais un jour, Yamato n’était pas rentrer à l’heure habituelle. Je me mis alors à le chercher dans la ville, mais après presque une heure, sous le soleil ardent de midi, je fus obligé de me résoudre et d’espérer qu’il rentre.
J’étais rentré depuis près de deux heures et il n’était toujours pas rentré. Assis dans le canapé, je guettais la porte d’entrée désespéré. Soudain, quelqu’un ouvrit la porte…c’était Yamato. Sans réfléchir, je me jetai sur lui, les yeux remplis de larmes et lui parlai du plus profond de mon cœur : « J’ai eu tellement peur… Promets-moi que tu ne m’abandonnera jamais »
« Hé, hé, Shiro-san calme-toi. Ça va aller» en me caressant la tête affectueusement.
« Promets-le-moi »en élevant la voix.
« Désolé, je ne peux pas te promettre ça. Mais je te promets de vivre aussi longtemps que je le pourrais »répondit-il tristement en me caressant la tête.
Je m’endormis peu après, apaisé par ses paroles. Les jours suivants étaient si sereins, Yamato rigolait en me demandant de l’appeler « papa » et moi de répondait « un homme aussi maladroit que toi ne peux pas être mon père » d’un air catégorique. Il finissait toujours la conversation avec une blague.
FIN DU CHAPITRE
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