L'ombre de la justice

La vérité dévoilée par l’ancien serviteur résonnait encore dans l’esprit d’Aurelia. Chaque mot renforçait sa détermination à faire tomber son beau-père. Elle n’était plus la jeune fille silencieuse et soumise qu’il pensait manipuler. Désormais, elle avait des preuves, des alliés et, surtout, une rage prête à tout consumer.

Avec Luca, elle planifia la prochaine étape. Un grand banquet impérial devait se tenir dans une semaine. Ce serait l’occasion parfaite pour confronter son beau-père devant l’élite de l’Empire.

Cependant, Luca savait que cette confrontation ne suffirait pas.

« Nous devons frapper vite et fort, » déclara-t-il. « Il ne doit pas avoir le temps de se défendre. Si nous révélons ses crimes publiquement, nous devrons également nous assurer que les preuves soient irréfutables. »

Aleron, toujours discret mais vigilant, ajouta : « Et cela signifie que nous devrons anticiper ses réactions. Cet homme est dangereux. S’il se sent acculé, il n’hésitera pas à riposter. »

Aurelia acquiesça. Elle avait connu de près la cruauté de son beau-père. Elle savait qu’il était capable du pire.

Les jours suivants furent une course contre la montre. Aurelia passa ses nuits à examiner les documents rassemblés, à s’assurer que chaque pièce du puzzle s’emboîtait parfaitement. Luca mobilisa ses espions pour surveiller les mouvements du beau-père, tandis qu’Aleron, fidèle à sa nature, continua d’utiliser son réseau parmi les domestiques pour récolter des informations cruciales.

La nuit du banquet arriva enfin.

Aurelia, vêtue d’une robe noire ornée de pierres scintillantes, entra dans la salle aux côtés de Luca. Les nobles se retournèrent, leurs regards mélangeant curiosité et jalousie. À leurs yeux, elle était une énigme, une étrangère qui avait osé défier les codes de leur monde.

Son beau-père, assis à une table proche de l’empereur, affichait un sourire satisfait. Il semblait certain de sa position, ignorant la tempête qui s’apprêtait à s’abattre sur lui.

Lorsque le moment fut venu, Luca se leva et prit la parole.

« Mesdames et messieurs, ce soir, nous célébrons l’unité de notre Empire. Mais il est également temps de faire face à des vérités longtemps dissimulées. »

Un murmure parcourut la salle. Aurelia, le cœur battant, se leva à son tour.

« Je suis Aurelia Valtéris, » déclara-t-elle d’une voix ferme. « Et ce soir, je réclame justice pour ma famille. »

Les nobles, surpris, échangèrent des regards perplexes. Mais avant que son beau-père ne puisse intervenir, Luca fit signe à ses gardes. Ils apportèrent les documents accumulés : les preuves des crimes, des détournements de fonds, et surtout, le témoignage accablant du serviteur.

Le visage du beau-père se décomposa.

« C’est une imposture ! » cria-t-il, tentant de se défendre. « Vous n’avez aucune preuve réelle ! »

Mais Luca, impassible, répliqua : « Les preuves sont là, et votre ancien complice a tout confirmé. Votre trahison envers votre propre ami ne restera pas impunie. »

La salle explosa en murmures. Les nobles, autrefois méfiants envers Aurelia, commençaient à se ranger de son côté. Le beau-père, acculé, tenta de fuir, mais les gardes l’attrapèrent avant qu’il ne puisse quitter la salle.

Aurelia le regarda droit dans les yeux, une froide détermination dans son regard.

« Vous avez pris tout ce qui m’était cher. Aujourd’hui, je reprends ce qui m’appartient. »

Luca donna l’ordre d’emmener le beau-père en détention, et la salle fut plongée dans un silence lourd. Aurelia, debout au centre de l’attention, sentit pour la première fois que le poids de son passé commençait à s’alléger.

Fin du Chapître 5

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